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Affichage des articles du septembre, 2020

LES PEUPLES SOUVERAINS ...

  Certains gouvernants sont sur le devant de la scène depuis un demi-siècle, à tel point que nous nous sommes habitués à eux, et que l'incongru se mue en normalité, comme si les choses devaient continuer à être ce qu'elles ont toujours été, choquantes mais acceptées par ceux qui ne sont que spectateurs de leur destin. Les péripéties de la famille royale d'Angleterre sont devenues un feuilleton que nous suivons comme s'il s'agissait d'une fiction, un roman dont l'auteur n'aurait pas été pris au sérieux, à la façon de ces séries télévisées qui nous tiennent longtemps en haleine, tant elles nous font oublier un quotidien hasardeux. L'Afrique que l'histoire aime balloter à son gré, un continent bien jeune que nombre d'octogénaires vieillissent prématurément, avec la complicité d'autres grandes nations du monde, qui s'enrichissent scandaleusement, sans même apporter des solutions à la pauvreté de leurs pays respectifs. Ces nations qui para

UN TEMPS POUR S'EMERVEILLER...

    Il faut avoir lutté longtemps contre soi pour pouvoir s'émerveiller d'un rien, et surtout retrouver la dimension poétique du monde, quelque vie qui commence à te parler, dans laquelle on prend le temps du regard qui soigne l'âme, la rendant plus généreuse qu'elle ne l'a jamais été. Lorsque face à l'incertain et à l'imprévisible on a jamais été passif, que l'hostilité, le tourment et l'irritation enferment dans l'urgence et rendent imperméable à toute la beauté du monde, la vie n'est guère plus que ce cheminement qui ressemble à un parti pris réaliste, qui nous plonge dans une immense fragilité. Voir à nouveau ce qui nous entoure, faire les choses les unes après les autres, ancré dans un réel dont nous sentions parfois si éloignés, et surtout présent à ceux qui nous entourent, comme pour mieux nous rendre compte que le merveilleux est dans l'ordinaire, c'est juste poser des yeux éblouis sur tout. En acceptant de ne pas tout compren

LE DESIR D'EXIL...

  L'EXIL "Les yeux en pleurs, tu me demandes  Ou je vais et pourquoi je pars,  Je n'en sais rien: les mers sont grandes  L'exil s'ouvre de toutes parts" Victor HUGO  Lorsque que nous voyons certains ainsi partir à pied et traverser les frontières, car ils ont la nette impression d'une porte qui se ferme et les fait se retrouver en dehors, qu'ils désirent fuir la main injuste de l'histoire et ces guerres qui ne sont pas seulement dans les livres, on peut se demander de quelle manière nous en sommes arrivés là. Nous avons pensé à tort que l'âme grandit dans la souffrance, mais il serait temps de quitter nos illusions et nos utopies pour être enfin plus lucides, même nos vies intérieures ne sont plus des ressources essentielles, car elles ne nous appartiennent plus, dépossédés que nous sommes par une incessante fuite en avant. Nous restons sans cesse partagés entre deux désirs, vouloir prendre le large et partir, qui serait comme trahir malgré un

LES AMOURS FATIGUEES...

 Quand nous n'avons que les craintes, les peurs, les pensées négatives qui tournent en boucle et abiment le présent, que nous nous inquiétons de toutes sortes de choses dont la plupart n'arriveront jamais, ce fatras qui exclut et fait oublier nos réussites, nous traversons une zone de fragilité. Lorsque nous nous interrogeons plus souvent qu'il ne le faudrait, et que surtout nous n'avons personne pour la fatigue, la lassitude et les doutes qui nous envahissent, quelque lueur d'amour et d'admiration qui nous fait réaliser les rêves les plus fous, il nous semble aller à la vie à l'aveugle. Il s'agirait de se positionner ailleurs que dans la fuite ou l'attaque, une illusion nécessaire avec laquelle cohabiter à temps plein, même si nous n'ignorons pas que toute chose est éphémère, et que nous nous sentons aller vers une finalité bien sombre, pour tenter d'oublier la dictature du moment. Même si nous ne sommes pas un couple triomphant, notre histo

CES ANNÉES QUI NOUS UNISSENT...

