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Affichage des articles du juillet, 2020

LES VERSANTS DE LA VIE

  Vivre est une aventure si contradictoire, elle nous permet des rencontres, avec lesquelles nous partageons des expériences de vie, bonnes ou mauvaises, mais qui nous font la regarder en face, au point parfois de nous installer dans un jeunisme illusoire, qui n’est qu’une solution aléatoire… Même si celle-ci nous tient un   temps loin des questionnements anxiogènes, d’un jadis plein de promesses déjà derrière nous, en   nous permettant de garder un esprit ouvert et curieux, il arrive toujours ce moment, qui nous renvoie à nos âges, malgré une soixantaine fringante. Une ère de tendresse s’ouvre alors, pour ceux qui se sentent davantage exclus par les regards, par les propos, ceux qui se dirigent irrésistiblement vers un moins bien, car il s’agit de revenir à quelque chose qui a du sens, une forme de liberté qui n’a pas de prix. Dès lors que le corps s’apaise autant que l’âme, malgré que ceux que nous aimons nous quittent, que bien des deuils nous travaillent toujours e

LE CORPS OU L'ESPRIT...

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 A celui qui se veut le genre d'ami qui ne sort jamais de notre vie, qui nous prouve que le courage est la lumière de l'adversité, mais surtout nous rappelle au quotidien qu'il est important de lutter pour vivre mais surtout de perdre dans la dignité, je veux exprimer mon affection... Quant au bonheur qui m'est donné de le compter parmi les miens, tant il fait honneur à une lignée qui a compté de grands hommes, qui ont su trouver leur chemin à travers les abîmes, dont les souffrances étaient les seuls échos familiers à des chemins de vie. Comme eux, il est écartelé entre des désirs contradictoires, des croyances qui encombrent, mais tout en restant guidé par une frénésie de vivre apparemment choisie, malgré un corps qui a baissé les armes, comme pour faire mentir les malheurs de la naissance. Il arbore une forme de résilience qui le sort de la colère et du chagrin, reste libre dans sa tête et dans son coeur, tel un sursaut de vie surprenant pour se projeter dans

L'ALIBI DES RELIGIONS ...

 Le but de toute religion est d'ouvrir des chemins d'élévation, intellectuelle, morale et spirituelle, mais toute mauvaise interprétation conduit à une hérésie qui consiste à se replier sur soi-même et à devenir intolérant, au point de voir dans un opposant à sa croyance un simple d'esprit. Souffrir de la confiscation de la notre par une minorité, jeune et ignorante, dont parfois on exploite le désarroi, tant ils n'ont pas trouvé un sens à donner à la vie, et voir s'élever des préjugés qui détruisent des liens, c'est mettre à mal une solidarité qui ne devrait pas s’arrêter à la confession. Des musulmans qui déplient leur tapis de prières dans la salle d'une église avec la bénédiction du curé, suite à un gros dégât des eaux dans la mosquée voisine, une synagogue préteuse de ses lieux sacrés à un lieu de culte ravagé par un incendie aux USA et c'est l'espoir qui revient. Parfois des communautés de destins, tantôt de franches opposition

SI MOHAND AU M'HAND...

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 La poésie a toujours été un combat contre les affres du quotidien, elle permet d'oublier la solitude au sein des foules, en empruntant les chants berbères hérités des ancêtres, qui chantaient tout ce qui leur passait par la tête, au gré des chemins, des villages et des villes... Des fils de paysans sans terre et la plupart du temps analphabètes, qui hurlent leur incompréhension des traditions qui attendent au tournant, les failles béantes ou s’abîment l'enfance, ces institutions qui obligent à l'irrévérence, lorsque Dieu se fait douteux. Au travers de chants qui viennent du fond des âges, une inspiration puisée chez les petites gens, ces orfèvres et ciseleurs de mots, nous offrent les larmes de la résilience, quant à nos hauts-le-coeur, au désenchantement qui nourrit la nostalgie, de leurs cris qui brisent les ténèbres. Les temps ou nous sommes, emplis de deuils et de larmes, propices aux dualités tels le jour et la nuit, l'exil et la patrie, ont besoin de poèt

UN AUTRE RIVAGE...

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 Ces derniers temps, je me sens entre deux mondes, comme coupé de celui que je ne serai plus jamais, par un âge qui ne me convient pas, tant l'esprit et le corps ne se ressemblent que tellement peu, même de moins en moins, au point que cela me perturbe. Il y a dans le fait de vieillir comme une profonde injustice, celle du temps qui ne nous a que bien peu appartenu, tellement il y avait des choses à réaliser, de devoirs qui s'imposaient, des désirs à combler, ceux qui n'étaient que de très loin les nôtres, une sorte de revanche à prendre. Nous avons beau faire, nous ne nous remettons jamais de ces destins miséreux, dans l'ombre de nos infortunes passées, des humiliations subies ou juste ressenties, comme si la vie qui nous était donnée, ne l'était que si petitement, tel un chemin de frustrations. Dans ma tête, quelque part au fond de moi, il y a ce gamin bruyant qui crie son mal-être, qui court après une enfance chargée de rêves, qui n'attendaient

LE CHAOS INTÉRIEUR...

