INCENDIE AU CŒUR...
Sur le flanc nu des heures, l’aréole du rêve, ivre de la vulnérabilité des mots, lorsque l´automne n’est plus qu’un cri flamboyant d’or rougi, tu inventes ce sentier au delà des regards au travers de poésies en parenthèses de lumière.
L’échappée bleue des mots est la toile de survie des poètes enivrés, dont les yeux sont pleins de nuit qui cherchent à combler l’espace nu du désir, l’inconscient de la terre.
Ta poitrine n’étant qu'une forêt de murmures, le tumulte fou de la pensée ou un seul mot peut fait revivre le chaos et incendier un cœur, quand tu écris pour cacher la crue violente du vide ou retrouver ce ciel noyé dans tes yeux.
Sur le versant libre des mots, tel un baiser secret évanescent, l’embrasure du temps t’entraîne loin des rives, au large des rêves, loin de ce flot d’ombre qui monte au cœur, là où le corps entre deux eaux devient océan.
À l’encre de l’âme, au vif de tes blessures, l’esprit fendu en deux de peur et de violence, tu tentes d’enserrer ta vie dans un écrin pour retrouver la jeune fille en fleur qui courait vers l’envie, qui volait en oiselle vers une liberté qui se prête.
À l’aube tu scrutes le fond des mots, retrouve l’ivresse des vagues et du désir, pense à l’enfant soleil qui s’envole ou transgresse, à son cœur qui bat à la fenêtre, aux yeux myosotis qui débordent l’espace pour apprécier la symphonie de temps aboli.
Le sublime tremblé des mots, t’inspirent les vers qui métamorphosent les couloirs du rêve, t’entraînent au plus près du désir du seul pouvoir de leurs braises brûlantes.
Dans cette spirale lisse étourdie, telle une île de rechange en toi, tu oublies les débris d’enfance vandalisés, ta jeune beauté recouverte de silence, les espoirs raturés, l’hier qui succède à demain pour ne plus vivre qu’au son de ton cœur.
Dans le fleuve concertant de la forêt labile du rêve, ta fidélité amoureuse fait les hivers rougeoyants comme si tu avais décidé d'allumer une chandelle, une source qui naît a fleur de pierre pour t’éloigner des rivages de l’inquiétude.
Tu redeviens flamboyante, oubliant ton corps d’enfant perdue, une épave en dérive, les lumières tamisées des nuits sans étoiles, le territoire des ailes couplées qu’est la féminité, qui enfante doucement le désir et toutes ces âmes entravées par la veulerie d’un univers nécrosé.
Les mots de verre brisé polis par la mer éloignent doucement les années tues et non vécues, ces passages à vide remplis du seul bruit d’une fureur rentrée, ce froid en soi que l’on ne parvient pas toujours à contenir même s’il te faut prendre soin de l’inconnu qui passe...
La poésie est le langage qu’on ne sait pas toujours interpréter, il n’est pas que la joliesse des mots mais surtout le bateau ivre qui transporte des âmes vers un ailleurs qu’il reste à inventer, à entendre ou tenter de comprendre.
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