JOLIMENT VIEILLIR...



 Vivre le temps comme une richesse dés lors qu'il ne nous échappe plus, comme une aspiration profonde à nous éveiller et cultiver une liberté nouvelle, qui permet la tendresse, mais aussi de faire en sorte que cet espace ne devienne pas un grand moment de solitude.

Passer d'une vie ritualisée à une autre bien solitaire, n'avoir plus aucune image à laquelle s'identifier, est déstabilisant en soi, si l'on n'a pas l’ambition à se rendre utile, ne serait-ce que pour solliciter en permanence nos mémoires mentale et gestuelle, afin de vieillir sans décrépir.

L'avancée de l'âge n'est pas une barrière, si l'on ne passe pas son temps à mentaliser ses symptômes, vivifier son élan vital, son vouloir vivre, c'est comprendre ce que doit-être le coeur de l’existence, être enfin face à soi, au temps qui passe, se débarrasser définitivement du masque social.

Il s'agit de ne pas être un étranger dans le temps, d'être content de soi en se couchant le soir, mais surtout de garder l'aptitude qui consiste à s’émerveiller de tout au quotidien, pour ne pas considérer le monde avec amertume, et de s'arracher au désœuvrement pour ne pas tomber dans l'aigreur.

Vieillir peut-être une sorte de retour à l'évidence après une vie trop hâtive, une façon autrement mystique de considérer le temps, comme quelque poète qui s'ouvrirait à l’imprévisible pour faire l'impasse sur les morsures du temps, afin de ne plus éprouver le vide.

C'est n'être pas pas comme tous ces vieux que l'on fuit, car ils se plaignent tout le temps, ne pas devenir acariâtre et peser sur ses proches, mais plutôt se chercher des sources de joie, tout en allant sur le chemin de l'acceptation, et de surtout avoir l'âge un peu moins fragile.
 
Lorsque le temps est compté chaque instant devient précieux, il demeure la nécessité d'éviter la détresse relationnelle en conservant une image acceptable, en plus de se trouver des nouvelles raisons d'être, comme s'il s'agissait à nouveau de se laisser guider par l'enfant en nous.

En prenant le temps de s'écouter soi-même vraiment, on apprend à parler moins et à écouter plus, jusqu'à être patient à l'autre afin d'entendre ses émotions, ses intuitions profondes, pour éprouver le bonheur calme, qui permet d'avancer enfin sans états d'âme négatifs.

Vieillir est un chemin vers l'intériorité et le coeur, qui permet de chasser de son esprit les rancunes, les remords, les regrets et les culpabilités qui sont des maladies de l'âme, qui nuisent à la capacité de s’intéresser à autrui, autant que de se pardonner ses échecs et ses erreurs.

De plus en plus le présent coexistera avec le passé, et nous assisterons dans peu de temps au sein d'une même famille à une suite de cinq générations, et du simple fait d'une jeunesse qui s'éternise, nous nous obligerons à changer notre rapport au temps, pour moins nous en angoisser.

" On ne commande vraiment la nature qu'en lui obéissant..." Francis Bacon































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