LA PRÉSENCE SILENCIEUSE....





 Il est des périodes propices au souvenir de ceux qui ne sont plus là, lorsque nous sommes d'une manière ou une autre éprouvés par la vie, épuisés quant à la constance d'une présence qui reconnecte, se fait tant sentir.

L'absence est une présence sur laquelle nous projetons notre amour, une sorte de délire transférentiel, un point de fuite qui nous évite le vacillement dans la souffrance, un réel invivable, dans lequel le corps est au bord des larmes.

La simultanéité de l'absence et de la présence, lorsque nous semblons perdre le monde c'est telle une présence toujours possible tant nous nous interrogeons sur notre propre vie, avec la peur de rêver et de vivre de nos blessures d'attachements.

Nous adoptons un masque de sympathie, de terreur ou d'insensibilité tant notre confiance est altérée et souvent nous sombrons dans une dépendance absolue, comme pour manifester une protestation, un désespoir ou un éloignement.

Nous ne savons plus faire que ce que les autres attendent de nous, une sorte de lucidité rêveuse ou nous portons l'absence qui semble nous habiter, mais dont la traversée est vitale telle une blessure ni compensée, ni comblée.

Elle devient une vie psychique dans laquelle nous tentons de dissimuler nos carences, méfiance, suspicion, colère, anxiété qui nous laissent fermés et accablés, dans une résilience impossible ou même nos sentiments amoureux semblent bloqués.

L'absence revêt une symbolique qui identifie les problèmes, encourage et console, spontanée et présente dans une petite vie fadasse, bien ordinaire qui doit reprendre son cours, avec laquelle nous ressentons tant de choses à partager ou à faire comprendre.

De celles qui semblent si difficiles à se formuler à soi-même tellement il nous semble avoir perdu le mode d'emploi d'une vie qui est tout sauf normale, dans le chaos de laquelle nous avons du mal à trouver la lumière.

Avec le temps nous adoptons de nouveaux repères pour nous sentir moins fragiles, moins vulnérables, des sortes d'écorces évidées face à une souffrance irradiante dans laquelle le chagrin et le manque diminuent sans que rien ne prenne leur place.

Nous nous surprenons à rire aux éclats, comme si la joie et la détresse pouvaient coexister, alors que nous nous sentons démunis, la douleur étant juste plus souterraine, moins visible mais, plus intense plus lancinante.

Il devient peu évident de voir le bonheur des autres lorsque le votre est dérobé, lorsque vous parlez en silence le langage des larmes et que vous souffrez dans votre corps avec un cœur qui doit concevoir ce que nul ne peut comprendre.

L'absence est une porte qui laisse étonné, l'évidence d'une brutalité qui devient une béance, la réalité d'une nature qui n'a pas de sens, sauf celle que nous lui donnons tout au long de nos propres expériences.

Difficile d'expliquer aux autres que le malheur n'est pas contagieux et à quel point leur présence même silencieuse est vitale, mais surtout que le chagrin est un compagnon de route au delà du fait que nous souffrons dans notre corps.

L'impression de vide s'emparant de nous, l'absence devient un fantôme qui s'évapore, se transforme en vide, en voile de chagrin qui vous rappelle que l'amour partagé ne meurt jamais face à l'impossible sens qu'est l'absurde de la vie à ces moments là.

Ceux qui n'ont pas la grâce de l'oubli sombrent dans la mélancolie lorsqu'une part d'eux-mêmes  ne leur appartient plus et ceux autour d'eux croient bon de ne plus la mentionner, comme pour rajouter au vide, le néant.

En effilochant la douleur, le temps la rend insupportable, nous la retrouvons au détour des incidents et parfois accidents de nos vies qui continuent malgré tout, tellement il nous semble que le cours de celles-ci eussent été différentes... 

Il est donné à chacun d'entre nous de devoir survivre à l'absence, nous n'y pouvons rien il faut juste avoir la force d'une mélancolie heureuse qui nous pousse à nous réjouir d'avoir eu à la vivre et pas simplement de l'avoir perdue....


             A UNE AMIE.....




















Commentaires

Hakyma a dit…
contrairement à l'amour, l'amitié laisse toujours des empreintes qui ne s'effacent jamais malgré l'absence et la distance... L'amitié est juste une bénédiction 💞

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