JE NE SAIS QUE BRASSER LES MOTS... ...
Une voix nous tire de la pierre du sommeil, ce passé de forêts sombres ou même le silence n’est plus à nous, quand nos cœurs en déroute ne ressemblent plus qu’à d’éternels vagabonds.
De ce naguère aux vents déployés qui balafre nos âmes, faisant que le jour prochain était toujours trop loin, l’heure vespérale longuement redoutée, tant nous étions transes, transis et transportés.
Nous promenions nos espoirs en lambeaux, nos mémoires tendres déjà fanées comme à l’orée de toute vie, sur les corps de nos nuits aux couleurs céruléennes, telles de douces frondaisons.
Nos veilles n’étaient qu’un enfer de bruit, des forêts incandescentes, les ombres mesurées de nous, qui devenaient un ciel d éternel crépuscule, dans lequel nos mains cherchaient vainement le printemps.
Mais sous cette extrême lactescence des cieux où il semblait inutile d’attendre, la clarté de la lune invisible semblait un chant étrange, comme une âme qui s’élèverait toujours un peu plus haut.
Nos soirs devenant des rêves qui grisent, l’éternité devenant une espérance, comme à tâtons nous nous sommes mis à avancer vers l’inépuisable pourpre de la vie, ce souffle plein de volupté, cette larme étincelle qui brisait la coque automnale de l’enfance.
Une forme d’adolescence parfois aérienne, tantôt indécise nous faisant le pas vif pour défier l’écho innocent du silence des éblouissements crépusculaires qui faisaient nos arcs en ciel farouches.
Conspuant les hier telles des palombes dans des tourbillons de chants, affamés des pastels et des ors tressés de rêves tendres, lassés d’attendre la lettre écarlate nous sommes allés surprendre l’aube, pour n’être plus des métèques qui doutent.
Nos jours se sont empreints de voilages au goût santal, promenant l’odeur du bleu lavande, malgré nos vies abîmées de ces tisons sous la braise, le présent se faisant ancre et terre promise.
Au travers de chaque sourire nous offrions nos cœurs, cessions d’être infantilisés par le passé pour n’être plus que des enfants espiègles et trouble fêtes, de vieux enfants armés de mots, des enfants chéris parfois acerbes à la manière d’un bleu indigo .
Des parfums d'écritures, des diamants vermeils, une ardeur devenue folle pour faire silence oui pénitence, qui nous procurait un sommeil éthylique dans lequel nous enroulait une tendresse infinie.
Et bien souvent une mer déferle en nos souvenirs offerts, pour rappeler l’enfant qui devinait sa route vengeresse, mais qui par amour devient tendre...
Il y a toujours un autre
pour étreindre vos maux
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