LA PLUME DE L'AMOUR ...






Dans mes nuits brunissantes je me sens un amant frêle, un cœur frustré qui s’attache à l’excessive beauté qui accable,  qui ne s'offre que pour affamer.

Mon front se fait pesant de ses nuages noirs, qui viennent asservir ma raison qui vante ce qui la touche tout en sachant combien ce qui plait n’est pas assuré.

L’amour sera toujours la toile sans fin de la femme d’Ulysse, la pensée qui contient nos rêves tout en demeurant une route insensée qui fait de l’univers un exil, tant le cœur nous tient lieu d’apôtre.

L’injure du sort qui nous fait perdre ce que l'âge a de fleur et de fruit on nous poussant vers d’invisibles chimères qui laissent l’âme incertaine de la fange qui la souille.

L’avare statuaire de beauté dans de vaporeux murmures anime les confins de l’avenir, le vague éblouissement de l’être dans le mensonge puissant de la caresse qui endort, aussi brune que blonde.

Il lui donne un mystérieux attrait, telle une volupté malsaine, un enfer obscène dans des yeux qui font rêver, un mouvant réseau d’or dans l’ombre sur un impeccable orgueil des lignes.

Peut-être pour rider le présent de regrets, brouiller l’aube de son ciel intérieur, dans le tourbillon de rêves inspirés par les plis  de son jupon, la rendant belle d’une beauté que lui seul voit, comme pour  lui faire prendre les torts, lui laissant le pardon.

Le poète est un oiseleur qui cherche à peindre des pensées, à mettre le sourire aux lèvres des belles, tant pour lui aimer c'est comprendre les cieux, oubliant juste que l’épine suit la rose, que la candide beauté devient la neige d’hiver, la grâce ingénue une invraisemblance.

Les visages flétris n’ont plus de cœur, ils deviennent plus pâles que nos ennuis, leurs chastes appas n’embellissant  que les horizons de nos prisons, les spectres des folles nuits, des beautés à jamais solitaires.

De sa fièvre amoureuse, le poète d un coup de crayon fait jaillir un rayon d’amour, un soupir éternel d’une forme indécise, une étoile paisible dont il nourrira ses rêveries, un esprit délicat cher à son cœur.

Mais tout en étant un chêne dans la forêt des hommes, il ne perd jamais de vue que celles qu’on aime on les désole et tantôt sans le vouloir on les immole, laissant les larmes froides rejaillir de son cœur devenu un gouffre amer tant tout lui semble infâme.

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