ECRIRE NOS MAUX....



 Les mots posés sur les angoisses, les regrets et les remords qui rendent nostalgiques, les mots couchés dans l'écrin d'un écrit, permettent de surmonter les ressentis, quand on n'a rien d'autre qui permette d'exprimer l’océan contenu de ce que n'a pas été une vie...

Lorsque nous sommes trop ancrés dans le passé, nous courons après le vent, comme si nous gardions enfouie dans notre inconscient l'immense souffrance de l'humanité, nous avons juste l'impression d'échapper à l'emprise du temps, mais surtout à l'appréhension de la finitude.

En gardant "un vieux moi" qui ne sert plus à rien, sinon à nous enfermer dans une prison que nous nous choisissons, nous ressassons des blessures et des déceptions que nous nous connaissons, qui fatalement nous rassurent, quitte à faire du passé notre présent.

Ecrire c'est accepter d’abandonner des bouts de nous au hasard des mots, qui iront se conjuguer à la joliesse d'un écrit, mais c'est surtout revisiter une partie de nous, être enfin en paix avec l'inachevé, et cesser de faire subir au présent les névroses du passé.

Entre ce que nous avons été et ce que nous sommes devenus, nous nous rendons bien compte que ce n'est pas le temps qui passe, mais nous qui passons, et pour échapper à bien des angoisses nous nous réfugions dans cette bulle rassurante qu'est la nostalgie, qui a tendance à idéaliser le passé.
       

Les habitudes émotionnelles nous retiennent et nous affectent, éviter de rester accroché à celles-ci en s'en délestant par la magie de l'écrit, est une manière bien plus apaisante, et surtout moins violente de comprendre le passé et ainsi de nous réconcilier avec nous-mêmes.

La nostalgie est une béquille qu'il nous faut laisser de côté, elle n'est qu'un appui imaginaire qui tend à nous isoler de plus en plus, elle véhicule une image sombre qui rebute, éloigne mêmes nos proches, qui refusent à juste titre de s'embourber dans nos émotions.

L'écriture nous donne un certain recul, il sait rendre beau, un chagrin enveloppé de la douceur des mots, car cesser d'espérer ou espérer moins ce n'est pas renoncer, mais juste être réaliste quant au risque d'un désespoir inutile, en refusant les leurres de l'ego.

Vivre c'est accepter de laisser mourir ce qui n'est plus, laisser derrière nous des maux qui sont les nôtres, mais dont nous ne voulons plus, car regretter le passé c'est manquer de confiance en l'avenir, ne plus croire en tout ce qui nous attend à l'orée de chaque jour.




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