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Affichage des articles du décembre, 2022

AIMER L'INSTANT...

Une année s'en va emportant avec elle les bons et les mauvais moments, et les uns allant de pair avec les autres car comment comprendre qu'un instant est heureux s'il n'a pas son reflet à l'envers, à l'aune de ce qui le rend diffèrent ... Acceptons ce que la vie nous donne car elle seule sait de quelle façon nous jauger au travers des épreuves et du cheminement qui s' imposent , et ne sont là que pour nous apprendre les reliefs abrupts et les longues sinuosités qui la compose. C'est parce que tout a son contr aire que nous mesurons notre chance quand elle nous est donnée, puis que nous la regrettons lorsqu'elle tend à nous fuir, d'avoir vécu la première et de trop savoir à quel point toute chose est éphémère. Une année s'en vient et d'aucuns la quittent sans regret des larmes qu'ils ont dû verser, des chagrins qui se sont ensuivis, bien des peines demeurées des blessures ouvertes car certains visages ont disparu de leurs vies à tout j

UNE MEMOIRE COMMUNE ...

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 A présent  que mon temps m'appartient et que je me sens plus vivant que jamais, je m'ouvre davantage de jour en jour à un présent  magnifié au sein de notre famille, tout autant qu'à un passé que des bribes de souvenirs épars me fait aimer...   En croisant des visages hier inconnus qui m'en rappellent d'autres, lesquels m'ont je me souviens tenu un jour dans leurs bras, et je crois bien offert l'affection qui a du me manquer, je ne puis m'empêcher de ressentir une profonde nostalgie. Des souvenirs enfouis me reviennent, et surtout un sentier escarpé qui longeait les maisons de mes tantes et de mes oncles, courait jusqu'à la fontaine aux femmes et se terminait par un pré aux embruns des mille et une senteurs d'autrefois. Notre village familial qui aujourd'hui est réduit à des éboulis de pierres, de ronces et herbes de toutes sortes, rendu à la nature qui se charge d'ensevelir une mémoire ancestrale dont les silences criants nous racontent

LETTRE A NOS AIEUX...

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   Ces derniers temps  j'ai une pensée aisée mais  délicate  à la fois pour ces lointains que je veux encore toucher du doigt, ces bosquets sans feuillage, ce parterre sans fleurs que devient le pays de nos ancêtres, le jadis de mes pas d'enfant... C'est une année qui se termine dans un pays qui n'a jamais été le mien, après des dizaines d'autres avant elle, et l'espoir d'y retourner un jour qui s'efface dans les brumes d'un hiver ou je ne fais qu' imiter  ce que je ne suis pas. J'ai de la fidélité à certaines  habitudes, et un lien bienveillant avec mon passé qui perdure mais je me sens dans un improbable juste milieu, ou je me sais quitter ce que je n'abandonne  pas, et qui demeure au plus intime de ma mémoire. J'aurais pu vivre dans une nature ingrate, et une terre avare de richesses, en des lieux ou l'on ne s'encombre point de l'inutile, et me suffire d'un avenir incertain en acceptant de vivre parmi des figuiers,

LE POIDS DES ANS...

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Ils vivent pour nous et nous en faisons tout autant tel s'il s'agissait de leur prouver qu'ils n'ont rien à regretter, qu'ils ont été parfaits même à l'ombre d'imperfections qui ne manquent  jamais de jalonner n'importe quel autre chemin de vie... Nous leur en voulons bien souvent mais ils sont un vivier d'amour,  parfois perdus comme des enfants que nous reprenons avec une patience infinie, car jamais nous n'oublions qu'ils ont été les héros magnifiés, les souvenirs de nos tendres années. Nous allons à leur quotidien en négligeant un peu le notre, vaquons à leurs envies davantage qu'aux nôtres de peur d'une fin que nous entrevoyons dans leurs yeux et qu'ils voudraient nous cacher, car ils n'auront vécu que pour nous protéger. Ils gardent une telle emprise sur nous malgré les années qui défilent, comme si les rôles étaient figés et que nous devions dissimuler leurs faiblesses pour n'être point orphelins de notre enfance, œ

LE DERNIER DES GEANTS ...

