UN TEMPS POUR SOI...



 La vie passe parfois sans que nous la pensions, trop  amarrés que nous sommes au quotidien fastidieux, qui nous entraîne dans le sillage des choses vaines, qui n'auront guère d'importance au rendez-vous des ans, quand tout ce que nous envisageons n'aura que si peu le temps de se réaliser...

Quand la pensée se fait souveraine, ressasse inlassablement nos ratages, ces faits gravés dans le marbre de notre chemin de vie, que la réalité de ce que nous avons fait est là pour à elle aliéner ce qu'il nous reste d'années, il nous vient les regrets.

Car à force d'avancer nous nous éloignons de nous mêmes, de nos rêves et de l'enfant qui rêvait le nez dans la lune, tant sa vie lui appartenait au détour de chacun des souffles qui en émanait, sans n'avoir de comptes à rendre à quiconque, sinon au miroir qui reflète l'image que nous lui suggérons.

Un jour on annonce que vous n'êtes plus de ce monde, comme si cela était possible, vous quittez un univers qui n'a jamais vraiment été le votre, dans lequel vous étiez car il faut bien être quelque part, et ceci ne dure que quelques commentaires affables, de personnes qui ignorent tout de vous.

Étrangement l'on ressent une liberté inconnue, une sensation de légèreté quant à ce corps que vous quittez, que vous traînez depuis fort longtemps sans l'aimer vraiment, celui qui vous a été imposé par ce destin qui décide de tout en vos lieu et place, tout en soulignant vos insuffisances.

Il est étrange de savoir que le monde va continuer sans vous, ne ressentira nullement votre absence, que le jour attendra que vienne la nuit comme d'habitude, que vous ne verrez plus ces paysages gravés dans le moindre de vos regards, qui savaient qu'un jour, ceux-ci le fuiraient.
      




Et d'ailleurs pourquoi s'attarder davantage en ces lieux désertés par ceux d'avant, ceux qui étaient plus grands que nous, dont nous avons empruntés le pas, sans trop savoir pourquoi, car en ce temps là, nous n'avions pas la parole, l'individu appartenant à un village, un clan, une famille.

Ceux que les yeux dans l'horizon cherchaient inlassablement, pour se conter les sourires d'antan, se suffire de ce vécu tellement triste dont nous ne retenons que le charme, les rires tonitruants venant masquer la solitude des immigrés que nous étions, relégués au rang de peu.

Toutes ces années à n'attendre que le jour déclinant, la nuit qui amène l'oubli, la mémoire en veille, le silence des pensées qui s’entremêlent en un chaos indescriptible, au point ou trop souvent nous savons à peine qui nous sommes, tellement tout parait bien lointain, si vide de sens.

La vie est ainsi faite, que lorsqu'elle devient trop pesante, bien plus sujette à  l'ennui qu'autre chose, elle vous quitte comme pour vous libérer, vous rendre à vous même, à ces endroits mystiques vers lesquels autrefois vous ne tourniez jamais vraiment vos pensées.

Parfois nous sentons un homme aux rebords de sa vie, comme s'il tentait d'estimer le pour et le contre, entre l'appel silencieux de ceux qui l'ont précédé, et ce qu'il lui reste à faire en un monde qui lui échappe de plus en plus, de ne plus vraiment s'y reconnaître.


Pour Dada Alloua que j'ai eu le bonheur de saluer au mois de Février.
























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