DES RÊVES RAISONNABLES ...



 A présent je me sens sous les yeux du destin à prétendre à je ne sais quoi, après m'être senti longtemps seul dans le trac du quotidien, une éternité de déchirures sourdes, qui m'empêchaient de voir ou ma course me menait, juste pour tenir des promesses que je n'avais même pas faites...

J'ai eu à subir ce qui ne se voit pas, tout en fomentant des espoirs démesurés, entièrement livré à la rage de ces trains qui ne vont pas ou l'on veut, sans ne jamais apercevoir quelque chose, qui ne soit trop lointain, pour avoir seulement aimé voir la grandeur, au clair de mon âme.

Et j'ai connu tant de matins, qui ont juste traversé mon existence, sans le moindre espoir de retrouver mes illusions, comme de pouvoir m'éloigner de la rive qu'était le doute qui précédait le moindre de mes pas, et d'une forme de solitude qui m'est venue comme un automne.

Dans le miroir je rencontrais sans cesse un visage sans âge, un pauvre éploré solitaire, qui n'avait pour seule ivresse que l'irrévérence, et l'amertume du mystère qu'est l'impression d'être entre deux rives, pour celui qui n'a que des rides à l'âme pour uniques souvenirs.

Toujours à fleur de coeur, j'ai ravagé le ciel de mes colères, en guettant une impossible aurore, tel un naufragé d'un temps qui fuit, mais qui continue de rêver comme un enfant, malgré tous ces gens qui le croisaient sans le voir, alors qu'il ne pensait qu'à apprivoiser le fond pâle de l'oubli.

N'avoir jamais le coeur qui flâne, ignorer ce qu'est de partir en voyage les yeux grands ouverts, tout autant que n'avoir personne pour deviner ses espoirs et ses angoisses, donnent au regard des couleurs d'automne, et n'être plus soi-même qu'un quelconque soleil d'hiver qui s'annonce froid.

J'ai trop souvent senti l'averse dans mes yeux, attendant un je ne sais quoi qui n'aurait pas un parfum de courant d'air, pour un coeur qui s'était égaré en une plaine bien monotone, avec pour seuls rêves des retrouvailles indécises, et des joies qui n'étaient qu'illusions éphémères.

J'ai vécu dans un jardin de déchirures, m'étourdissant de promesses, et de remords indulgents, mais toujours l'orgueil sortant ses griffes, quand je criais que je n'avais jamais bu et encore moins dansé, que javais tant de choses à voir que je ne verrais  plus, qu'il me fallait accepter la défaite. 

lorsqu'il s'agit de traverser sa vie comme une  nuit, et de jeter sa jeunesse aux orties, cela vous semble une imposture, car vous vous savez un mélange de diable et d'ange perdu parmi les autres, un être de chair plein de rancune et vibrant d'espoir, quant à un coeur abruti de chagrin.
       
A un miroir qui me renvoie à mes rides, au même silence que celui de toujours, à un destin qui me revient sitôt la nuit venue, autant qu'à une âme qui tente de garder ses volets clos, comme si je n'étais qu'une route vagabonde, j'oppose la beauté des rêves auxquels demain je me mesurerai.

Pour avoir eu la chance d'être avec une épouse qui ne m'a jamais fait le compte des siens, qui a aimé la vie tout simplement, et surtout m'a laissé le temps d'émerger de mon hébétude, je conserverai un sourire au coin de l'âme, pour embrasser le temps qu'il nous reste.

J'oublierai les rides qui me séparent de la vie qui s'en est allée, les souvenirs que je voudrais fuir, ces moindres habitudes, cette souffrance qui appelle la violence, mais aussi pour elle je panserai le coeur couvert de regrets et de larmes étouffées, pour avoir été celui qui s'est oublié.

Je me sens riche de mon exubérance, d'avoir été celui qui a échangé sa destinée contre un tout autre chemin pour tous, qui a vendu ses rêves sur les marchés, tout en gardant une âme d'enfant capable de s'émerveiller, de ce drôle de destin qui a pris toute la place.

Dans la solitude morne de mes pensées d'hier, il me suffisait de penser à la vie qui s'en allait pour tomber en pleurs, comme si j'écoutais des oiseaux silencieux, en me demandant comment passer le temps alors que s'amoncellement les regrets, les jours chargés de nostalgie.

J'ai réappris à écrire les mots qui me ressemblent, et faire que ma colère se mue en indifférence, comme pour oublier les dérives qui toujours nous défont, pour enfin m'en aller comme un homme revenant d'un long voyage vers une vie, qui malgré tout n'a fait que l'attendre.































Commentaires

"AU DEDANS DE TOI EST LA SOURCE DU BIEN, UNE SOURCE QUI PEUT TOUJOURS JAILLIR, SI TU CREUSES TOUJOURS..." MARC AURELE
Une vie est une oeuvre de chaque instant, il faut sans cesse se remettre en cause, retourner à l'ouvrage comme de ne s'en satisfaire jamais, car il s'agirait alors de vanité autant que d'orgueil. Il faut sans cesse chercher à oublier ce qui nous a fui jusqu'à faire de nous des êtres sans cesse insatisfaits, avant que de ne sombrer soi-même dans l'oubli d'avoir été autant aveugle...PSDT

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