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Affichage des articles du août, 2020

LA CONTRAINTE DES PARENTS ....

  Hier encore pour autant que je me souvienne, il suffisait de faire grandir ses enfants, pour pouvoir prétendre vivre pour soi, s’enorgueillir d'avoir réussi, maintenant, il nous faut assumer nos parents, qui ne permettent aucune démission, alors que le coeur a encore ses conditions... Une solution qui s'impose parce qu'il n'en existe pas d'autres, qui nous obligent à retrouver, des aspects plus ou moins oubliés de nos vies, pas tous agréables, accentués par le vieillissement et le désarroi de se sentir diminués, de ceux qui n'ont pas toujours été à la hauteur. Les relations au sein d'une famille sont souvent ambivalentes, tellement il est des parents prompts à la critique, avec pour but premier l'optique plus ou moins consciente d’asseoir leur pouvoir, quand pour leur progéniture, il s’agit de ne pas s’abîmer dans toutes sortes de frustrations. Aimer ses parents ne va pas de soi, n'est pas une évidence, toutes ces paroles lâchées ci et là q

LE TEMPS D'UNE VIE...

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  J'ai si souvent rêvé d'avoir du temps pour moi, pour faire les choses de tous les jours, celles de tout un chacun, à ne rien faire ou à ne faire que trois fois rien, comme toutes ces gens qui ne connaissent pas leur bonheur, celui d'avoir ces instants précieux ou l'on n'est pas contraint de hâter le pas... Longuement réfléchi à quand je serai libre, de toutes les obligations qui m'incombaient, au point de redouter l'alitement, l’absence d'un employé, un manque de marchandises, une mévente, l'avarie des marchandises, tous ces soucis inhérents au commerce de bouche, pendant autant d'années. Il suffisait d'un rien, d'un détail pour faire d'une journée un cauchemar, d'une semaine une catastrophe qui plombe le mois, que ceux qui suivent ne rattraperont aucunement, tellement cette profession était le meilleur et le pire, le chaud et le froid, l'euphorie ou l'anéantissement brutal et sans mesure. J'ai aimé autant qu

UNE VIE QUE REMPLIT L'ABSURDE.....

 Les oiseaux volent vers le sud pour l'hiver, les coccinelles courent le long des crevasses et des affleurements rocheux aux contours si singuliers, quand à moi je reste en ce lieu profond et intime, ou je converse avec moi-même, afin de vivre encore de manière inconditionnelle, presque tragique. Il y a des déceptions qui nous font ouvrir les yeux et qui ferment notre coeur, qui nous font préférer le silence qui en dit long, aux mots qui n'ont jamais rien signifiés, mais nous font perdre nos repères en donnant l'impression de ne plus être, quand il faut mieux nous recentrer sur ce qui nous ressemble. Le regret du passé autant que la peur de l'avenir nous égarent sans cesse, il s'agirait pourtant de ne pas vivre dans le présent du passé qu'est la mémoire, mais plutôt de converser avec l'âge plus mature qui nous surprend, du fait d'une imagination qui s'évade, dessinant un sourire sur notre visage.    Après avoir vécu une vie qui n'est pas

L'AURORE...

  Je vais d'un ailleurs à l'autre, en quête d'étonnement, vers ces lumières de l'aube semblables à des promesses, des parenthèses uniques avec le temps qu'il faut pour tout apprécier, quelque douceur fugitive, des splendeurs éphémères, suspendues entre les premières lueurs du jour. L’œil de l'aube n'est pas celui du crépuscule, appréhender l'apparition du soleil, s'initier à la beauté de l'instant, vibrer des versants inconnus de la sensibilité, regarder la lumière arriver, et vivre le charme méconnu des premières heures du jour, c'est comme de s'ouvrir au bonheur. S'inviter au jour pour en découvrir la beauté, apprécier le silence plein de mystère, imaginer certains animaux se camouflant, se mettant à l'abri pour survivre jusqu'aux premiers rayons de soleil, écouter ce dont tu ne sais rien encore, arriver sur les rives de ta vie et juste sourire.

