LETTRE A MON PETIT FILS...
C'est quelque endroit du monde que je connais au travers de l'enfance, ces contes qui viennent des tréfonds de l'humanité, les histoires de ces héros mythiques auxquels je m’identifiais dans les cours de récréation pour oublier le quotidien, la mine grise des jours qui se traînaient en longueur.
Un bleu de mer qui se confond avec le ciel, un horizon à l'infini que seul chevauchent les Dieux de l'olympe qui s'en sont allés, pour me laisser grandir, aller à l'assaut d'une vie à laquelle j'étais si peu préparé tant j'avais passé mes jeunes années dans les niaiseries que permettent les rêves.
Il me semble toucher Achille, voir Ulysse le preux roi d'Ithaque fuir les sirènes et revoir Héraclès que j'ai suivi longtemps dans les salles obscures des cinéma alentour, ces demi-dieux qui ne pouvaient prétendre à l'olympe tout en entendant la fureur qui montait de la ville de Sparte.
La guerre de Troie qui n'en finit pas de réunir dans une même épopée les Dieux et les hommes que clôture la mort d'Hector, dont le corps est traîné par le char d'Achille dont le comportement inhabituel irrite les Dieux , mais la ville tombera et sera pillée et saccagée.
Puis plus tard, j'ai compris l'importance de ces lieux ou tout semble avoir été inventé, même notre manière d'appréhender le monde et de nous affranchir des dogmes mettant l'homme au cœur de tout, ne promulguant l'esclavage que sous son seul principe économique.
En grandissant j'ai lu et j'ai compris en découvrant des incontournables vues philosophiques qui m'ont fait abandonner les croyances de toutes sortes, que le monde ne pouvait pas se réduire à ce qui a déjà été dit, pensé ou imaginé que c'était un tout sans fin et que nous étions nos propres limites.
C'est cet endroit du monde qu'à l'aube de ta troisième année tes parents te permettent, pour t'offrir une vision du monde autre, un esprit ouvert sur les réalités d'un monde complexe ou d'aucuns voudraient t'habiller de leurs couleurs, t'offrir des frontières, alors que tout t'appartient.
La lumière du ciel est infiniment la même, un seul soleil éclaire l'humanité et les hommes sont tous faits de chair et de sang, si leurs pensées divergent et les distinguent, c'est du poids des cultures, de ces éducateurs, ces politiciens sans vergogne qui clivent, sans mesurer leur inconséquence.
Tu es à l'âge ou tu te saisis des choses avec ton âme d'enfant tant les mots des grands te semblent lointains, l'instant de ta vie ou c'est ton cœur seul qui te porte à aimer et que se sont tes yeux qui dessinent l'horizon qui se doit d'être le tien pour être juste un homme.
Ces contrées lointaines sont les tiennes, ces vies d'ailleurs quelles qu'elles soient ne doivent jamais te déranger, tout au moins te sembler étranges avant que tu ne t'en rapproches, tels ces femmes et ses hommes que ton regard embrasse et ne devraient jamais être une source d'inquiétude.
Permets à la vie de te montrer le meilleur de ce qu'elle a à offrir.
AYDEN Grèce Août 2020
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