LES AMOURS FATIGUEES...



 Quand nous n'avons que les craintes, les peurs, les pensées négatives qui tournent en boucle et abiment le présent, que nous nous inquiétons de toutes sortes de choses dont la plupart n'arriveront jamais, ce fatras qui exclut et fait oublier nos réussites, nous traversons une zone de fragilité.

Lorsque nous nous interrogeons plus souvent qu'il ne le faudrait, et que surtout nous n'avons personne pour la fatigue, la lassitude et les doutes qui nous envahissent, quelque lueur d'amour et d'admiration qui nous fait réaliser les rêves les plus fous, il nous semble aller à la vie à l'aveugle.

Il s'agirait de se positionner ailleurs que dans la fuite ou l'attaque, une illusion nécessaire avec laquelle cohabiter à temps plein, même si nous n'ignorons pas que toute chose est éphémère, et que nous nous sentons aller vers une finalité bien sombre, pour tenter d'oublier la dictature du moment.

Même si nous ne sommes pas un couple triomphant, notre histoire est sincère et émouvante, elle se fait douloureuse parfois tant il faut combattre la routine, une vie avec des bonheurs et des déchirures qui ne sait qu'avancer envers et contre tout, pour juste faire naitre une complicité quotidienne.

Quand on a la chance d'avoir épousé celle dont le prénom rime avec âme, qui craint toujours d'être insuffisante, et surtout de n'être pas à la hauteur, qu'il faut soigner avec une tendre sollicitude pour réparer le passé, entourer de prévenances pour faire aimer le présent, il faut avoir le gout du toujours.

Être le soleil qui éclaire la fleur qui s'épanouit, pour celle dont les blessures sont encore mal refermées, la petite fille mal dans sa peau, qui est à présent une mère de quatre enfants qui s'efforce de faire le moins mal possible, malgré la grisaille d'une vie quotidienne monotone et fatigante.

Lui accorder les égards qui permettent de se sentir en phase avec elle-même, aimer se sentir à sa place, se sentir exister et considérée pour accepter une vie d'épouse et de mère pleine de rebondissements, pour ne plus qu'elle s'enfonce dans sa différence, sans se découvrir un autre horizon, un autre miroir.
       
Nous sommes parfois si peu sûrs de vouloir continuer à vivre, sous les regards jugements de tous ceux, qui ne tiennent pas compte de notre attente émotionnelle, pour un si simple rendez vous avec la vie, auquel on sacrifie tout, les mots quelques peu gênés n'étant que des murs ou des fenêtres.

Entre ce qu'elles acceptent de montrer et ce qu'elles refusent de dire, aux  hommes qui devraient être à la fois tendres, sensibles mais aussi forts et protecteurs, ceux qui sont silencieux jusqu'à faire taire leurs émotions, le plus souvent emprisonnés dans une cage de pensées, il y a comme un abime.

Comment expliquer à une femme que la peur est un sentiment de vulnérabilité, un triste courant d'impressions négatives, et que si nous ne savons pas les écouter c'est d'être dans nos propres désirs, chacun de nos pas perdu et désemparé se heurtant à chaque nouvelle perspective. 

Pour n'être pas celui que l'on trouve trop naïf, trop entier, trop franc, celui dont on se lasse en route, non plus que celui que rongeraient le doute, l'inquiétude ou le regret, l'homme d'aujourd'hui ne sait jamais lâcher prise dans une volonté de puissance, et aussi du fait qu'il dépend de son histoire.

Quand bien même il lui prend l'envie de retirer son armure, n'être plus ce guerrier d'un autre temps qui lutte contre la sensation de vivre dans un monde en déclin, il se heurterait au fait de ne pas savoir exprimer ses ressentis, afin d'être pour son épouse une écoute neutre et bienveillante.





























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