JOLIMENT VIEILLIR...

  Vivre le temps comme une richesse dés lors qu'il ne nous échappe plus, comme une aspiration profonde à nous éveiller et cultiver une liberté nouvelle, qui permet la tendresse, mais aussi de faire en sorte que cet espace ne devienne pas un grand moment de solitude. Passer d'une vie ritualisée à une autre bien solitaire, n'avoir plus aucune image à laquelle s'identifier, est déstabilisant en soi, si l'on n'a pas l’ambition à se rendre utile, ne serait-ce que pour solliciter en permanence nos mémoires mentale et gestuelle, afin de vieillir sans décrépir. L'avancée de l'âge n'est pas une barrière, si l'on ne passe pas son temps à mentaliser ses symptômes, vivifier son élan vital, son vouloir vivre, c'est comprendre ce que doit-être le coeur de l’existence, être enfin face à soi, au temps qui passe, se débarrasser définitivement du masque social. Il s'agit de ne pas être un étranger dans le temps, d'être content de soi en se couc

LETTRE A MON PETIT FILS...

  C'est quelque endroit du monde que je connais au travers de l'enfance, ces contes qui viennent des tréfonds de l'humanité, les histoires de ces héros mythiques  auxquels je m’identifiais dans les cours de récréation, pour oublier le quotidien, la mine grise des jours qui se traînaient en longueur. Un bleu de mer qui se confond avec le ciel, un horizon à l'infini, que seul chevauchent les Dieux de l'olympe, qui s'en sont allés, pour me laisser grandir, aller à l'assaut d'une vie à laquelle j'étais si peu préparé, tant j'avais passé mes jeunes années, dans les niaiseries que permettent les rêves. Il me semble toucher Achille, voir Ulysse le preux roi d'Ithaque fuir les sirènes, et revoir Héraclès que j'ai suivi longtemps dans les salles obscures des cinéma alentour, ces demi-dieux qui ne pouvaient prétendre à l'olympe, tout en entendant la fureur qui montait de la ville de Sparte. La guerre de Troie qui n'en finit pas de ré

CE MONDE QUI NOUS FAIT PEUR....

Sous prétexte de déverrouiller des vieilles serrures rouillées, on nous entraîne vers un gouffre sans fin, comme pour mieux dépasser une société jugée archaïque et pudibonde, qui était malgré tout un refuge affectif pour bon nombre d'entre nous, pour tellement de générations passées. La déconstruction de nos sociétés, qui nous laisse livrés à des monolithes de briques et de béton, face à des murs de plâtre froid, fait de nous des gens qui vivent pour travailler, sans ne même plus gagner assez pour vivre, qui se conjuguent à une solitude sociale qui devient oppressante. Repousser sans cesse dans l'ombre les individus les plus vulnérables, nous habituer à voir nos vieux tels des mémoires fragiles guettées par l'oubli et le reniement, sont les prémices bluffantes d'un avenir que l'on bouleverse, une humanité qui se délite, une identité déchirée. Qu'est ce qui pourrait justifier nos désirs fous que nous faisons passer pour des besoins, ce monde clos et exigu

L'AGE DE TOUTES LES TENDRESSES...

 Il y a ceux dont on ne parle plus qui un jour s'en vont sans que nul ne sache vers ou, finissent par disparaître comme ils sont venus, se fondant dans les plis d'une mémoire qui a déjà tellement à retenir mais qui vous le savez bien ont à un moment donné énormément comptés pour vous. Ils s'en vont furtivement se faisant moins présents, bien moins insistants comme s'ils n'avaient plus aucune raison d'être dans les méandres de vos pensées, si petitement importants au vu de ce qu'ils ont représenté, lorsque les étoiles d'un certain destin se rejoignent dans le ciel. Au clair d'une aube qui se traîne, un mot, un vers, ou une poésie qui tarde à prendre forme, vous font vous souvenir de ces présences si particulières, qui ont jalonné votre existence, la rendant plus ou moins belle, mais si souvent tirée vers le haut, plus loin que les nuages. Ceux que nous voudrions retrouver, tout en sachant que c'est inutile, qu'il est bien vain de croire

PERVERSION ET ABJECTION...

