UNE BEAUTÉ ÉTRANGE...
En nous promenant en la vie, nous laissons errer nos regards sur sa beauté surprenante, ou tout passe et tellement vite que par facilité nous ne tentons pas d’arrêter ce qui semble intéressant car trop fugitif.
Il est des femmes qui invitent à traverser le miroir, dont la féminité sensuelle, troublante nous offre à nouveau la volonté de rêver et de rehausser le réel tel s'il s'agissait d'une quête personnelle.
Je me suis arrêté un jour sur une d'entre elles aux jambes sans fin, dont la beauté était intimidante, un regard défiant et félin qui ne voulait pas accueillir mon désir.
Une femme qui acceptait d'être regardée mais davantage respectée, comme si elle portait en son sein les stigmates de toutes les déchirures d'une époque, qui semblait sulfureuse avant que je n’aille au delà des impressions.
J'ai projeté sur elle mes peurs et mes désirs, flirté avec un interdit au sourire irrégulier, une femme caméléon qui n'hésitait pas à afficher avec fierté des origines, qui rappellent trop les gens du voyage, ceux qui frôlent juste la vie pour ne pas l’abîmer.
Depuis c'est tel un arrêt sur émotion, une impression d'exister, l'autre idée de l'amour car si je la sens libre de tout préjugé, elle n'en demeure pas moins prisonnière d'elle même de faire de moins en moins de concessions.
C'est tel de se heurter à la porte du rêve, un paradoxe entre deux univers, un côté volontaire qui tente de réparer mes traumatismes et un être plus sauvage qu'il me faut écouter, deviner, saisir comme un esprit libre débrouillard et indépendant.
Pourtant si elle débride mes fantasmes elle est d'une nature réservée, l'image de la femme transgressive cachant surtout une vision plus romantique, sa capacité au silence réactive le désir, même si elle tente surtout de dissimuler une femme blessée qui se reconstruit.
Beauté un peu étrange baignée de lumière, empreinte de parcelles de sainteté, qui fait d'elle une agitatrice de consciences qui la fait paraître audacieuse aux yeux de certains, alors que ce n'est qu'une manière d'interpeller quant à toutes les formes de violences.
« Une sorcière » charismatique dont la perfection fascine, qui nous fait redécouvrir la féminité et la douceur, pour lesquelles nous acceptons de renouer avec l'humilité et l'insignifiance, des ressentis perdus tout au long du chaos que s'avère finalement chaque vie
L'obligation qui a été la sienne de se battre, de résister et de s'endurcir n'a pas éteint la féminité qui se superpose délicatement avec une certaine puissance, une autorité naturelle qui lui confère l'aura du personnage montré...qui n'est pas toujours elle.
Elle a du se libérer de la famille, de l'image de la femme objet, d'un idéal d'amour, devenir une mère courage, tout en s'éloignant le moins possible de la multiplicité qui s'agite en elle, devoir concilier ses dons avec ce qui est permit et pas toujours comprit.
Elle m'aide à trouver mon chemin, celui d'une simplicité qui tend à faire de moi un être autre que celui que je laisse percevoir, comme si elle ne voulait plus que je me noie dans ces contradictions qui l'éloignent de moi.
Je vois en elle la réalité d'un monde, ou il faut malgré nous retrouver la douceur, telle une quête de liberté dont nous sommes constamment dépossédés, pour pouvoir continuer de sourire à la passante qui peut-être vous ouvre à sa lumière.
En me remettant à écouter avec mon cœur, en me retirant du brouhaha ambiant qui décide de notre inconstance, j'ai retrouvé le chemin qui mène au sien, si désespéré de ne pas me voir arriver, d'avoir un jour décidé que nous ne serions pas deux inconnus l'un pour l'autre.
Il est drôle de voir à quel point il faut se faire mal, pour réaliser la préciosité de certaines personnes, d'avoir peur de reconnaître le bruit du bonheur qui s'en va pour en prendre conscience, de voir à quel point en amour on ne sait rien, lorsque nous tombons réellement amoureux.
Mais aussi de quelle manière une beauté étrange peut devenir notre tout, un essentiel qui oblige au dépassement de soi, pour aller puiser dans votre inconscient l'innocence de l'enfance qui nous rend beau tellement elle se suffit à elle même.
Ton petit Mousse
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