AU PLUS VIF DES MAUX
Elles ont la quiétude étrange de l’antre où se tapissent les souffrances, là où s’entend le vide et où il faut avoir le courage de se faire face.
Là où il faut sans cesse relever le regard dans un cratère à ciel ouvert avec pour seul étendard le sourire quant à une douleur rendue muette.
Là où il faut sans cesse relever le regard dans un cratère à ciel ouvert avec pour seul étendard le sourire quant à une douleur rendue muette.
Un sel d’éternité sur les lèvres, l’œil noir de l’insomnie du cœur elles contemplent leurs vies répandues au ralenti sans pouvoir vider le puits mortel du souvenir.
L’indicible peine subversive des pleurs chasse les dernières poussières de rêve dans leurs yeux, ne leur laissant plus que les longs pas de l’esprit où elles sont la cible et le feu.
Courbées sur leur silence dans une odyssée de douleurs, elles deviennent des poèmes vivants, dont la liberté est une parenthèse, une plénitude à vivre, la tâche aveugle du rêve.
La haute marée de voix des souvenirs, la broyeuse du temps vacant,, le fleuve infini dès pensées, font qu’elles apprivoisent les mots de l’obscur pour faire un détour au large de soi, comme pour caresser le large.
Elles tressent dans le blanc des mots un désir sans rivage pour leurs yeux restés sans envol, des écrits solitaires à l’abri des marges, le secret caché dans le sacre de leurs maux.
Elles vont au plus vif des mots pour échapper au silence qui les prend dans ses bras, une présence tumulte, un puits profond qui en fait des louves énamourées, des feux de pensées, des amantes aimantes d’une tentative orphique pour renaître à soi.
Le temps a coulé un désert dans leurs yeux, les cendres de l’éternité, les rafales d’incertitudes se faisant les doigts de l’esprit qui tissent les écrits ponctués de ruptures quand à des vies suspendues à des paroles percées de vide.
Nonobstant toutes leurs difficultés, ces femmes qui semblent nées de la mer et de l’océan s’inventent des horizons pour le vert brisé de leurs yeux, en dévoilant une écriture infiniment libre qui ferait oublier le soleil noir qui leur sert de miroir.
Telles des vagues qui se prennent pour la mer, sur les versants du silence elles vont à l’autre bout d’elles mêmes pour nous faire retrouver les clés périmées du bonheur.
Avec des mots allaités à l infini par des rides laissées par la lumière surfant sur la crue irrépressible des nuits, oubliant même le bruit de pas des hommes qui hantent leurs vies, elles bercent de vieux débris engloutis, et des vieux cerveaux ruinés sublimés de leurs mots gorgés d’infini .
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