L’ÂME DU MONDE EST DANS L'AIR....



  Hier après midi il faisait un temps de printemps, la brise apportait parfums et chansons, nous entendions presque la palpitante élégie d'un oiseau, comme si l'âme du monde était dans l'air.

Le soir la lune était froide, le ciel clair, la terre était blême tel un rayon de soleil qui se brise, devant une femme qui va mourir, et qui le sachant n'avait même plus la force de pleurer.

L'avenir se ferme, le cœur est solitaire devant tant de beauté, l'homme qui ne sait plus écouter l'herbe qui pousse, une terre que l'on foule aux pieds et qui semble nous rejeter en nous donnant l'envers de nos progrès.

On détruit la nature en laissant aux commandes l’économie, on vénère Dieu, une idée vague et indéterminée, les religions croulent sous le regard incrédule de ceux qui n'ont plus à quoi d'autre se raccrocher.

Hier encore nous nous sentions maîtres et possesseurs de la nature, prétendument capables d'éviter les pandémies mondiales, alors que nous sommes face à la fin  d'un monde de certitudes, d'un ordre des choses qui nous échappe.

L'homme a toujours été confronté à la vanité de la vie, en ce présent il assiste à la fin des possibles, à l'inutilité de se préparer individuellement, alors que collectivement nous fonçons à la catastrophe.

La vie moderne va vite, coûte chère avec l'insatisfaction en bout de chemin, nous ne sommes que trop impuissants face à l'avenir.

Consacrer une vie à préparer un après tellement hypothétique quant au chômage, à la maladie, l'anxiété d'un monde ou tout semble irrésistiblement bouleversé, alors que la vie était censée être une source sur un lit de fleurs ombragées.

Nous nous demandions mon épouse et moi sur le trajet du retour l'utilité que pourrait manifester les générations à venir de donner la vie à leur tour, à des enfants qui auront un tel devenir devant eux. 

Lesquels appréhenderont une probable famine mondiale à cause du déclin de la biodiversité, sachant que le riz, le mais et le blé couvrent l'essentiel des besoins de l'humanité.

Que feront-ils face au réchauffement climatique, aux guerres commerciales qui se profilent dangereusement depuis l'avènement d’une chine qui ombrage la suprématie des Etats Unis trop habitués au despotisme.

Quelles solutions trouveront ils à l'explosion des migrations, à l'aggravation des inégalités, que vient accentuer une technologie débridée qui accroît le dysfonctionnement du monde.

La route était encombrée, les feux rouges interminables et au volant de leurs voitures, les gens semblaient d'une indéfinissable tristesse.

Nous venons de quitter une femme qui n'a plus d'avenir, parce que le progrès ne sert plus l'homme mais la folie de quelques uns.














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