Fait divers en Israël : Vague d'indignation dans le pays, un crime contre l'humanité dénonce Benjamin Netanyayu premier ministre de l'état hébreu suite au viol d'une adolescente de seize ans par une trentaine d'hommes... Je n'irai pas jusqu'à dire qu’Israël choisit pour être le premier de ses représentants, un homme qui ne connaît pas ses dossiers, ne suit pas de près les affaires inhérentes à son pays, une image mise à mal, depuis un XX me siècle, lui-même déjà marqué par la violence. Dans une société ou elle est particulièrement dominante, il est une souffrance larvée, une colère sourde et torturante qui vous prend à la gorge et au coeur, tellement les ravages de communautés repliées sur elles-mêmes conduisent inéluctablement à toutes sortes de perversion. Le régime israélien patriarcal et militaire, fait que les hommes tendent à faire preuve de leur supériorité, parfois jusqu'à confondre " le front " et " le foyer "habitués

SOCRATE UN REBELLE DEVENU SAGE.....

 Tu voles vers ces couchers de soleil flamboyants, entre la mer Ionienne et la mer Égée, rejoindre le berceau de tous ceux qu'animait le ciel des idées, qui nous ont appris à voir et à nous poser des questions, en prétendant que la destinée devait dépendre de la réflexion et de la volonté... Tu t'envoles sur les traces d'Aristote et de Platon, et surtout de Socrate, sages et rebelles à la fois, qui rêvaient de rendre les hommes meilleurs, quitte à leur tenir tête et avoir le dernier mot, vers ce pays qui semble fait pour retenir des hommes, qui avaient la capacité d'émerveillement. Ceux qui nous ont appris à chercher loin des Dieux, nos réponses aux grandes questions du monde, qui répétaient à qui voulait bien entendre, que " tous les hommes par nature désirent savoir "et nous ont si bien raconté Achille, le roi si preux des Myrmidons.         Au  gré de ta rencontre avec ses hommes illustres, révélés par les philosophes arabes, qui ont diffusé dans t

EN REGARDANT LES COUPLES DANS UN PARC ...

 Les femmes sont toujours en lutte avec leurs propres préjugés, leurs propres peurs et leurs propres illusions, emplies d'images dont elles sont prisonnières qu'elles se transmettent entre elles, traînant dans leur sillage le parfum d'une petite enfance empreinte parfois d'horreur et de désolation. Et malgré cela, c'est à leurs côtés que tous nos chagrins s’effacent, par elles que l'éducation des enfants est toujours assurée et supportée, tout en n'existant que par et pour nous, ce qui implique le fait pour elles, de se sentir limitées, car aimer ne va pas de soi, n'est pas si courant que ça. Leurs vies bon an, mal an liées à celles des enfants, elles semblent des bateaux qui vont sans cesse vers le fond, sans jamais couler, coincées entre un époux ou un père qui ne répond plus juste à leur place, mais leur ôte la parole, quant à toutes les choses de la vie. Elles ont beau être l'espace ou se réfléchit la joie et le mal de vivre, la liberté et

UN CHEMIN DE VIE....

    Il arrive que j'aille sur un chemin qu'il me semble connaitre, même s'il m'est inconnu, si lointain d'une réalité qui ne permet que si peu, au regard de ce qui se peut, car là ou on est les années sont une barrière, telles celles que nous avons faites et qu'il ne faudrait point oublier... Souvent mon regard se penche sur ces bribes de vie, depuis longtemps passées, mais dont ma mémoire reste dépositaire, ces souvenirs qui reviennent d'un coup, bons ou mauvais peu importe, ils auront ravi mon coeur, égaré ma raison, constitué ma jeunesse. Parfois je parle à des regrets, qui ne me quittent jamais, des bouts de moi, que j'ai laissé sur la route, pour n'avoir pas osé, ni écouter une âme singulière, non plus que suivre le chemin tracé par facilité, car les vies semblent trop souvent suivre les mêmes itinéraires. Nos rêves vont et se défont sur les sentes d'une réalité moindre, que nous aimons à défaut de n'avoir pas su nous arrêter, au

LA MÉMOIRE DU PAUVRE....

