EN REGARDANT LES COUPLES DANS UN PARC ...
Les femmes sont toujours en lutte avec leurs propres préjugés, leurs propres peurs et leurs propres illusions, emplies d'images dont elles sont prisonnières qu'elles se transmettent entre elles, traînant dans leur sillage le parfum d'une petite enfance empreinte parfois d'horreur et de désolation.
Et malgré cela c'est à leurs côtés que tous nos chagrins s’effacent et par elles que l'éducation des enfants est toujours assurée et supportée, tout en n'existant que par et pour nous ce qui implique le fait pour elles de se sentir limitées, car aimer ne va pas de soi et n'est pas si courant que ça.
Leurs vies bon an mal an liées à celles des enfants semblent des bateaux qui vont sans cesse vers le fond, sans jamais couler, coincées entre un époux ou un père qui ne répond plus juste à leur place, mais leur ôte la parole quant à toutes les choses de la vie.
Elles ont beau être l'espace ou se réfléchit la joie et le mal de vivre, la liberté et la sujétion, elles n'en demeurent néanmoins pas des femmes, qui nous renvoient à l'étrangeté qui est présente en nous, mais qui nous dépossède de nous-mêmes et de notre être tant la rencontre est inévitable.
Les corps marqués par leur histoire, elles adoptent le féminin comme un costume qui convient tout en osant un cri symbolique mais essentiel, car elles ne perdent jamais de vue qu'elles sont toujours susceptibles d'être violentées pour avoir osé une sortie, une évasion, une fuite vers l'autre.
Elles doivent soutenir des regards qui ne cherchent que des défauts, entendre les désirs autant que la fatigue, les soupirs autant que les hésitations, et tout ceci par la seule grâce du déséquilibre sur lequel repose le monde qui les tient constamment ballottées entre discriminations et injustices.
La liberté s'acquière différemment selon que l'on soit un homme ou une femme, la dernière a beau porter en leur sein la contestation, une simple prise de parole s'avère pour elle une prise de risque quant au fait de juste rappeler qu'on peut toucher sans vouloir posséder, s'approprier ou blesser.
S'engager à décrire ce qui est indescriptible, tenter de parler des femmes toujours en construction, est une compréhension qui n'est pas évidente, tellement celles-ci réveillent en nous des angoisses existentielles, et des peurs primitives, qui incitent à un repli sur nous-mêmes.
Nous nous supportons, nous nous soutenons comme nous pouvons, mais rarement ainsi que nous le voudrions, alors qu'il en va de nous et de ce vivre ensemble qui nécessite que femmes et enfants ne soient plus victimes d'un ordre masculin et faire que l’impossible devienne plus que possible.
Ou sont passés ces mots si beaux qu'ils retournent le cœur, l'histoire faite de nos doutes, puis de nos erreurs et de nos blessures, le chemin de vie plein de choses intenses, vraies et peut-être sincères qui ont émaillé notre destin d'avenir, malgré les promesses répétées aux anges.
Même si parfois nous perdons nos illusions il s'agit de ne pas tout quitter sur un simple trait, nous devons toujours être de ceux qui restent, qui resteront à jamais car ceux qui partent nous touchent, nous bouleversent et nous renversent davantage que nous ne l’imaginons.
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