LES VERSANTS DE LA VIE
Vivre est une aventure si contradictoire, elle nous permet
des rencontres, avec lesquelles nous partageons des expériences de vie, bonnes
ou mauvaises, mais qui nous font la regarder en face, au point parfois de
nous installer dans un jeunisme illusoire, qui n’est qu’une solution aléatoire…
Même si celle-ci nous tient un
temps loin des questionnements anxiogènes, d’un jadis plein de promesses
déjà derrière nous, en nous permettant
de garder un esprit ouvert et curieux, il arrive toujours ce moment, qui nous
renvoie à nos âges, malgré une soixantaine fringante.
Une ère de tendresse s’ouvre alors, pour ceux qui se sentent
davantage exclus par les regards, par les propos, ceux qui se dirigent irrésistiblement
vers un moins bien, car il s’agit de revenir à quelque chose qui a du sens, une
forme de liberté qui n’a pas de prix.
Dès lors que le corps s’apaise autant que l’âme, malgré que ceux
que nous aimons nous quittent, que bien des deuils nous travaillent toujours en
notre plus profond, et même si les événements de la vie nous contraignent et
nous affligent, notre colère contre le sort tend à s’évanouir.
Quand se produit la relation avec l’infini du temps,et que se
projeter devient dérisoire, nous nous rendons compte qu’il est vain de mener le
combat contre ses outrages, que l'on se doit d’accepter les versions gentilles
de l’âgisme, en abordant l’autre versant qu’est la sérénité.
Il s’agit lorsque la fraîcheur d’esprit épouse l’expérience, d’aller avec allant vers un autre champ des possibles, de vivre comme une seconde adolescence, d’embrasser cette autre manière de vivre le temps, pour éviter la ghettoïsation qu’est le fait de vieillir.
Regarder la vie autrement, tisser des liens de grande et
douce affection avec son entourage, aimer cette autre vie sans lui courir
après, et éprouver une sensation de liberté qui vous a toujours échappé, comme
un horizon autre et surtout sans heurts.
Offrir notre temps à un enfant, et nous émerveiller de ses questions
qui ne cessent de fuser, est une façon de nous découvrir, avec une patience
inégalée, comme si le lâcher-prise nous aidait à en redevenir un nous-même, qui nous était totalement
inconnu jusque là.
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