CES ANNÉES QUI NOUS UNISSENT...



LES NOCES D’ÉMERAUDE. 

Nous sommes comme tous ces gens qui sont faits de courage et de désespoir, confondant l'automne et le printemps, authentiques et illusoires, consistants et éphémères, deux identités fragilisées certes, mais qui quand le ciel se faisait gris étaient là l'une pour l'autre...

Entre toi qui devenait toujours un avec la chose à faire, et moi qui ne pouvait que couvrir au mieux les mauvais jours, de façon autant irréfléchie que raisonnée, nous avons été vers tous ces jours, mais aussi toutes ces nuits, ce temps d'aujourd'hui qui fait fleurir nos âges.

Un jour tu as versé ton âme dans la mienne, juste pour être libre, et moi je l'ai acceptée pour me sentir enfin moi-même, mais nous n'avions que le rêve de tout le monde, des coeurs remplis d'amour et de tendresse, même si ce qui s'est passé dans nos vies est si difficile à comprendre.

Parce que tu avais dix vies en une, que ce que tu n'avais jamais le temps de faire te fatiguait, et que moi je ne savais pas abandonner, ni donner le minimum, chacun cherchant son rythme, nous nous sommes émiettés dans des incohérences, tes silences faisant écho à ma violence.

Tu lisais dans le ciel, les étoiles lointaines qui disaient, que jamais nos coeurs ne resteraient en paix, pendant que je continuais ma course bornée, car au fond de moi je savais que parfois il faut se briser pour laisser entrer la lumière, et ainsi pouvoir ensemble nous rendre à la réalité.

Je me sentais comme un petit garçon, qui butait contre des injustices, dont le passé, les démons et les angoisses t'ont fait si longtemps mal, mais toi parfois en colère, souvent rongée par la douleur, tu as su élever mon coeur, calmer ma souffrance, juste animée par l'esprit des cieux.  

je t'ai fait mener une vie tragique, pénible et difficile à suivre, nous sommes devenus si complexes et torturés, avec le temps nous manquant toujours pour des mots chargés de poésie et de sens, un oui d'espoir quant à l’abîme dans lequel nous nous sentions précipités.
     
Mais il est mille soleils à l'envers des nuages, et toujours le temps sait révéler la force et la beauté de toutes choses, malgré les atteintes de la vie, l'éternité des sentiments fait que je n'ai à présent plus que toi comme chemin, car enfin j'ai jeté l'ancre incapable de savoir par quel miracle.

Je n'ai plus de coeur, mais j'ai le tien pour ce qu'il demeure en moi d'humain, ces souvenirs d'un passé commun alors que nous avons si doucement vieilli, tant j'ai enfin accepté de faire de notre vie un jour au lieu d'un songe, car l'âme du vent semble nous raconter d'autres choses encore.

A vingt-ans du sort on brave l'amertume, on meurt à chaque instant sans mourir tout entier, on a le malheur tranquille en apparence fait de reproches tendres, une vie avec des revers et des espérances autrement railleuses, mais aussi une épouse unissant l'esprit à la beauté.

A présent que la main du temps étreint nos coeurs, certes j'ai les cheveux blancs mais aussi ce coeur de vingt-ans, qui est à même de faire fleurir nos âges, malgré ce bout de chemin ou l'on nous croyait sans soucis, car j'ai en toi un merveilleux écho du temps qui a passé.

Nos vies ont été un capricieux voyage qui nous a souvent perdus, bien des sombres vents ont effacé ces printemps vermeils qui ont marqué mes hivers, mais nous avons su préserver l'essence de ces gages précieux qui sont le ciel sur la terre, que seront toujours nos enfants.

A cette merveilleuse compagne de vie au quotidien, que je ne saurai jamais assez remercier.

Commentaires

Miche a dit…
Beau compliment ...
D'un homme à sa femme, c'est beau...

Posts les plus consultés de ce blog

LES JOURS DE MELANCOLIE...

JE ME SENS PERDU.....

LES REVERIES TENDRES