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  Une année qui se termine bon gré mal gré, avec ses aléas comme tant d'autres ces derniers temps, qui nous laissent presqu'à bout de souffle de ce que nous avons été appelés à subir, de ceux que nous avons vu partir, et des inquiétudes  à venir... Depuis quatre ans j'ai le loisir de vivre un autre rythme  que celui auquel je m'étais habitué, et je vois passer les évènements  qui me touchent, ainsi que tous ceux aux abords de ma vie, jusqu'à éprouver  une empathie que je me connaissais pas. Il est tant de douleurs alentours que j'occultais sous la pression du travail, et bien des turpitudes  inhérentes à un passé compliqué mais qui toujours  nous précède, et quoique l'on fasse nous empêche d'être en phase avec nous mêmes. Car nous passons la plupart de notre temps à redouter le pire, si habitués que nous sommes à nous voir les uns et les autres sombrer d'une parentalité qui nous aliène, nous peine de par des liens qui demeurent  vivaces du fait des m

UN SI BEAU SOURIRE

En ces yeux d'une intense beauté, Il y a le un tel besoin de tendresse Que cela te met la larme à l'œil,  Mais tes pleurs demeurent enfouis. Pour la sienne innocence préserver Tu lui offriras plus qu'un sourire, Mais à chaque fois une rencontre Avec un coeur qui s'ouvre en grand. Un enfant juste à l'aube de ces années Au reflet délicat autant que prégnant Car à l'instant ou les heures s'écoulent Tu es plus que tout une maman comblée ! AYCAN Je t'ai vue le regarder, il porte tes plus belles  espérances et en son regard ou se reflète ton image, tu puises de quoi remplir les vides en toi...

MAMAN DE CHAMPION...

  Partir de si loin et venir embrasser le monde, et d' innommables souffrances  faire un parcours digne du roman le plus fou quand on est une enfant de Kabyles en une petite ville de la Banlieue Nord de Paris, c'est juste laisser la vie sans voix...  Avant les feux des projecteurs, il y en a eu tant d'autres si indélicats et critiques, sournois et vains tellement ils brisaient les élans de tes rêves sans rien permettre d'autre, tel s'il s'agissait de te suffire d'un horizon bouché par le hasard d'une naissance. J'ai peine à imaginer un chemin plein d'aigreur qui semblait mener nulle part, fait de cris et de fureur, bien des larmes étouffées et d'une colère rentrée quant à l'injustice qui est le lot des filles de chez nous, qui n'avaient que le silence pour compagnon. J'ignore pourquoi  dans ton présent   j'invite un passé que j'imagine, mais il ne peut en être autrement tellement s'entendent les bruits sourds de l'

OU SONT NOS VIES...

  Nos vies sont essentiellement une suite de silences, de non-dits et de regrets de toutes sortes, nous restons très souvent au seuil de l'inavoué ou de l'inabouti et tellement de nos rêves qui depuis longtemps n'en sont plus... Car il nous a manqué le courage  de penser à nous, d'être égoïste  à en d'oublier les traditions, et les valeurs d'un autre temps mais qui avec le temps sont devenues un idéal avec lequel on se leurre pour s'obliger sur un autre chemin. Et on s' embarrasse  de responsabilités et de faux  semblants, on adopte un style qui ne nous correspond que si peu mais nous donne une raison d'être avec les autres mais en reniant ce pour quoi on a désiré un jour quitter l'enfant en nous. Souvent  nous nous retournons pour voir s'il est toujours là, puis nous ignorons sa tête des mauvais jours et nous nous replongeons dans des chimères qui l'on sait ne nous apporteront rien mais le temps de rebrousser chemin n'est plus. Alors

LES INVISIBLES...

  Sous un pont autoroutier qui mène au Blanc Mesnil, un impossible ailleurs abrité de la pluie et du vent et ces jours ci d'un temps qui pique, j'entrevois calfeutrée une vie hasardeuse, cruelle et douloureuse qui semble celle d'un homme... Je me mets alors à imaginer tous  ceux que nous ne voulons point voir, sans présent ni avenir, ces bribes de vie et  ces visages ravagés la plupart du temps, qui dérivent en délirant dans une angoisse et une souffrance autrement insupportables. Hier ces errances en épuisement permanent étaient seulement le lot des vieux, et à présent il s'agit d'exclus de tout âge aux visages burinés qui sont un jour passés du désespoir à la résignation et dont la rue se veut si souvent la blessure intime. Des vies difficilement imaginables avec l'ennui qui s'étire, l'alcool pour endormir les sens, des femmes et des hommes qui ont en commun une errance qu'il faudrait avoir le temps et le courage de regarder tellement on voit en el

LE SACRIFICIEL...