Lorsque le Coran et l’ancien testament se rejoignent, regardent dans la même direction nous ne pouvons que nous réjouir. Mais vient un temps où d’aucuns veulent s’accaparer l’histoire en cherchant à reprendre à leur unique compte la mémoire d’Abraham. Qui d’Ismael ou d’Israël allait être immolé par celui-ci, le Coran n’en dit rien mais les hommes comme d’habitude savent et surtout nous diviser... l’essentiel pour moi étant que ce sacrifice rappelle le nécessiteux. Cette fête n’a pas la même connotation selon que l’on soit riche ou pauvre, pour certains il s’agit effectivement d’une fête et pour d’autres d’obérer leur revenu, ou même de se distinguer tristement. Les hommes étant par nature vaniteux, ils ne cherchent qu’à faire profusion de leur supposée puissance en toute occasion. Le sacrifice reposant sur une simple recommandation religieuse devrait évoluer afin de laisser ceux qui n’ont rien que la force d’avancer dans un monde de plus en plus brutal.  Et que ceux qui sont en force,

ETRE SEUL FACE A SON ENFANCE....

  D'aucuns promènent leurs silences afin d'oublier les bruits sourds en eux, qui résonnent sans qu'ils n'y puissent rien, d'autant plus qu'ils savent qu'ils reviennent toujours, habitués à eux, à leur coeur qui ne sait plus que s’endormir en pleurant, et ce depuis la plus tendre enfance... D'autres errent en des rives incertaines, dont ils savent pouvoir revenir, car ils sont ainsi, terriblement attirés par la souffrance, la détresse qui malmène l'âme, leur fait le destin infâme, mais à laquelle malgré tout ils s'accrochent, car leurs larmes d'enfant, n'ont trouvé personne pour les accueillir. Nous avons tous cette solitude en nous, une certaine tristesse enfouie, que nous aimerions cacher, mais qui apparaît au gré des circonstances tant les souvenirs ont une mémoire, les cris une histoire et les pleurs ne faisant toujours que se conjuguer à nos peurs. Il y a une part de l'enfance qui ne nous quitte jamais, comme si elle deman

LES BLEUS DE L’ÂME...

  Même si je pleure davantage sur ce qui n'a pas été vécu, le bleu d'un regard qui me manque malgré les ans, je pense à toi mais avec bonheur, car à mon tour je me suis ouverte à l'inattendu de la vie, et compris que chacun avait son propre chemin pour sortir de l'enfance. Nous avons partagé autant que porté et vécu en nous les mêmes espoirs, les craintes, les angoisses et les peurs qui laissent en proie à des interrogations vaines, et des tourments incessants quant au fait de devoir subir chacune à son tour, les personnes intrusives et violentes qui abîment.  A la fin je ne savais plus comment t'approcher alors que nous étions si complices, tu subissais mes rebellions, tout autant que tu accueillais mes émotions, puis est venu le temps ou j'ai su faire la différence entre les paroles malheureuses et la récurrence des critiques. J'aimerais me réveiller près de toi chaque jour, en ce tendre bleu de l'enfance, avoir un moment pour parler e

L’APPRÉHENSION DU TEMPS...

