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Affichage des articles du juillet, 2023

UNE POETESSE SI DÉLICATE

 Avec les mots du passé ou ceux du coeur, et haute de nos émotions les plus intimes, tu sembles toujours en partance et tu écris comme dans un reflexe de survie des poésies  si empreintes de la musique des sens et des rêves... Emouvante et marquante, tu viens nous rappeler  que lorsqu'on n'a pas le pouvoir de changer les choses, on les écrit comme pour faire voile vers la haute mer, de nous deviner toujours dans un passé au bord du futur. Chacune de tes poésies semble un air familier qui nous entraine dans ton sillage, et dans l'attente de l'inattendu, comme un refuge ou un espace de liberté, un lieu de regard sur nous mêmes mais à l'aune de l'amitié ! Parce que tu n'ignores rien des cris permanents de l'âme et du corps et que tu sais creuser en toi au risque de tout déconstruire, parler de la vie et parfois de ce qu'elle a de plus blessant, on se laisse prendre au piège de ta poésie. L'amour, la souffrance et la résilience  t'ont fait un coe

C'EST LA VIE QUI NOUS CHOISIT ...

  Il aura suffi que l'on ramène ma mère  à son village natal pour que je me sente celui qui a toujours erré sur la terre d'autrui, qui même s'il pense, rêve, et écrit en langue française , n'est que dans un entre-deux ou il est banni du présent  comme du passé... j'ai si souvent eu le regard un peu étranger  qui hésite et  tâtonne dans une démarche un peu fragile entre tendresse et oubli quant à la mémoire de l'essentiel et des tous premiers pas, celui pour qui le passé et l'avenir seront à tout jamais une même peine. Quand on grandit avec des illusions qui s'évanouissent et qu'à la douleur du silence s'ajoute celle du vide, lorsque la terre natale n'est que trop magnifiée par la fuite constante dans l'imaginaire, c'est tel de vivre les yeux dans le vague et sans enthousiasme. Il y a ces premiers temps de l'existence qui attachent nos mémoires à des visages, des paysages, et un ciel aux multiples couleurs qui font que même si nous

LA SEULE NOBLESSE QUI VAILLE...

  A présent  que tu n'es plus que les abords de ma mémoire, pas tout à fait un souvenir seulement des instants, des non dits, et les regards de très souvent, j'aime l'idée de t'avoir eue pour mère, car sans toi mon chemin de vie aurait été tellement diffèrent ... Tu portais haut des valeurs qui semblaient d'un autre temps, me répétais  ce qu'il fallait dire ou pas, faire ou pas et la pointe d'inquiétude que je voyais dans tes yeux m'empêchait d'aller au devant des soucis qui fatalement seraient les tiens. Il n'y avait que toi pour nous tenir ma fratrie et moi, et papa je l'ai compris bien plus tard était dans un monde autre que le notre, il lui fallait gagner sa vie en se perdant, tant il était accablé de responsabilités il oubliait jusqu'à  notre  présence. Tu avais fort à faire avec des élucubrations de toutes sortes, entre l'ainé qui tardait à rentrer dans les rangs, le second qui ne trouvait jamais sa place nulle part, et surtout

LES LUEURS D'ESPOIR ...

  Le hasard d'un décès a voulu que j'aille à la rencontre d'un père qui a su comprendre les besoins de ses filles, en m'avouant les doutes des débuts car il s'agissait de les protéger  et ne pas faire d'elles des rêves brisés. Au tison brulant de la mémoire je nous ai revus en 1972, deux adolescents que tout opposait, au delà de la méditerranée  pour l'un et point la moindre lueur d'espoir pour le second qui n'était que mon cousin Belkacem. Dans une région  ou la naissance des filles est ignorée, et là ou les hommes sont connus par leurs fils, il a réussi avec du travail et un talent mêlés , à être une source de séduction et d'attachement pour les siennes. Il les a obligées à travailler et aussi à se taire, mais fait en sorte qu'elles ne se sentent pas seules dans leurs combats, leurs doutes et leurs espoirs, puis insisté pour qu'elles sachent se défendre et prendre leur destin en main. A la manière dont il m'a parlé d'elles, et r

LETTRE A MA MERE...

 C'est l'histoire d'une vie qui laisse désorienté  et désorganisé , l'incertitude du lendemain dans le regard, entre pleurs et cris car même la nourriture n'y était pas, qui sera toujours celle de ma mère, mon frère et moi... J'ai grandi, appris et me suis épanoui pour en finir avec une enfance que je supposais avoir oublié alors que je n'ai jamais su m'en défaire, très tôt je me suis fait une promesse de bonheur de me sentir son fardeau. Mes illusions se heurtaient à une vérité triste, notre mère était démunie de tout, et elle louait ou blâmait  la vie selon ce qu'elle rapportait afin de nous aider à vivre, mais j'ai eu la maturité teintée d'innocence de mon ainé. Avec rien pour nous émerveiller  ce fut une enfance à surmonter, des maux incertains ou rajoutés tant nous n'avions rien d'autre que nos existences, et autour de nous une humanité souvent lâche et autrement cruelle. D'aucuns se souviennent de l'enfance avec nostalgi

LE GRAND-PERE...

Pour vous je continuerai de vivre d'aller à la vie chaque matin, à vous sembler quelques fois ivre et tel que vous autres, juste un gamin ! Je rirai tellement de vos  espiègleries je me moquerai de vos parents, qui du seul fait d'être des grands, s'imaginent déjà avoir tout compris... Je jetterai aux orties tout ce  sérieux et jouerai au fou pour vous plaire, car il n'y aura jamais rien de mieux que d'endosser un rôle de grand-père ! " Les grands parents saupoudrent de la poussière d'étoiles sur leurs petits enfants." Alex HALEY