UN HORIZON QUI NE FAIT QUE FUIR...
J'ai été vers elle comme à une promenade, ne pensant à rien d'autre qu'à humer le vent porteur de la plus belle des clameurs, celle qui a fait d'un cœur vainqueur un autre qui a fait allégeance au sien dont il devine tout, sans n'en savoir trop rien, sans que de cela il ne s'inquiète outre mesure.
J'ai à ses pieds déposé mon armure et plus encore tous les mots qui se bousculaient au portillon de nos sens qu'elle mettait à l'envers sans ne rien faire, elle qui sans la moindre promesse envoûtait l'âme dont la singularité était synonyme d'audace, et qui ne semblait jamais avoir de limites.
J'aurais donné au diable ce qu'il me reste à vivre rien que pour la sentir blottie tel un ravissement en ce cœur qui depuis elle n'aspire à rien d'autre, qu'à la connivence d'hier qui faisait de moi le plus heureux des hommes, ceux qui n'attendent plus rien de la vie, tellement il leur semble avoir tout.
Elle faisait mon univers de ces tous petits riens qui berçaient fastueusement le quotidien, m'emplissaient d'une joie sans cesse renouvelée, et les mois se succédant au gré d'une humeur changeante certes, mais qui tendait à s'apaiser quant au bonheur qu'instillait en moi sa seule présence.
J'ai été vers elle mais elle n'était plus là ou je l'avais laissée la veille, tellement différente jusqu'à m'échapper totalement, réveillant mes pleurs d'enfant autant que les démons qui s'en sont suivis, comme s'il me fallait sans cesse perdre pied dés lors que je m'inventais un quelconque bonheur.
J'ai dans son cœur déposé une laideur qu'elle ne semble pas comprendre, même s'il elle a de son côté étrangement souffert ses chagrins ne ressembleront jamais aux miens, et nos destins ne seront qu'à tout jamais deux lignes parallèles qui ne semblent pas faites pour se rejoindre.
J'aurais aimé que cette histoire n'ait jamais existé pour que cette femme ne me déteste pas, d'ignorer tout simplement qu'être épris c'est n'exister plus ou si petitement au risque de briser ce à quoi on tient plus que tout, comme un gamin facétieux qui ne mobilise pas toute l'attention.
Elle faisait l'aube vers laquelle je me précipitais, autant que l'horizon que je guettais, tel si elle était l'aspiration profonde de mon âme, ce qui me manquait depuis toujours, une quête d'absolu qui depuis elle porte un visage habillé de la plus belle des blondeurs.
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