AU PIED DE MON ARBRE ...



 Il y avait les racines, je regardais les branches, qui partant dans tous les sens, n'expliquaient rien d'autre qu'un semblant anarchique, dans lequel je ne retrouvais pas mon âme profonde, celle pour laquelle mon coeur un jour s'est mis à battre...

En revoyant de vieilles photographies qui semblent d'un autre temps, ces visages vieillis qui pour certains s'en sont déjà allés, j'ai éprouvé un temps pas si lointain ou la famille n'était pas qu'un mot, tant les liens qui unissaient les êtres, se passent de commentaires.

En ma mémoire ont resurgi des souvenirs, pas spécialement tendres mais tellement authentiques que des larmes ont semblé affleurer, de là ou un jour je les ai abandonnés, sans même savoir pourquoi, ni comment j'ai pu continuer de vivre, aussi longtemps sans eux.

Il y avait leurs silences, j'entendais les brouhahas de ceux qui peuplent leur ignorance de mots, tous plus vides les uns que les autres, qui m'ont fait quitter cette rive indigente pour l'esprit, toute entière tournée vers un univers, fait des fioritures d'un monde emprunté, qui n'est pas le notre.

En retrouvant ces visages émaciés, endurcis par le labeur et le don de soi, je me suis repris à aimer mes racines, même si les branches, pour bon nombre ignorent d'ou vient le vent, se noyant dans la brume épaisse de l’égocentrisme qui dénie tout à notre passé commun.

En mon esprit a germé le ferment de pensées plus apaisées, propres à me conduire ailleurs que dans la détestation, le refus d'une identité qui seule peut éclairer le chemin de vie d'un homme, qui ainsi ne se meurtrira plus à l'aune de la négation, sans davantage trouver son autre chemin.

Il y avait les années tendres, faites de rires d'enfants, de parents sécurisants qui dissimulaient si bien leur peur, qui semblaient forts car il le fallait, des mères qui allaitaient indifféremment les nourrissons si souvent affamés que cela forçait le sourire, et que j'ai failli effacer de ma mémoire.
       




En renouant avec ceux dont les enfants me sont inconnus, avec lesquels j'ai fait mes premiers pas pour la plupart, j'éprouve à nouveau un sentiment d'appartenance, comme un aveugle qui redécouvre la lumière après une trop longue errance dans le néant.

En moi s'est produit une réflexion, quant aux racines que font oublier les branches qui a force de rechercher la lumière, se sont privées de la sève nourricière sans laquelle rien, ni personne ne peut grandir, et ainsi j'ai aimé découvrir la légèreté de ce qui à présent m'unit à vous... 


Le déracinement nous coupe souvent de la part la plus importante de nous même... 





















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