LES NOCES D’ÉMERAUDE.  Nous sommes comme tous ces gens qui sont faits de courage et de désespoir, confondant l'automne et le printemps, authentiques et illusoires, consistants et éphémères, deux identités fragilisées certes, mais qui quand le ciel se faisait gris étaient là l'une pour l'autre... Entre toi qui devenait toujours un avec la chose à faire, et moi qui ne pouvait que couvrir au mieux les mauvais jours, de façon autant irréfléchie que raisonnée, nous avons été vers tous ces jours, mais aussi toutes ces nuits, ce temps d'aujourd'hui qui fait fleurir nos âges. Un jour tu as versé ton âme dans la mienne, juste pour être libre, et moi je l'ai acceptée pour me sentir enfin moi-même, mais nous n'avions que le rêve de tout le monde, des coeurs remplis d'amour et de tendresse, même si ce qui s'est passé dans nos vies est si difficile à comprendre. Parce que tu avais dix vies en une, que ce que tu n'avais jamais le temps de faire te fatiguait, e

LA FRANCE ET NOUS...

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 Hier nous avons dîné tous ensemble, mon frère et moi ainsi que nos épouses, certains de nos enfants étaient là comme rarement réunis autour de nous, jusqu'au petit dernier plus turbulent que jamais, qui allait des uns aux autres , promenant sa gouaille joyeuse tout heureux de quelques nouvelles têtes... J'ai senti réunies les plus belles promesses qui soient, des horizons dégagés, de bien nobles perspectives quant à ces lendemains qui faisaient si peur à nos parents, qui ont accepté de nombreux sacrifices, tant ils accordaient une valeur importante à école, mais toujours dans la soumission. Ils avaient juste le souci des fréquentations néfastes, évitant de rencontrer les enseignants sauf en cas d'absolue nécessité, n'ayant jamais connu les bancs de l'école, ils nourrissaient des projets scolaires plus ambitieux pour nous, qui devions réaliser leurs désirs, des rêves qui se concevaient à peine. La plupart d'entre nous ont eu des parcours en dents de scie, car la

IL ÉTAIT UNE FOIS UNE FEMME...

 Il était un petit bout de femme, toujours en bord de sa vie, qui a vécu en s’effaçant, car le destin le lui  imposait, qui n'a existé que pour servir à quelque chose, un but bien particulier que celui d'élever les enfants d'un autre, qui lui même a vu fuir son véritable chemin de vie, c'était il y a longtemps. Une vie faite de soumissions, un effacement autre que celui dont la femme a l'habitude en ces régions du monde, ou elles sont choisies pour être utilisées, corvéables à merci, faisant abstraction de tout, s'acceptant dans le reniement d'elle-même, pour n'être qu'une ombre qui se doit d'être invisible. Il était une fois, une femme qui a vécu sans vivre, toute entière tournée à panser les blessures des uns et des autres, chasser les démons d'un homme qui en devenant son époux la réduisait à ceux-ci, si habituée à servir sans protester, qu'elle est devenue invisible aux yeux de tous, même des siens.  Les yeux ouverts les lèvres closes

VIVRE ET VIEILLIR

   L'ego est ce qui nous rend malheureux en nous éloignant de nous mêmes, ce à  quoi nous nous sommes accrochés toute notre vie, qui nous empêche de magnifier un quotidien  trop souvent douloureux, afin de résonner avec la beauté du monde, d'aller vers là ou le ciel semble plus doux... Car quoi de plus fugitif qu'un regard que prolonge, le miroitement sur l'eau des nuages, les nuances bleu vert de l'onde, un paysage qui suscite un sentiment de familiarité, une impression de déjà vu, un rêve dans lequel il nous semble entrer, qui se figent dans notre mémoire. Au milieu d'un écrin de bonheur, nos yeux sont un mélange de tendresse, de joie et de préoccupation quant à ses enfants qui nous rappellent à quel point nous prenons la vie trop au sérieux, qui assument la fragilité qui leur sied si bien, la même que tendent à cacher les adultes que nous sommes. Pris dans un véritable tourbillon de végétation, les petits vivent l'instant présent avec intensité, éblouis d

RETROUVER LE CHEMIN DU CŒUR...

