DES VILLAGES DANS L'OUBLI....



Sur les flancs boisés de l'atlas, en ces reliefs accidentés et montagneux, chaque crête est coiffée d'un village qui a tout en commun avec la nature, des maisons qui abritaient autant les individus que les animaux, et des sentiers qui grimpent en lacets...

Le paysage y est naturel et verdoyant, mais presque une prison pour ses rares habitants, qui certes bénéficient d'une liberté sauvage, mais dont la vie est rude, qui doivent encore se contenter de quelques lopins de terre et de quelques bêtes.

Ces villages agrippés à la roche, aux ruelles qui se terminent en impasses, ces sources qui font des cours d'eau intermittents, ces seules senteurs de blé, d'orge, qui se mêlent sous l'ombre des figuiers, me conduisent une fois de plus à l'arrachement de l'enfance.

J'ai touché ces pierres liées entre elles avec du mortier d'argile, effleuré ces jarres à provisions, contemplé ce berceau rudimentaire accroché à une poutre par une corde, et vu mes souvenirs affleurer, se mélangeant presque avec orgueil et joie.

J'ai vécu dans ce genre de maisons ou les seules ouvertures sont des meurtrières, qui permettent de voir sans être vu, ces portes étroites et voûtées vieilles comme le monde, cette nature souriante ou j'ai laissé si souvent courir mes rires joyeux d'enfant.
         
 


Je ne suis qu'une profonde déchirure, que la terre des ancêtres réconforte et apaise, qui réconcilie les deux parts de moi-même, une première au gout de fèves, figues sèches et glands et une seconde qui me fait suivre d'autres ressentis qui mènent à la lumière intérieure.

La mémoire orale ne conserve que des souvenirs imprécis, mais ces collines oubliées, ces villages perchés en nids d'aigles, entourés de précipices ou de pentes abruptes, ces hauts massifs au vert sombre, semblent encore contenir toute une partie de mon âme.

J'y ai vécu à un moment ou seuls l'âne et le mulet dessinaient les chemins reliant les individus entre eux, les maisons hauts-perchées, ces petites vallées ou fleurissent les lauriers roses, à une époque ou l'on travaillait la moindre parcelle de terre.

En ces ruelles étroites, enchevêtrées tel au moyen âge, je laisse mon esprit glaner les relents d'un passé qui tend de plus en plus à s'échapper, ne sachant plus vraiment faire la part des choses entre le réel et l'imaginaire, j'étais bien trop petit en ce temps là.

Puis en reprenant la route pour retourner sur Paris, j'ai contemplé une dernière fois cette vue circulaire et plongeante, ces sentiers boisés qui descendent jusqu'à la mer avec légèreté et douceur, pour l'infini de la mer en rejoignant Bougie.

J'en ai oublié les rumeurs et les trahisons, les polémiques qui ont la vie dure, pour d'autres promesses quant à ces lendemains au plus près de ces reliefs accidentés, ces toitures de tuiles rouge qui ont abritées ma plus tendre enfance...






















Commentaires

Hakyma a dit…
Une pensée à tous ceux dont l'enfance était dur et dont les cicatrices sont toujours visibles....
Papa, il lui fallu plus de 60 ans pour décider enfin de s'installer sur les terrains de son enfance
Bravo encore... Tu sais trouver les mots qu'il faut pour aller si loin dans tes descriptions

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