TU ES UNE BRUME GRACILE...
Tu es une brume gracile..
Le ciel est gris, la terre est froide et toi tu effeuilles telle une larme le bonheur fuyant.
En ce vent d’octobre tu ressembles à ces oiseaux frileux que chasse le froid,vers le lyrisme infini des cieux.
Comme une onde vagabonde, une aube diamantée tu te lasses en vain de vivre pour suivre les vents qui passent.
Le charme des tristesses est en toi, comme si l’automne avait mis sa beauté dans ton cœur mourant et endiguait les fleuves de ton être.
Les approches de l’hiver sont tel un feu nouveau, un souffle qui jaillit de l’heure du couchant pour noyer l’ivresse rare des étreintes.
Mais le silence qui se cueille à l’orée de tes yeux dénote une femme usée peut être mais pas fatiguée comme la grâce jeune d'un matin sans cesse revenant.
Pour éteindre une femme il faut plus qu’un orage, elle est la chaude floraison qu’un souffle fait éclore, un été frais et bleu, un sol d’espérances.
Tu as en toi la servilité de ta tendresse, l’amour dans une âme surprise et surtout le cœur verrouillé de sourires fragiles.
Tu es tel un jardin planté de rêves silencieux, sur les bords familiers des amours passés, un azur qui rougit à la pudeur des aurores.
Les angoisses bruissantes te reprenant, tu te fais menue, tendre et pensive pour une nuit de plein espoir, une voix au murmure argentin qui ressemble à une extase qui se noie.
Le vent s’est endormi, une hirondelle t’écrit des mots d’amour dans le ciel, l’énigme du silence diffuse d’un coup toute sa senteur et les souvenirs s’amusent dans tes pensées.
En toi tu abrites, la vie, le temps et les heures, les choses te parlant mieux lorsque tes yeux sont fermés.
Tu souris au pitoyable accoutrement de cette journée qui a le triomphe imprudent qui mène à la querelle, comme des vieux pavés mal joints.
Tu retrouves le bord des mots dont tu t’es absentée, ceux qui expriment les tristesses que le cœur exhale pour changer d’horizon comme l’oiseau change de paysage.
L’azur à ton corps à nouveau mêle si bien sa trame et telle une vierge humble et discrète exercée dans l’art de plaire tu quittes ce lit de hasard pour une soirée pleine d’espoir.
Le jardin aux yeux baissés de tout à l’heure, ce visage triste et pâle renoue avec la pourpre clarté de la rêverie, les parfums nocturnes passés et à venir...
Tu souris à la pensée de ce souffle de la providence, dont la parole n’est pas si futile que tu ne le supposais et te prépare à renouer avec l’ivresse des mots que l’on offre.
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