MAMAN DE CHAMPION...

 


Partir de si loin et venir embrasser le monde,
et d'
innommables souffrances 
faire un parcours digne du roman le plus fou
quand on est une enfant de Kabyles
en une petite ville
de la Banlieue Nord de Paris,
c'est juste laisser la vie sans voix... 

Avant les feux des projecteurs,
il y en a eu tant d'autres
si indélicats et critiques,
sournois et vains tellement
ils brisaient les élans de tes rêves
sans rien permettre d'autre,
tel s'il s'agissait de te suffire d'un horizon
bouché par le hasard d'une naissance.

J'ai peine à imaginer un chemin plein d'aigreur
qui semblait mener nulle part,
fait de cris et de fureur,
bien des larmes étouffées
et d'une colère rentrée
quant à l'injustice
qui est le lot des filles de chez nous,
qui n'avaient que le silence pour compagnon.

J'ignore pourquoi dans ton présent 
j'invite un passé que j'imagine,
mais il ne peut en être autrement
tellement s'entendent les bruits sourds
de l'hier plein de pleurs
qu'ont été les pas indécis
de ta rage d'être malgré les regards qui tuent.

Aller aussi loin et rester la même avec ceux de tes débuts,
des années galère faire un cocon
qui te 
protège des bruits
d'un monde qui n'est pas toi, 
mais auquel tu te livres 
pour raviver la 
fierté 
sur des fronts trop peu habitués à la lumière.

Ta vie a été dure et le sera toujours
car à l'arène ton fils s'est voué
et ton coeur de mère encore longtemps
souffrira d'appréhender l'impensé
de ce qui
pourrait survenir,
son chemin de vie
sous les arcanes fragiles
d'une célébrité que tu sais aléatoire.

D'aucuns t'envient un enfant prodige
devenu astre sous tes regards tremblants,
et toutes ces lumières
qui ne laissent plus la moindre place
à la quiétude d'un moment d'intimité,
mais toi seule sais à quel point le revers de la médaille est brutal.

Les souffrances d'autrefois rodent encore,
les brisures sont là pour te rappeler
les temps de doutes et de peurs mêlés 
qui sont parties prenantes de ta vie,
et ton coeur de mère n'étant plus
que dans ce qui pourrait arriver
car là ou tu es tu sais n'avoir plus prise sur rien.

Quand comme pour toi les racines sont tenaces,
et qu'il faut constamment vivre
entre deux 
mondes diamétralement opposés,
je suppose qu'on a parfois envie
de tout laisser tomber
quant à ces rêves
qui ont nourri nos plus belles espérances.

Sous les cris de milliers de supporters et de spectateurs
happés par une hystérie collective
qui règne depuis des années dans les stades,
j'entends les battements d'un coeur de mère
qui sait que son fils peut à tout instant souffrir de perdre.

J'ai juste eu l'envie de te dire qu'au delà de Killian
il y a la revanche de tous les enfants
qui n'ont que les armes de la passion
pour tenter d'exister,
et d'être au plus près des rêves de leurs parents
tout en illuminant les regards de tant d'inconnus...


Fayza
Tu m'excuseras un tutoiement qui vient du fait

que par Stéphanie il me semble te connaître,
que par des origines communes
je sais ce que tu as du traverser,
et qu'au moment de vos primes années
j'étais déjà père de deux gamines
qui sont devenues des femmes épanouies...

En ces années là rien n'était facile et ta réussite
bon nombre se l'accapare pour exister
sans les sacrifices qui vont avec,
mais n'est-il pas vrai qu'il en a toujours été ainsi,
que certaines destinées sont là
pour nous permettre de rêver
et de nous ouvrir le champ des possibles...

Avec mon plus plus profond respect pour ton parcours hors normes...

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