  Comment avoir le verbe doux pour te situer dans une culture ou la loi de Dieu, met les femmes sous la tutelle des hommes, eux mêmes rangés derrière un islamisme rigoriste et puritain, en ces régions du monde ou la bigoterie ne cesse de se développer pour n'être que des comportements rétrogrades... De quelle manière traduire la difficulté à exister dans un ordre social oppressif, lorsque se mouvoir librement dans l'espace public est une lutte de chaque instant, pour vous qui êtes nos mères, nos épouses, nos soeurs et aussi nos filles, comment justifier l'injustifiable. Quand la rue représente un lieu d'humiliation et de violence, pour nos filles dont nous exigeons autant d'esprit et plus d'honneur que les hommes, qu’elles font preuve d'abnégation, et de détermination pour nous gratifier d'une grande fierté, comment ne pas éprouver de la honte. Il est de bon goût de souligner de timides avancées, rappeler de nouveaux droits qui restent loin des at

ECRIRE NOS MAUX....

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 Les mots posés sur les angoisses, les regrets et les remords qui rendent nostalgiques, les mots couchés dans l'écrin d'un écrit, permettent de surmonter les ressentis, quand on n'a rien d'autre qui permette d'exprimer l’océan contenu de ce que n'a pas été une vie... Lorsque nous sommes trop ancrés dans le passé, nous courons après le vent, comme si nous gardions enfouie dans notre inconscient l'immense souffrance de l'humanité, nous avons juste l'impression d'échapper à l'emprise du temps, mais surtout à l'appréhension de la finitude. En gardant "un vieux moi" qui ne sert plus à rien, sinon à nous enfermer dans une prison que nous nous choisissons, nous ressassons des blessures et des déceptions que nous nous connaissons, qui fatalement nous rassurent, quitte à faire du passé notre présent. Ecrire c'est accepter d’abandonner des bouts de nous au hasard des mots, qui iront se conjuguer à la joliesse d'un écrit, m

UN SIÈCLE A BOUT DE SOUFFLE...

 Quelques années encore, avant que ne survienne le grand soir, si souvent évoqué, sans cesse reculé, ces bords de vie ou les choses se font sans nous, à tel point que nous ne tentons même pas de les retenir, comme las d'avancer sur un chemin qui n'a jamais été vraiment le notre... A quoi bon ces efforts sans fin, ces bouts de nous oubliés ci et là, qui ne mènent à rien, ces leurres sans fin, avec toujours en bout de course un coeur en bandoulière, qui ne reçoit que tellement peu au regard de ce qu'il a permit, sans répit aucun, pendant de si longues années. Un horizon réduit à sa plus simple expression, une petite lucarne qui laisse passer la lumière diffuse de tant d'espérances avortées, de bien des rêves froissés, tellement la vie est éminemment courte pour ceux qui se réalisent dans le don de soi, et qui se drapent dans un fol idéal. Et pourtant il ne faut pas cesser l'élan magnifique, qui porte les germes d'un renouveau certain, pour les générations

AU PIED DE MON ARBRE ...

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 Il y avait les racines, je regardais les branches, qui partant dans tous les sens, n'expliquaient rien d'autre qu'un semblant anarchique, dans lequel je ne retrouvais pas mon âme profonde, celle pour laquelle mon coeur un jour s'est mis à battre... En revoyant de vieilles photographies qui semblent d'un autre temps, ces visages vieillis qui pour certains s'en sont déjà allés, j'ai éprouvé un temps pas si lointain ou la famille n'était pas qu'un mot, tant les liens qui unissaient les êtres, se passent de commentaires. En ma mémoire ont resurgi des souvenirs, pas spécialement tendres mais tellement authentiques que des larmes ont semblé affleurer, de là ou un jour je les ai abandonnés, sans même savoir pourquoi, ni comment j'ai pu continuer de vivre, aussi longtemps sans eux. Il y avait leurs silences, j'entendais les brouhahas de ceux qui peuplent leur ignorance de mots, tous plus vides les uns que les autres, qui m'ont fait quitt

QUAND IL S'AGIT D'OUVRIR SON CŒUR...

 Il arrive que l'on se sente fatigué de vivre dans un monde qui excelle par son étrangeté, celle qui nous fait sentir le coeur à la traîne, lorsque la vacuité de l'existence nous laisse sans force ni désir, que la piètre comédie des apparences ne fait que si petitement fuir la douleur d'être. Quand la fatigue de l'âme fait l'humeur chagrine, que le sentiment d’abandon s’érige tel un vacarme permanent, la lenteur du temps passé vient interroger les silences, nous laissant seul avec nos doutes et nos tourments, tel quelque grand enfant abandonné.  Confronté à une vie qui continue même si elle est devenue si différente, comme pour rappeler sans cesse la finitude de l'existence, ce qui provoque en nous un effrayant et indicible sentiment de découragement, une sorte de dépossession de soi, un épuisement sévère et continu. La souffrance existentielle, s'accompagne souvent d'un isolement social, l'impression d'une vie qui n'a plus de sens, u

UN TEMPS POUR SOI...