  Que faire d'une vie qui ne sert qu'à être, ou donner un sens à celle-ci, quitte à désespérer trop souvent de soi et du genre humain tout entier, face au caprice d'un temps qui nous emporte, nous faisant aller nulle part sur des chemins abandonnés, qui étaient les contraintes de ceux avant nous... Des bonheurs fugitifs dont nous tentons de faire des bouquets et qui ne sont que tels ces coquelicots des champs qui ne se laissent pas cueillir, tellement prometteurs mais à l'ardeur fragile, comme ces rêves qui sont d'une beauté éclatante, mais bizarrement n'ont aucun parfum.        Jetés dans un monde sans raison, avec l'acuité du regard qui condamne à la souffrance, nous sommes réduits à fuir comme la peste, les prêtres, les rabbins et autres imams qui tendent à faire de nous des esclaves d'une morale, qui conforte encore plus nos angoisses. Nos mains se refroidissent à s'obstiner à ce qui existe, faisant de nous des couples de lassitude, des pe

LES FRIMAS DE L'AUTOMNE....

  Tu as vécu longtemps sans ne jamais pouvoir mettre le doigt sur ce qui te manquait, juste à ressentir un vide, un chagrin qui déborde, qui t'isolaient vers l'intérieur, les vicissitudes de la vie te laissant une prison au coeur, faisant de toi celle qui ne trouve pas sa place. Subissant les mots, les regards, les silences qui marquent, qui te recouvraient d'une aura de tristesse, tu n'as fait qu'attendre que les orages passent, parfois des instants fugitifs qui ravivaient un temps l'illusion d'un printemps que tu laissais errer au gré de tes incertitudes. Plongée au coeur des peurs qui laissent de la rancœur, et n'ignorant rien de la moindre ride que fut un passé dont tu n'as récolté que les peines, tu as su te plonger comme dans l'odeur humide d'un bois en faisant les mêmes choses, mais peut-être d'une manière différente. Tu as dépassé le réservoir à monstres qu'est l'esprit, l’émotion plurielle qu'est la peur qui n

CE PÈRE QUI NE PARLAIT QUE SI PEU...

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  J'aimerais te revoir, pour pouvoir te dire des choses toutes simples, que nous ne sommes jamais dites, de trop de pudeur, du manque de temps, de ce trop peu de compréhension qu'ont les enfants pour leurs parents, de ces barrières invisibles qui clivent autant les relations... Je voudrais voir ton regard, s'enorgueillir de ton rejeton, tellement décrié, sujet à toutes les brimades, qui ne savait pas écouter, non plus qu'entendre raison, ce petit bout de toi qui en a fait voir de toutes les couleurs, à ceux que par simple délicatesse tu te devais de ménager. Et j'aurais pris le temps pour tout ce que tu avais à me dire, pour ce nous deux qui me manque bien plus que je ne le supposais tantôt, pour ne pas éprouver ce vide sans fond, ce silence qui fait autant de bruit en moi à présent, même s'il s'est passé déjà bien des années. Ma vie se serait mise entre parenthèses, pour déceler ce qu'il y avait de bien profond dans la tienne, ce que tu n'as

UN TEMPS SANS ÉMOTIONS...

  Il advient que nos jours se fassent gris, que la tristesse nous enlace, comme si en quelque cachot nous étions prisonnier et gardien de nous-mêmes, dans un bonheur constant autant que feint qui laisse percevoir en arrière plan, une terrible sensation de vulnérabilité qui font se heurter le coeur et l'esprit. Le fait de ne pas s'éloigner de la réalité par un biais quelconque, comme celui de rester relégué en ces coins silencieux ou l'on ne trouve même pas le calme, est comme de s'écarter de son propre reflet, en étant davantage dans quelque chose qui n'existe plus mais qui vous manque toujours. Seul face à un feu intérieur qui ne tarit pas, une étincelle éblouissante qui s'agite pour se frayer un chemin, nous ne pouvons opposer que des ombres qui se déguisent en mots, en silences, et en regrets qui ne sont que les morceaux brisés d'une vie, qui ne sont que bruits de violon et désirs infinis.        Tel s'il s'agissait de raviver un feu qui n

ACCEPTER DE PERDRE...

