QUAND IL S'AGIT D'OUVRIR SON CŒUR...



 Il arrive que l'on se sente fatigué de vivre dans un monde qui excelle par son étrangeté, celle qui nous fait sentir le coeur à la traîne, lorsque la vacuité de l'existence nous laisse sans force ni désir, que la piètre comédie des apparences ne fait que si petitement fuir la douleur d'être.

Quand la fatigue de l'âme fait l'humeur chagrine, que le sentiment d’abandon s’érige tel un vacarme permanent, la lenteur du temps passé vient interroger les silences, nous laissant seul avec nos doutes et nos tourments, tel quelque grand enfant abandonné. 

Confronté à une vie qui continue même si elle est devenue si différente, comme pour rappeler sans cesse la finitude de l'existence, ce qui provoque en nous un effrayant et indicible sentiment de découragement, une sorte de dépossession de soi, un épuisement sévère et continu.

La souffrance existentielle, s'accompagne souvent d'un isolement social, l'impression d'une vie qui n'a plus de sens, une relation aux autres qui change, mène parfois à la détestation, tellement le sentiment de n'être pas compris et entendu prédomine à notre insu.

Le contact des personnes vieillissantes nous apprend à mieux vivre, elles devraient nous ouvrir les yeux quant à cette peur du vide, ces pensées obsédantes, cette panique à exister telle une perspective angoissante, qui les empêche de s'épanouir au mieux dans ce qu'il reste à vivre.

On sent chez eux un délitement intérieur, une lassitude extrême, comme s'ils ne se sentaient pas assez entendus, appuyés, entourés alors que bien au contraire ils sont surprotégés, que leurs proches font tout pour préserver leur sentiment de dignité, parfois même à leurs dépens.

Ils se sont résous à la mort comme à une présence évidente, et plus rien ne saurait les soulager de l'inconfort de l'angoisse de vie, de leur sentiment accru de solitude, même en ces pays d'Afrique du Nord ou celle-ci est une facette acceptée de la vie quotidienne.

Il s'agirait pour eux de déchirer le voile du silence, d'ouvrir leurs coeurs à un regard, un geste, une étreinte pour pouvoir s'éteindre en paix, mais surtout d'entendre ces larmes silencieuses, de ressentir ces caresses remplies d'amour, d'éprouver le désir à leur tour de rassurer.
        
Le fil ténu entre la vie et la mort est dans le quotidien ou nous côtoyons nos anciens, il s'agirait pour eux d'opposer à la peur de ne plus exister, ce sentiment d’abandon qui nous fait les haïr malgré nous, un message empli d'espérance quant à la promesse que rien ne se termine jamais.

Depuis bon nombre d'années, nous apprenons des fins de vie de nos parents, qu'il nous faut anticiper sur la suite de ce qui ne manquera pas de nous arriver, l'acceptation d'un départ imminent, ainsi que la préparation de celui-ci qui demande un retour aux sources.

L'occident qui refuse l'idée même de la mort, qui s'acharne dans une bataille insensée qui n'a d'autre finalité que l'enrichissement des laboratoires pharmaceutiques, est à honnir tellement elle réduit les êtres humains à une marchandisation honteuse que l'on ne saurait plus longtemps tolérer.

Refuser l'idée même de la mort, ressentir celle-ci comme une bataille perdue, s'est se couper d'une réalité immuable, que tout ce qui vit est appelé à mourir et qu'il est vain de vouloir toujours chercher à changer le cours des choses...







































































 

Commentaires

Olga17 a dit…
J'adore la récitation du catéchisme magistral.
Exaltant d'écraser la parole des femmes pour le résumer à son petit nombril.
Catéchisme magistral, exaltation à écraser la parole des femmes...
je me demande pourquoi vous n’êtes pas critique en littérature. Dans ce texte je ne parle ni de l'un ni de l'autre. Vous m'avez arraché un sourire ce matin même si ce n'était pas l'effet escompté sur moi...prenez soin de vous

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