LETTRE A MA MERE...

 C'est l'histoire d'une vie qui laisse désorienté et désorganisé, l'incertitude du lendemain dans le regard, entre pleurs et cris car même la nourriture n'y était pas, qui sera toujours celle de ma mère, mon frère et moi.

J'ai grandi, appris et me suis épanoui pour en finir avec une enfance que je supposais avoir oublié alors que je n'ai jamais su m'en défaire, très tôt je me suis fait une promesse de bonheur de me sentir son fardeau.

Mes illusions se heurtaient à la vérité triste, notre mère était démunie de tout et elle louait ou blâmait la vie selon ce qu'elle rapportait afin de nous aider à vivre, mais j'ai eu la maturité teintée d'innocence de mon ainé.

Avec rien pour nous émerveiller ce fut une enfance à surmonter, des maux incertains ou rajoutés tant nous n'avions rien d'autre que nos existences, et autour de nous une humanité souvent lâche et autrement cruelle.

D'aucuns se souviennent de l'enfance avec nostalgie et émotion, mais tout en moi il y aura toujours le regard inquiet de notre mère, la misère morale ne cessant jamais, je continue de faire vivre ce vécu douloureux.

Parfois je me dis que nous l'avons rendue heureuse, mais tout autant j'en doute, tellement je me sais confondre le réel et l'imaginaire et comme se plait à dire ma fratrie je suis tellement simpliste que je parviens à me leurrer.

La sérénité vient de l'enfance, dés que nous nous sentons dignes d'amour, d'une vie sans la détresse qui évoque les romans obscurs de Zola, ma mère n'a pas vécu, elle a été là pour nous aider à trouver notre chemin.

" L'enfant n'a pas de meilleure amie que sa mère." Alexandre DUMAS