 Il est 3h 59, je me lève   avec l'envie terrible de rendre hommage à ma mère en une vie qui n'en n'a pas été une, autrement que dans la frustration, l'humiliation et la douleur, au milieu de nulle part et seule pour survivre avec deux enfants... Et pour ne pas oublier que ses yeux d'un bleu si clair n'ont fait que se soumettre aux brimades de toutes sortes, quand bien même ce fut à une époque ou cela était la norme, tout en subissant qu'on lui arrache son premier pour la France. J'ai peine à imaginer ces six années avant la métropole, c'était mon âge et mon frère en avait neuf, une telle force de survie dans des conditions innommables, un simple espace de pierre et de chaux et une porte en planches de bois vermoulu. Il m'est difficile de songer aux hivers dont la rudesse est  légendaire, et le seul abri que pouvait constituer la couverture tissée par elle à partir de la laine des moutons du village, et les nuits ou elle a tenté de nous protéger 

UNE VIE DE GRISAILLE...

Tu as vécu une vie de grisaille et de pluie, entre pudeur, honte, crainte et  détresse, l'angoisse souvent dans les yeux mais tu as appris à vivre avec, sans partager tes blessures non plus que libérer ta parole, car tu t'es toujours trouvée très seule. Mais avec au fond de toi la révolte et le refus de te sentir condamnée à subir entre rêve et défi sans avoir jamais eu le choix de rien, mais tellement d'années qui se sont depuis succédées, semblables à la répétition d'instants douloureux. Il y avait dans la femme que tu as été une révolte intérieure contre le malheur mais aussi des défis lancés à soi même, afin de rester optimiste et confiante dans la vie, se protéger de la pitié et vivre malgré l'adversité entre humour et autodérision. Tu as toujours eu la capacité à réussir à vivre le deuil, la maladie et la violence en oscillant entre résignation et fatalisme, en même temps que tu as bataillé sans relâche sur un continent de souffrance avec un léger gout mi- ame

LE PLEUR SILENCIEUX...

De plus en plus il nous faudra apprendre à contenir nos larmes, car les choses de la vie s'en viennent nous meurtri r   et indépendamment de notre volonté nous priver des êtres qui nous sont chers, ceux que nous aimerions encore retenir... Les jours blêmes se succèderont   appelant le chagrin et le pleur silencieux jusqu'à ce que nos coeurs taisent la mémoire des souvenirs de douleur pour d'autres bien plus heureux, car la vie emprunte toujours le chemin qui mène au lendemain. Mais viennent toujours les jours ou à la table des rires nous inviterons  les absents, tant les facéties   qui les caractérisaient se sont empreintes d'une indicible tendresse qui nous fait accepter la vie sans eux, ce qui hier encore s' avérait  inconcevable. Nous nous sommes tous résous  à dire adieu à des proches avant de nous remettre à vivre, sourire et rire sans la moindre gène, nous émerveillant  d'un instant heureux, d'un joli mot, du hasard d'un sentiment ou des balbutieme

DADA AMAR ALI...

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  Du grand livre de nos vies s'est détaché le visage familier de Dada Amer Ali qui sans faire de bruit s'est joint à l' automne bien froid qui accentue la tristesse qui heurte les uns et les autres, tant il emporte un autre pan de l'histoire familiale... Il s'en est allé rejoindre ceux des siens dans lesquels  il se reconnaissait, et qui lui manquaient au delà de ce que les mots peuvent signifier, car n'avoir plus d'ainés s'est se sentir sur le déclin, et lui a toujours désiré ressembler à un adolescent. Lorsque nous croisions son chemin, nous revenait à la figure les années heureuses ou tout était si simple, car nous étions entourés de géants, et bien des personnalités au front haut qui n'avaient pourtant qu'une espérance en bout d'horizon. Dans sa bouche les Dada Chaabane, Dada amar, Dada Hamed, étaient récurents ils côtoyaient les Lala Taous, Lala Tassadit, Lala Ourdia, et il émanait toujours de lui une gentillesse non feinte même s'il

LA VIE D'APRES...