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  Avoir une ambition saine pour unique secret, parce que nous n'étions pas assez riches pour que cela soit inutile, être dans la démesure d'une vision qui ne se réalise pas en un jour, c'est surtout accepter de quitter le carrefour de ses envies, avoir envie de donner un sens à la vie... Quitte à mettre les mains dans le cambouis, être au travail avant et après les autres,et ne plus voir ses enfants souffrir à exister, car il fallait bien couper quelque part, mais plus tard tenter de devenir celui qui s’améliore petit à  petit, pour retrouver le chemin, qu'il a un jour été contraint de quitter. Certains se refrènent sous couvert d'être raisonnables, pour ne pas dévoiler leurs faiblesses et leurs doutes, d'autres ressentent un désir profond de quelque chose à atteindre, pour répondre à un manque, et surtout ne pas écouter les injonctions d'un entourage, une source d'angoisse permanente. Quand nous avons du mal avec nos propres peurs, que

LES DRAMES DE L'ENFANCE ...

" Nous sommes notre propre démon et nous faisons de ce monde notre enfer." Oscar WILDE Même si nous savons qu'il faut savoir terminer certaines étapes de notre vie, qu'il ne faut pas rester au delà du temps imparti, au risque d'être éternellement des enfants tardifs, il arrive très souvent que certaines personnes s'avèrent n'être ni de notre avenir, non plus qu'encore de notre passé... Comme s'il s'agissait pour nous de ne pas perdre ce que nous avons eu, à défaut de garder ce qui n'est pas à nous, quitte à nous accrocher à ce qui semble ne pas vouloir rester, un territoire craint tout autant que désiré, un petit quelque chose qui continue de nous faire mal en silence. Focaliser sur la nostalgie de ce qui n'a pas été, au point d'être empreint d'amertume et de douleur, n'être qu'un éternel adolescent pour lequel le futur n'existe pas, c'est prendre le risque de laisser des cicatrices et non pas des emprein

LE CHAGRIN D'AMITIÉ....

  Nous avons toujours tendance à penser que l'amitié va de soi et ne nécessite que peu d’efforts, mais nous constatons aussi que si certaines d'entre-elles résistent à l'épreuve du temps, d'autres s'étiolent à notre corps défendant, nous causant un réel chagrin. Le bonheur est un état pacifié qui s'avère toujours trop court, la sérénité un état indicible ou l'on se sent connecté aux autres autant qu'à son environnement, mais d'aucuns nous abîment en cherchant toujours plus ou moins consciemment, à ramener les choses à eux-mêmes. Dans ces cas là il faut avoir la capacité à suspendre notre course, autant qu'à ne plus réagir en temps réel, pour toujours aller à l'essentiel, qui est de préserver autant que de se protéger de ces mauvaises pensées qui nous viennent immanquablement lors d'un chagrin d'amitié.        

PAROLES D'HOMME...

  Que dire à une femme qui à force de courir toute seule dans la vie, se demande quand elle a failli, ambitieuse mais malheureuse quant à devoir donner un sens à sa vie, qui réussit même sa solitude, dans un siècle rempli de confusions, de crises de non-sens et de non-dits... A celle qui voit son existence bafouée par les hommes, peu importe qu'ils soient un père, un frère, un époux ou un inconnu croisé au hasard, par tellement de ces regards qui voudraient les coloniser, les réduire davantage en esclavage, et qui se doit malgré tout de cultiver l'art du paraître. Que répondre à toutes celles qu parfois vivent la négation de leur intégrité de femme, qui ne sont que ce qu'une culture attend d'elles, sans cesse confrontées au harcèlement, à des violences, et à toutes sortes d'agressions, qui les obligent à l'invisibilité, à des silences tellement arbitraires. Comment justifier le fait qu'elles doivent jongler d'une posture à l'autre, attitude qu

UNE SOURCE DE GRANDE DÉTRESSE...