  J'ai donné sans compter, tout en ressentant une sorte de solitude que je ne saurai exprimer, que je contiens même si elle blesse, que j'apprivoise à défaut de pouvoir dépasser, elle est ce personnage haut en couleur, qui ne fait que recouvrir des peurs d'enfant. J'ai avancé pour m'oublier, car je n'existais jamais, autrement qu'en criant que j'étais là, bien plus fort que tous les autres, tellement la crainte d'être relégué de coté me blessait, tel un invisible dont le cœur n'était que trop vivant, bien plus grand que moi. J'ai égaré des peines, qui revenaient toujours, j'ai pleuré des chagrins qui ne s’effaçaient qu'un court instant, tout en hurlant des silences qui me bousculaient sans fin, comme si je me refusais d'être un si petit chemin de vie, plutôt qu'une toute autre destinée. Je me suis perdu sur des routes qui ne menaient à rien, ressenti bien des odeurs qui m'invitaient à me perdre, des voix qui me rac

IL SUFFIT D’UN RIEN TROP SOUVENT

         LA PÂLEUR DU DESTIN.... Sur la route j'ai vu une ombre famélique, une femme d'un blond délavé, qui se heurtait aux véhicules, quêtant quelque aumône, qui permettrait un court instant d'oubli, qui la ramènerait au temps lointain, ou d'aucuns guettaient un regard d'elle... Elle semblait sans âge, meurtrie par les souvenirs, ne tenant même plus compte des yeux qui la dévisagent, et bien certainement la jugent, sans trop chercher à savoir, quel périple l'a menée jusqu'à un carrefour d'habitude réservé à ceux sans rivage, ces syriens venus de loin. Elle ne ressemblait pas à tous ceux que je rencontre d'habitude faisant la manche, ceux dont on se demande s'il ne s'agit pas juste d'un job, ce qui nous pousse à les dépasser presque sans un moindre regard, cette femme a du être belle, avec un foyer et je le sens profondément.     Les voitures l'esquivaient presque moqueuses, de se sentir mieux loties, comme pour n

ETRE CHEZ SOI DANS LA RUE...

  Dans un monde, ou nous sommes tout sauf libres, nous croisons ceux qui semblent chez eux dans la rue, auxquels nous donnons pour ne point nous attarder, évitant ainsi un instant de rencontre possible, avec ces femmes et ces hommes, loin des attaches matérielles ou affectives aliénantes. Incrédules ou goguenards nous regardons ces sans-sous, dans leur univers d'errance, qui sont loin d'être des rescapés du romantisme, même s'ils mettent leur temps au service de la vie, en fuyant un système qui à un moment ou à un autre, a décidé de faire d'eux des naufragés. Miséreux, loqueteux, passant pour des fous, ils choisissent la rue, car il n'est plus vraiment d'endroit pour l'être dans notre société, à part l'asile à ciel ouvert qui recouvre une folie qui somme toute n'est qu'une réelle souffrance, une sorte de tombeau, comme s'il fallait à présent mourir deux fois. Tout en coltinant des corps qui tombent rapidement en déshérence, ils s’exile

UNE BELLE LEÇON DE VIE...

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  Hier aux environs de treize heures, nous avons été appelés par une des nounous de notre mère, qui avait fait une chute de son fauteuil médicalisé, en heurtant la porte vitrée du salon elle s'est faite de multiples contusions heureusement sans gravité, mais nous sommes restés auprès d'elle... De l'anxiété nous sommes passés aux rires, tant c'était elle qui gardait ses esprits malgré la chose, il s'agissait selon elle d'une chute qu'elle avait fait d'un arbre sur lequel elle était montée, nous avions oublié que notre maman n'avait que quinze-ans, l'âge de toutes les sottises. Nous avons passé trois heures merveilleuses, l'une de mes soeurs devant partir le lendemain matin, s'est même amusé de la voir si enjouée, raconter à plusieurs reprises comme en s'excusant de nous avoir fait autant peur, elle était une petite fille qui s'excusait auprès de ses enfants. Assise sur le canapé, entourée de deux nounous, ses deux-filles, sa

LES COUPLES À L’ÉPREUVE DU TEMPS ...

