LES LUEURS D'ESPOIR ...

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  Le hasard d'un décès a voulu que j'aille à la rencontre d'un père qui a su comprendre les besoins de ses filles, en m'avouant les doutes des débuts car il s'agissait de les protéger et ne pas faire d'elles des rêves brisés.

Au tison brulant de la mémoire je nous ai revus en 1972, deux adolescents que tout opposait, au delà de la méditerranée pour l'un et point la moindre lueur d'espoir pour le second qui n'était que mon cousin Belkacem.

Dans une région ou la naissance des filles est ignorée, et là ou les hommes sont connus par leurs fils, il a réussi avec du travail et un talent mêlés, à être une source de séduction et d'attachement pour les siennes.

Il les a obligées à travailler et aussi à se taire, mais fait en sorte qu'elles ne se sentent pas seules dans leurs combats, leurs doutes et leurs espoirs, puis insisté pour qu'elles sachent se défendre et prendre leur destin en main.

A la manière dont il m'a parlé d'elles, et raconté bien des souvenirs enfouis ou s'imposait l'exigence, j'ai senti un homme en colère, rieur, et protecteur mais combien attendrissant, un père que tout enfant rêverait d'avoir.

Car il a ouvert toutes grandes les portes d'un savoir qui permet d'échapper à l'enfermement, refusé pour ses filles l'étau des coutumes avec la distance calculée entre pudeur et retenue, une entente si secrète et lumineuse.

Un père courageux, fier et digne qui lie les siens par un contrat implicite, une relation incertaine avec en toile de fond la mère en poutre maitresse, dont l'amour est indéfectible et l'admiration tant reconnaissante.

Mais surtout il y a ces femmes qui commencent à changer le cours des choses, tiraillées entre leur soif de liberté et l'amour de leurs parents dont les yeux expriment la reconnaissance tout autant que les regrets.

Car malgré une relation de non dits, il y a ce père imparfait mais une figure omnipotente qu'on aime inconditionnellement, et surtout admire indéfiniment quoique dans un flot de sentiments contradictoires.

" Certes il n'y a aucune femme prophète dans l'histoire mais c'est parce qu'aucune femme n'a été assez stupide pour se prendre pour Dieu."

RABIA BASRI

Je vous remercie toutes autant que vous êtes pour l'ineffable fierté que j'ai perçu dans les yeux de vos parents, et qui leur vient de vous.



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