UN TEMPS SANS ÉMOTIONS...
Il advient que nos jours se fassent gris, que la tristesse nous enlace, comme si en quelque cachot nous étions prisonnier et gardien de nous-mêmes, dans un bonheur constant autant que feint qui laisse percevoir en arrière plan, une terrible sensation de vulnérabilité qui font se heurter le coeur et l'esprit.
Le fait de ne pas s'éloigner de la réalité par un biais quelconque, comme celui de rester relégué en ces coins silencieux ou l'on ne trouve même pas le calme, est comme de s'écarter de son propre reflet, en étant davantage dans quelque chose qui n'existe plus mais qui vous manque toujours.
Seul face à un feu intérieur qui ne tarit pas, une étincelle éblouissante qui s'agite pour se frayer un chemin, nous ne pouvons opposer que des ombres qui se déguisent en mots, en silences, et en regrets qui ne sont que les morceaux brisés d'une vie, qui ne sont que bruits de violon et désirs infinis.
Tel s'il s'agissait de raviver un feu qui n'apporte aucune chaleur, de nous mener vers des croisées de chemins, ou toutes sortes de blessures intérieures qui nous transforment en ce que nous ne sommes pas, l'homme de peu, hier sujet de notre mépris, juste capable d'accueillir et d'écouter sa tristesse.
Parfois les vagues chargées de colère, que sont les cris, les reproches et le mépris, seuls échos d'une enfance fortement ancrée en nous, n'est que cette vive blessure qui pousse à aller à l'encontre de notre essence, trace les sentiers qui mènent à l'amertume, un monde gris et de clair obscur.
Nous ne faisons que jouer avec nos espoirs et nos vides, en acceptant la perte des frissons qui nous parcourent l'âme, les émotions que sont la colère ou la frustration, la vie et un ego qui font parfois bien plus mal que ce que l'on perd, lorsque nous désirons la corrélation des sentiments.
Naviguer en notre for intérieur, pour nous éloigner du bruit de la vie quotidienne, faire que les âmes ne fassent que se caresser jusqu'à n'être que des compagnons de voyage, ne sera jamais le préalable magnifique qui permet de prendre place dans le coeur de ceux qui nous intéressent.
Il n'est pas utile ni sain de vouloir plaire à tout le monde, mais en laissant de la place à ceux que nous aimons, nous nous rendons compte à quel point nous sommes aveugles, quant ce qui est de toujours vouloir que l'horizon de nos désirs se fige, alors que nous ne sommes remplis de contradictions.
"le secret est de ne pas courir derrière le papillon, mais de prendre soin du jardin, pour qu'il vienne jusqu'à nous." Mario Quintana
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