 Il me plait d' écouter  le silence dés l'aube, le simple frémissement  des feuilles qui s'accrochent vainement  avant de sombrer avec toutes les autres, et me sentir en vie d'une façon  merveilleuse, tellement plus rien ne saurait ternir ma quiétude... Quand rien ne bruit au dehors et le calme la seule présence que supportent  les rues de nos villes, je comprends à quel point l'homme est un abime pour la nature, qui le subit en se demandant pourquoi il n' apprécie  d' elle  que si peu. Il suffit de nous arrêter  sur la quiétude  d'un ciel aux embruns rouge et or, un vent en brise légère qui se laisse caresser, et un temps qui a plaisir à se figer auprès de nous pour que nos pensées soient autres , et bien  loin de tant de brouhaha. J'ai su me réparer aux petits matins de solitude qui me voient converser avec mon moi profond, car à présent  j'en ai le loisir et si je donne du temps au temps, à tous ceux qui m'entourent, c'est pour me drap

UN CERTAIN VERTIGE...

 J'ai fait un rêve délicieux  de toi, nous étions en ces endroits chers à nos coeurs, là ou rien ne s'interposait entre nous, vivant d'adolescence retrouvée et de fous rires qui n'en  finissaient  pas et tout cela  sous les yeux du monde... Il fallait être bien  naïfs  pour croire que nous étions discrets, mais nous l'étions et peut-être même  qu'inconsciemment nous flirtions avec les regards des uns et des autres, les interrogations qui ne manquaient pas comme par défi. Nous étions heureux  et si simplement de nous rencontrer ci et là en faisant mine de ne pas nous être encore vus, alors que dés l'aube nous échangions déjà des baisers passionnés lesquels ne manquaient jamais de nous mettre en retard. Ce fut la seule période  de ma vie et je suis plus que certain de la tienne que le travail fut relégué loin de nos pensées, devenant juste le  prétexte  pour nous voir, nous amuser d'un amour inattendu mais d'une ineffable  délicatesse. J'ai été heu

L'OMBRE D'UN PERE...

   Nous éprouvons parfois un élan de nostalgie pour un passé pourtant  sévère, une ambiance hostile et violente qui se raconte avec douleur et dont nous subissons le chagrin jusqu'à ne plus pouvoir nous réinventer... Entre l'image que nous renvoyons aux autres et ce que nous sommes vraiment, il arrive que l'on réalise que ce qui nous entoure ne nous a jamais correspondu et désirions être loin de ce qui est une tempête de sentiments mais sans oublier. Nous cachons longtemps nos failles tellement il faut rester vivants pour ceux que nous avons aimés et dont nous reprenons le flambeau qui nous éloigne de nous mêmes, nous mène avec beaucoup de pudeur à des temps d'une douloureuse solitude. Il s'agit de trouver les mots pour mettre en lumière les pans importants de nos vies, ceux ou si tout n'a pas été toujours simple et que nous avions le sentiment d'être perdus, nous font éprouver des manques mais sans plus savoir pleurer. Nous ne pouvons que caresser des doigt

ENTRE LE VIDE ET LA PEINE...

 Si j'étais ton père je serais tellement fier mais je t'inciterais à aller tout en douceur à la rencontre de tes  blessures pour libérer la part de toi dont tu ignores tout, tenter de quitter enfin le chemin de vie que tu as embrassé sans y penser... Tu es passée à l'aveugle sur un chemin qui s'offrait à toi, tout autant que dans une quête sincère et  patiente tu t'es choisie ce destin plus subi que désiré, tels tous ceux qui laissent hésitant et dérouté, je l'ai été moi-même, tu n'en savais juste rien. Tes motivations profondes touchent au subtil car malgré un caractère bien trempé et une verve assassine tes fêlures ont fini avec le temps par peu à peu apparaître, un mal être diffus et de plus en plus douloureux qui éparpille tes pensées.  Faire les choses pour ne pas décevoir c'est surtout mettre sa vie entre parenthèses et avoir le coeur de celle qui doute, espère en même temps qu'elle désespère car si elle réussit dans la vie elle doit aussi tuer