LES RÊVES QUI S'EN SONT ALLÉS...


 J'ai laissé fuir des rêves, bien plus beaux les uns que les autres, car je me sentais un devoir, celui de parachever ceux de mes parents, ces illusions qui pourtant me ressemblaient si petitement, tant j'ai été bercé par une toute autre culture que la leur, proche de l'âme d'un peuple ou l'individu prime...

Je me suis étonné de n'avoir pas suivi le parcours de mes camarades de classe, que je revois quelquefois en proie à un ennui flagrant, tant leur idéal se réduisait à un parcours si commun aux hommes, des désirs matériels pour se complaire dans leur ego, une femme et des enfants.

Les années ont passé, tellement vite à mon gré que je ne les ai pas vues s'en aller, j'ai grisonné avant que de blanchir, sans que cela ne m'effraie outre mesure, j'étais dans une toute autre dimension, car j'embrassais un destin bien plus grand que moi, dans lequel je me suis complu.

Une vie brutale, faite de hauts et de bas, de réussites et d'échecs, de lumière et d'ombre mais toujours dans le dépassement de soi, comme si je n'existais que pour tenir le rôle défini par une naissance qui voudrait que seul le clan, la famille, la descendance revêtent de l'importance.

Le temps aidant l’abîme a été comblé, le morceau de ciel auquel j'aspirais pour nous, est devenu une réalité, j'ai pu me poser et regarder autour de moi un monde qui ne m'a pas attendu, tout autant que terriblement changé, des valeurs et surtout des codes si différents de ceux d'autrefois.
      
Et sans raison il m'arrive d'être triste, pour ces enfants qui n'ont plus de cause pour laquelle ils pourraient donner leur vie, un idéal pour les élever, eux qui sitôt qu'ils ont du poil au menton, jugent leurs parents, la société, et un monde qu'ils rejettent avec le verbe tout en s'y complaisant.

je les vois qui déambulent tels des fantômes, le casque sur les oreilles pour s'isoler de tout, sans but défini, autre que celui de s'éclater comme ils disent, le cheveu hirsute qui recouvre les yeux, et un pantalon si déchiqueté qu'il fait de la peine à regarder, pour quelqu'un qui en connaît la valeur. 

Les sorties d'école me laissent plus perplexe encore, tellement les couples ne ressemblent plus à ceux d'hier, et tous ces ados qui jouent à refaire le monde sur le pavé, se pavanant devant des jeunes filles qui semblent tellement éloignées de la vie qui les attend, et qui les surprendra tôt ou tard.

J'ai laisser glisser un regard sur les rues de mon enfance, et bizarrement je n'y retrouvais rien de ce qui l'a charmé, les boutiques ont disparu sitôt remplacées, par des banques, des agences immobilières des auto-écoles et tellement de restauration rapide, comme si plus rien d'autre ne comptait.

Et tout d'un coup j'ai été content d'avoir l'âge qui est le mien, comme si je n'étais pas contraint de subir trop longuement ces choses qui me dépassent, ces hauts le coeur qui ne choquent plus vraiment grand monde, comme si vivre c'était surtout le fait de s'habituer au pire.































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