VIVRE ET VIEILLIR

  


L'ego est ce qui nous rend malheureux en nous éloignant de nous mêmes, ce à  quoi nous nous sommes accrochés toute notre vie, qui nous empêche de magnifier un quotidien  trop souvent douloureux, afin de résonner avec la beauté du monde, d'aller vers là ou le ciel semble plus doux...

Car quoi de plus fugitif qu'un regard que prolonge, le miroitement sur l'eau des nuages, les nuances bleu vert de l'onde, un paysage qui suscite un sentiment de familiarité, une impression de déjà vu, un rêve dans lequel il nous semble entrer, qui se figent dans notre mémoire.

Au milieu d'un écrin de bonheur, nos yeux sont un mélange de tendresse, de joie et de préoccupation quant à ses enfants qui nous rappellent à quel point nous prenons la vie trop au sérieux, qui assument la fragilité qui leur sied si bien, la même que tendent à cacher les adultes que nous sommes.

Pris dans un véritable tourbillon de végétation, les petits vivent l'instant présent avec intensité, éblouis de lumière, comme s'ils voulaient interpeller notre attention, quant à la seule passion qui vaille vraiment, qui est celle de toucher du doigt ce qu'il demeure d'éphémère en toute chose.

Quelques feuilles rougeoyantes commencent à tomber, faisant l'air tendre et légèrement contrarié, comme s'il invitait à résister par la contemplation à la folie de nos semblables, révéler un brouillard qui obscurcit si souvent l'esprit des hommes, et qui tue jusqu'à l'espoir d'un dévoilement.

Le rêve de bonheur est commun à bon nombre d'entre nous, si simple et pourtant si difficile à atteindre, une quête inquiète de soi, ou l'on doit se libérer de la peur avant de se tourner vers les autres sans crainte d'être oublié, l'ego ayant desserré l'étau dans lequel il nous tenait depuis toujours. 

Un ailleurs inaccessible qui pourtant semble si près, un lieu réel mais hautement singulier, dans lequel nous pourrions à nouveau nous sentir tendrement égoïstes, oublieux du reste du monde, pour tout à la fois dépasser une enfance solitaire et angoissée et réaliser pour enfin nous réaliser.

Quand on se connaît, on ne craint pas le silence non plus que la pensée vagabonde, tant chacun porte en soi son propre univers, les inégalités, la violence misérable, les corps détruits par une vie trop dure étant là tels des bruits d'un monde dont malheureusement nous ne pouvons nous tenir à l'écart.

Entre un vieillard marchant courbé et un enfant éploré, il n'y a que le temps qui s'exprime en marquant le corps de l'un et la mémoire de l'autre, allant jusqu'à faire ressentir parfois une harmonie profonde et apaisante, tellement percevoir la beauté est une tournure de l'esprit. 

Au coeur d'un sous-bois tacheté de lumière, on peut si l'on prête attention, entrevoir la délicatesse des liens entre les générations, des cris qui se mélangent, des yeux éblouis de soleil, un mélange subtil de passé et d'avenir qui se délasse près de ce qui semble être un heureux présent. 

" Il y a on ne sait quelle aurore dans une vieillesse épanouie." Victor HUGO


Un Dimanche avec mes petits enfants et mes enfants 













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