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 La vie passe parfois sans que nous la pensions, trop  amarrés que nous sommes au quotidien fastidieux, qui nous entraîne dans le sillage des choses vaines, qui n'auront guère d'importance au rendez-vous des ans, quand tout ce que nous envisageons n'aura que si peu le temps de se réaliser... Quand la pensée se fait souveraine, ressasse inlassablement nos ratages, ces faits gravés dans le marbre de notre chemin de vie, que la réalité de ce que nous avons fait est là pour à elle aliéner ce qu'il nous reste d'années, il nous vient les regrets. Car à force d'avancer nous nous éloignons de nous mêmes, de nos rêves et de l'enfant qui rêvait le nez dans la lune, tant sa vie lui appartenait au détour de chacun des souffles qui en émanait, sans n'avoir de comptes à rendre à quiconque, sinon au miroir qui reflète l'image que nous lui suggérons. Un jour on annonce que vous n'êtes plus de ce monde, comme si cela était possible, vous quittez un univer

LE VILLAGE DE NOS PARENTS ...

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Nous venons d'une région du monde ou les choses sont plus difficiles qu'ailleurs, d'un coin de Kabylie plus miséreux que beau, dans lequel nos parents ont tenté de survivre à défaut de vivre, qui a vu grandir bon nombre d'entre nous, qui sont parents à leur tour... Chacun d'entre nous, s'est isolé dans son vide intérieur, devenant un enfant insaisissable, souvent abîmé, une prison au coeur, de n'avoir pas de figure protectrice qui réponde aux peurs vécues, bien souvent incapables de gérer leurs explosions de colère. Un enfant apprend en regardant faire, d'être tout d'abord celui qui n'a pas la parole, avant que de n'y avoir pas le droit, il grandit dans un environnement très injuste qui rend l'âme impotente, très souvent avec une estime de soi au plus bas, qui l’oblige à porter un masque. Ressentir un vide et s'en sentir coupable, vivre des chagrins qui débordent, n'avoir pour souvenirs que la peur, la faim et les pleurs, est un m

LE TOURBILLON DE MA VIE....

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A présent que je ne suis plus impatient, je ressens tel un sentiment de libération, l’ego et la peur qui me précédaient souvent, ces émotions qui remontaient malgré moi étaient des ennemis de l'intérieur, des vagues que je n'ai pas toujours su laisser passer. La force de résilience qui m'a fait sortir grandi de bien des situations, cette manière d'aller en moi, de m'isoler était comme de s'enfermer dans un monde impossible à exprimer et à exposer aux autres, un gouffre qui seul pouvait contenir mes angoisses. Tourner son esprit vers ce que l'on ne peut changer est vain, la seule façon de contenir la peur et les doutes était pour moi le mouvement, l'essentiel étant de donner le meilleur de soi-même pas de réussir, car la réussite ne dépend jamais entièrement de vous. Je savais pertinemment qu'il y a toujours du bon dans le pire,  que se cacher derrière le mensonge est apaisant de manière éphémère, un court instant au regard des regrets qui se p

DES VILLAGES DANS L'OUBLI....

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Sur les flancs boisés de l'atlas, en ces reliefs accidentés et montagneux, chaque crête est coiffée d'un village qui a tout en commun avec la nature, des maisons qui abritaient autant les individus que les animaux, et des sentiers qui grimpent en lacets... Le paysage y est naturel et verdoyant, mais presque une prison pour ses rares habitants, qui certes bénéficient d'une liberté sauvage, mais dont la vie est rude, qui doivent encore se contenter de quelques lopins de terre et de quelques bêtes. Ces villages agrippés à la roche, aux ruelles qui se terminent en impasses, ces sources qui font des cours d'eau intermittents, ces seules senteurs de blé, d'orge, qui se mêlent sous l'ombre des figuiers, me conduisent une fois de plus à l'arrachement de l'enfance. J'ai touché ces pierres liées entre elles avec du mortier d'argile, effleuré ces jarres à provisions, contemplé ce berceau rudimentaire accroché à une poutre par une corde, et vu mes so

CEUX QUI FONT NOS MÉMOIRES ...

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 Le temps passe, emporte bien des choses qui nous semblaient essentielles, aussi bien que des personnes chères à nos coeurs, celles qu'hier encore nous n'imaginions pas concevoir d'oublier, qui nous paraissaient primordiales à la suite d'un chemin de vie, tellement vide sans elles... Et pourtant il faut un jour se rendre à une évidence cruelle, le présent tout autant que le devenir font main mise sur notre mémoire, les êtres aimés, les instants précieux se figent de manière lointaine en un coin de mémoire, qui se nomme communément oubli. On se reprend à vivre, à rire même, envisageant des lendemains qui chantent, oubliant les chagrins devenus de simples souvenirs, comme si la nature ayant horreur du vide, se chargeait de pousser les barques que sont nos vies, en des vents contraires qui appellent à la vie. Un jour d'avoir trop de temps devant soi, pour une raison ou une autre, de manière insidieuse mais volontaire, nous refaisons le parcours inverse, presque