ENTRE LE VIDE OU L’ÉVEIL





   
epuis toujours les femmes poétesses s’insurgent avec les mots contre une peur qui n’est pas l’état naturel de l’homme civilisé, et ce système patriarcal qui permet la servitude domestique et sexuelle, un vomissement de haine machiste autant que millénaire. 

Leur nature n’étant que compassion, entraide et endurance elles subissent la béance d’un vide qui les conduit à une haine de soi appuyée par la publicité sexiste qui provoque Dle dégoût et le mépris du sexe et de la sexualité ressentis comme sales, honteux et dégradants. 

Le mépris de la douceur et de la tendresse conduit au rejet du féminin en soi, de l’intériorité, de l’intime qui provoque la haine et le mépris de la personne pénétrée à connotation insultante.

 La haine du mou, ce qui est délicat et fragile revêt un caractère péjoratif, traiter quelqu’un d’enculé, de gonzesse, de tapette est réducteur pour plus de la moitié de l’humanité. 

Voulant redéfinir l’espace, honnir ce massacre de masse, refuser la peur et l’intimidation, dénoncer le confort du silence et de la soumission, des femmes nommées communément poétesses s’empressent de démasquer les leurres avec des mots de feu et de liberté.

La haine entretenue de si loin est une pour elles une obligation à emprunter des avenues non convenues pour dire à leurs congénères à quel point il faut rester uniques, intègres et courageuses, mais surtout de s’appartenir à elles mêmes.

À quel point elles doivent éviter les pièges qui tendent à les mettre en cage, les appâts, les mirages qui tendent à les réduire à des images désirables, faisant de leur beauté un corps étranger que l’on s’approprie, les désavantages d'être la Reine d’un Roi.
 
Ces femmes nouvelles, libérées du moule masculin, libres sans l’aval d’un maître, sont le miroir du futur, la mémoire de toutes ces prisonnières du passé, un envol de bonté, de bonheur et de beauté qui tente de diminuer l’emprise des préjugés. 

Leurs combats de mots sont là pour désarmer les vents rivaux, la violence symbolique ou matérielle autant que politique des hommes qui ont peur de perdre le pouvoir. 

Violence conjugale qui frappe en humiliant, prostitution qui dévaste jusqu’aux tréfonds, pornographie et sa haine déshumanisante, tout ce fleuve tumultueux qui repose sur la peur et l’intimidation et fait les cendres de l'horreur. 

Mues par une juste colère, des droits inexistants, révoltées par une hypocrite liberté d'expression, elles tentent un combat à finir en se repassant le flambeau pour en finir avec la peur mais surtout réinventer la vie. 

En osant briser le mur du silence, en dénonçant la violence brutale des hommes, le mépris et l’impunité arrogante elles espèrent une contagion de masse qui renversera trois milles ans de colonisation patriarcale. 

 Le machisme est mental et politique, il conduit à l’exaltation imbécile de l’érection, la célébration démentielle de la grandeur, à la course absurde à la  hauteur qui ressemble à s’y méprendre à une nouvelle tour de Babel fondée sur l’orgueil. 

La verge devenant une arme, le corps féminin un champ de bataille, la pénétration une blessure, l’éjaculation une souillure ont interpellé ces féminins pluriels que sont « les chiennes de garde » qui réinventent les mots d'amour, les femmes blotties en nous           ( mères, sœurs, filles ), qui jaillissent  de leur imagination. 

Avec des mots ressemblants à des fruits, lourds de pensées et de saveurs, l’ivresse des vagues et du désir, d’un simple battement de plume elles introduisent l’impatience sous nos peaux . 

Elles incitent leurs pairs à ne point devenir des déserts, à conquérir l’espace nu du désir, comprendre la langue des noyées et éviter le naufrage des voix même si elles n’ont pour se faire que le fil des mots. 

Elles nourrissent les mots de passion pour rendre leur intégrité et leur dignité aux femmes en s’attachant à abolir trente siècles de silence qui se couvrent sous le voile de la folie et surtout en dévoilant une complicité masculine tacite, intimidante et massive . 

 Il manque toujours un mot à un poème, celui qu’on ne voit plus car tellement galvaudé qu’il ne veut plus rien dire, celui qui devrait être le ciment de l’humanité, 

Celui que la poétesse se permet si souvent car elle le porte en son sein, au fond de son âme, et dans ses mains AMOUR  

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