  Le monstre, que j'avais le projet de mettre en cage et de dompter, celui qui s'est si souvent confié aux mauvaises personnes, a eu raison de l'ange de lumière en moi qui tentait vainement de prendre forme en contournant l'agressivité qui afflige son coeur, cette violence qui ne le quitte pas... Il s'agissait de trouver à mettre mon histoire en mots, au hasard d'une rencontre qui semblait être le miroir de mes ressentis, pour tous les matins du monde, faire en sorte que toutes les aurores subliminales qui précédent des aubes majestueuses, puissent enfin habiller de pourpre les jours qui viennent. Ce fut une éternité de grâce, ponctuée de heurts qui n'étaient que si éphémères, tellement ils provoquaient l'impression de perdre un peu de liberté, de céder toujours plus de terrain à cette autre qui a déjà pris tellement de place, et d'une façon étrange semble vous déposséder de vous-même. Mais tel un cycle qui se termine, un vol d'oiseau que

UN HORIZON QUI NE FAIT QUE FUIR...

 J'ai été vers elle comme à une promenade ne pensant à rien d'autre qu'à humer le vent porteur de la plus belle des clameurs, celle qui a fait d'un coeur vainqueur cet autre qui a fait allégeance au sien dont il devine tout, sans n'en savoir trop rien, sans que de cela il ne s'inquiète outre-mesure. J'ai à ses pieds déposé mon armure, autant que tous les mots qui se bousculaient au portillon de mes sens, qu'elle mettait à l'envers sans ne rien faire, elle qui sans la moindre promesse envoûtait une âme dont la singularité était synonyme d'une audace, qui ne semblait jamais avoir de limites. J'aurais donné au diable ce qu'il me reste à vivre, pour la sentir blottie tel un ravissement, en ce coeur qui depuis elle n'aspire à rien d'autre, qu'à la connivence d'hier qui faisait de moi le plus heureux des hommes, ceux qui n'attendent plus rien de la vie, tellement il leur semble avoir tout. Elle faisait mon univers de

LES RÊVES QUI S'EN SONT ALLÉS...

 J'ai laissé fuir des rêves, bien plus beaux les uns que les autres, car je me sentais un devoir, celui de parachever ceux de mes parents, ces illusions qui pourtant me ressemblaient si petitement, tant j'ai été bercé par une toute autre culture que la leur, proche de l'âme d'un peuple ou l'individu prime... Je me suis étonné de n'avoir pas suivi le parcours de mes camarades de classe, que je revois quelquefois en proie à un ennui flagrant, tant leur idéal se réduisait à un parcours si commun aux hommes, des désirs matériels pour se complaire dans leur ego, une femme et des enfants. Les années ont passé, tellement vite à mon gré que je ne les ai pas vues s'en aller, j'ai grisonné avant que de blanchir, sans que cela ne m'effraie outre mesure, j'étais dans une toute autre dimension, car j'embrassais un destin bien plus grand que moi, dans lequel je me suis complu. Une vie brutale, faite de hauts et de bas, de réussites et d'échecs,

LE MASQUE DU BONHEUR....

  Quand une personne a traversé la vie en déjouant les difficultés, avancé en pleurant dans le silence de son coeur, caché autant qu'elle le peut un étrange mal-être, elle se dit que cela finira bien par cesser, que le voile qui la sépare des instants heureux, finira par se déchirer pour autre chose. Elle se bat, elle se débat, en se répétant sans cesse que ceci ne saurait durer, qu'il y a logiquement une fin à tout, en ravalant sa colère, quant à une forme d'injustice qui la poursuit depuis toujours, comme si elle était née pour juste subir, alors qu'autour d'elle,  il y a du bonheur à en vomir. Plus audacieuse que d'aucuns, elle tente vainement de contrarier un sort indélicat, qui la repousse telle une pestiférée, une sorte de paria qui n'a que ce triste rôle à tenir, tandis que d'autres sans trop rien faire, jouissent de la vie sans trop prendre conscience, du privilège qui leur est accordé. Les trains ne faisant que passer, elle se résout à n&#