L'HABITUDE D'AMOUR

 Nous avons rempli le vide qu'il y avait en nous, et avancés plus sereinement vers ce nouvel horizon auquel nos yeux nous conviaient.

Découvrant ainsi l'habitude d'amour, celui qui fait du bien même s’il lui arrive de nous faire pleurer, nous menant vers cette autre vie, parallèle mais autrement plus belle.

Nous avons vécu au rythme que nous ont imposé nos cœurs, oublié nos âges et nos enfants pour n'être que deux adolescents.

Mais le temps magnifiquement présent s'en vient jouer les trouble-fête, nous rappelle à nos obligations, te fait te souvenir de la dangerosité d'une telle relation.

 Je ne t'en veux pas même si je me sens le ventre noué, si le tourbillon des souvenirs s'empare de moi si j'ai mal à demain que tu précipites.

Depuis sept ans nous allons de Charybde en scylla nonobstant cette fatalité qui pointe toujours son nez vers les fins d'année, période propice au recentrage tant les journées s'écourtent.

Ce soir là je fus triste que tu reparles de cette décision, que tu pointes du doigt les aléas, que tu m'entretiennes de ce que je n'ignore pas, nous aurions pu rester encore un peu.

J'ai l'habitude de ton amour dans lequel je me complais, que tu bouscules car tu es femme et qu'en tant que telle tu es toujours plus proche de la réalité que moi.

J'aimerais qu'a nouveau tu n'aies pas raison que les choses aillent cahin-caha ainsi mais ce ne sera plus pareil de ce trouble qui te chevauche autant qu'il t'inquiète, de cette peur qui se met entre nous.

J'ignore comment je verrais les choses si d'aventure nous nous dirigeons vers les routes qui se séparent, l'outrance de la colère n'étant point encore de mise.

Mais je sais que l'habitude d'amour me hantera longtemps encore car Je ne suis plus l'écorché vif d'hier, celui dont la violence était contenue, celui qu'à force d'amour tu as changé et rendu plus fragile.

J'ai juste la hantise de reprendre la route tout seul sans ton regard sur moi pour me dire de remonter la fermeture de mon blouson..