LE DERNIER DES GEANTS ...

 


Une année qui se termine bon gré mal gré, avec ses aléas comme tant d'autres ces derniers temps, qui nous laissent presqu'à bout de souffle de ce que nous avons été appelés à subir, de ceux que nous avons vu partir, et des inquiétudes à venir...

Depuis quatre ans j'ai le loisir de vivre un autre rythme que celui auquel je m'étais habitué, et je vois passer les évènements qui me touchent, ainsi que tous ceux aux abords de ma vie, jusqu'à éprouver une empathie que je me connaissais pas.

Il est tant de douleurs alentours que j'occultais sous la pression du travail, et bien des turpitudes inhérentes à un passé compliqué mais qui toujours nous précède, et quoique l'on fasse nous empêche d'être en phase avec nous mêmes.

Car nous passons la plupart de notre temps à redouter le pire, si habitués que nous sommes à nous voir les uns et les autres sombrer d'une parentalité qui nous aliène, nous peine de par des liens qui demeurent vivaces du fait des mêmes aïeux.

Il y a toujours un chagrin à partager, une douleur à vivre en commun, et un départ qui nous blesse tellement un passé en commun nous lie, pour autant qu'un ancien sache le raconter, et d'une façon certaine le faire aimer à nos enfants et nous.

Au moment même ou j'imprime ces mots j'ai des pensées meurtries pour le dernier des géants, de ceux qui ont tracé un chemin empli de valeurs et des contraintes que celles-ci supposent, hospitalisé pour une seconde fois en moins d'un mois.

Je suis en peine non seulement du fait qu'il est mon oncle le plus proche, mais aussi l'être au monde auquel je rêve plus que tout de m'identifier, tant il a porté sur ses épaules un monde dont je suis et qui sans lui n'aurait pas pu être ou du moins pas autant prometteur.




S'il m'était possible de lui faire entendre mes ressentis, tout autant que le fait de n'avoir jamais rien oublié de sa présence en continu depuis que j'ai l'âge de voir et de comprendre mon entourage, j'en serais ravi mais surtout je le vivrais telle une bénédiction.

Nous ne parlons pas la même langue et si je ne fais qu'écouter ses dires c'est de ne jamais vouloir l'interrompre car il est en train de m'offrir ses souvenirs et les anecdotes qui ont ponctué sa vie, celle de mes parents et la mienne par la même occasion.

Il est un puits de savoir pour celui qui aimerait approcher l'histoire des nôtres de près, et surtout la mémoire du siècle qui s'est écoulé et plus encore, semble avoir fait des études lui qui n'a jamais connu un moindre banc d'école.

L'essentiel se trouve dans la magnificence de son regard plein des siens, de ceux qu'il a protégés et aidés à grandir toute sa vie durant, je crois qu'il aime être le père qu'il n'a pas eu à ses cotés, par défi quant au destin douloureux et terrible d'injustice. 

    Pour mon oncle Hamed n'Amar

Au travers lui mon hommage à ceux qui ont tant permis et que nous oublions si souvent, que nous devrions chérir avant que la vie n'en décide autrement, car il est toujours temps quand le coeur se souvient...

" La vie, le malheur, l'isolement, l'abandon, la pauvreté, sont des champs de bataille qui ont leurs héros, héros obscurs plus grands parfois que les héros illustres."      Victor HUGO

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