LE POIDS DES ANS...
Ils vivent pour nous et nous en faisons tout autant tel s'il s'agissait de leur prouver qu'ils n'ont rien à regretter, qu'ils ont été parfaits même à l'ombre d'imperfections qui ne manquent jamais de jalonner n'importe quel autre chemin de vie...
Nous leur en voulons bien souvent mais ils sont un vivier d'amour, parfois perdus comme des enfants que nous reprenons avec une patience infinie, car jamais nous n'oublions qu'ils ont été les héros magnifiés, les souvenirs de nos tendres années.
Nous allons à leur quotidien en négligeant un peu le notre, vaquons à leurs envies davantage qu'aux nôtres de peur d'une fin que nous entrevoyons dans leurs yeux et qu'ils voudraient nous cacher, car ils n'auront vécu que pour nous protéger.
Ils gardent une telle emprise sur nous malgré les années qui défilent, comme si les rôles étaient figés et que nous devions dissimuler leurs faiblesses pour n'être point orphelins de notre enfance, œuvrer à demeurer des enfants et oublier de vieillir.
Comment concevoir sans amertume que le jour venu nous devenions les parents de nos géniteurs, que nous les assumions et portions à bout de bras au point de nous oublier et d'ainsi nous perdre dans leurs vies plutôt que dans les nôtres.
On veut les garder près de nous le plus longtemps possible, d'une manière égoïste quelquefois tant le vide qui leur succèderait semble inconcevable car nous ne nous imaginons pas vivre sans eux, tels des remparts qui étaient là à notre naissance.
Quelquefois la chose s'avère compliquée mais faisable, il suffit d'une fratrie qui se partage équitablement les rôles et on peut continuer à sourire malgré les mille aléas qui découlent de la santé, mais très souvent c'est loin d'être le cas.
Mon cousin M'hand n'Cherif en arrière plan de face près du comptoir et oncle Madani
Et on assiste à un délitement de la famille qui oblige le sacrificiel de quelques uns, qui en faisant ainsi mettent mal à l'aise les autres, ceux qui voudraient juste vivre, s'occuper de leurs propres familles ainsi que de leur devenir.
Et au delà des fratries il y a une comparaison qui s'opère entre ceux qui peuvent ou ne peuvent pas, et la question des moyens financiers qui rajoute au dilemme de garder ou pas nos parents au plus près de nous malgré le poids de leurs ans.
Il s'agirait pour chacun de faire au mieux selon ses moyens, puis d'offrir de son temps malgré que cela ne soit pas aussi simple au vu des taches qui grèvent le quotidien pour continuer de vivre le moment venu ou ils ne seront plus là.
A tous ceux autour de moi qui peinent face à la vieillesse ennemie et à une santé en péril de leurs proches, je dédie ces mots douloureux mais plein de vérité pour les assurer que personne d'autre qu'eux mêmes ne seront de meilleurs juges le jour venu.
" La vieillesse est un décès par petits morceaux." Albert COHEN
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