  Il ne tient qu'à nous, d'inventer les souvenirs de demain, en laissant de côté les habitudes qui pèsent, et en nous réappropriant le temps qui nous a pris, peut-être dépasserons nous une forme d'ennui, là depuis toujours, comme si une part de nous était souvent en train de rêver à autre chose. On se réinventerait comme on peut, loin de l'affligeante réalité que connaissent bon nombre de couples, pour lesquels c'est l'inconscient qui mène le bal , chacun accusant l'autre de l'infortune conjugale, alors que le fait de s'interroger sur soi, c'est déjà faire une partie du chemin. L'être humain est doté d'un libre arbitre, d'une conscience mais aussi de sentiments,  tout en ignorant par ou et par quoi on est attaché à l'autre, et aussi parce que nos attentes sont différentes, nous formons des couples, qui semblent le reflet grimaçant de ce dont nous avons rêvé. L'un s'appuyant sur l'autre pour grandir, comme s'

LE PAYS DES CÈDRES DANS L'OUBLI...

  Les dérives et glissements qui conduisent inlassablement les promesses à des détresses, à ces lendemains de catastrophes, auxquels nous nous habituons, qui font que les peuples ne savent plus ou donner de la tête, me font me demander quand les hommes finiront d'agoniser. Je suis passé d'un reportage sur Hiroshima et Nagasaki, qui  expliquait que les USA, vainqueurs sans équivoque d'un Japon à genoux, avaient seulement besoin de tester la bombe atomique à peine élaborée en grandeur réelle, au réveil douloureux du pays des cèdres dévasté une nouvelle fois. Et j'ai eu mal à nos amis libanais qui se cherchent un destin, un horizon commun, par delà les confessions et les différences, comme à jamais résilients quant à ce monde qui n'est plus le leur, qui les laisse à fleur de peau, malgré le riche legs de souvenirs de leur histoire. Il me semble recevoir en pleine figure, ce mépris des attentes et des espérances de tant de peuples, angoissé et contemplatif, je r

ETRE LA ET AILLEURS....

 Il arrive que n'ayant pas l'habitude d'avoir du temps, l'on soit perdu comme devant un vide abyssal que l'on ne saurait jamais trop comment combler, il faut se réapproprier un espace jusque là inconnu, si souvent rêvé, tout autant que redouté, comme le serait ce qu'on ne connaît pas... Et les pensées qui vont et viennent d'un sujet à l'autre, à l'envers le plus souvent, comme s'il s'agissait de ne pas se laisser happer, par une anarchie nouvelle, qui tendrait à nous déposséder de quelque libre arbitre, que nous n'avons jamais eu d'ailleurs. Nous allons alors au devant des choses, sans obligation aucune, avec un sourire au bord des yeux, tellement nous sommes peu habitués, à nous conjuguer comme bon nous semble, en faisant fi de ce qui se doit d'être, mais sans les contraintes que cela supposait. Il faut ne jamais avoir eu du temps pour soi, pour mesurer une forme d'aliénation quant à une vie, qui permet tant et si peu

DES RÊVES RAISONNABLES ...

  A présent je me sens sous les yeux du destin à prétendre à je ne sais quoi, après m'être senti longtemps seul dans le trac du quotidien, une éternité de déchirures sourdes, qui m'empêchaient de voir ou ma course me menait, juste pour tenir des promesses que je n'avais même pas faites... J'ai eu à subir ce qui ne se voit pas, tout en fomentant des espoirs démesurés, entièrement livré à la rage de ces trains qui ne vont pas ou l'on veut, sans ne jamais apercevoir quelque chose, qui ne soit trop lointain, pour avoir seulement aimé voir la grandeur, au clair de mon âme. Et j'ai connu tant de matins, qui ont juste traversé mon existence, sans le moindre espoir de retrouver mes illusions, comme de pouvoir m'éloigner de la rive qu'était le doute qui précédait le moindre de mes pas, et d'une forme de solitude qui m'est venue comme un automne. Dans le miroir je rencontrais sans cesse un visage sans âge, un pauvre éploré solitaire, qui n