JE NE SAIS PAS DIRE PAPA....



Aussi loin que je me souvienne, pour autant que je veuille me rappeler, j'ai eu peur d'être dans tes bras et de simplement t'appeler papa.

Ton regard assombrissait la maison, dans laquelle nous ne vivions que si peu de la redouter, de ressembler à la sombritude dans tes yeux.

Je m'écorchais à ta présence, maman ne pouvant rien pour moi longeait un huis clos qu'elle subissait, sans jamais lui échapper totalement.

Je n'étais que trop habituée à ses chagrins, nos peines et nos blessures, qui me faisaient je crois, plus mal qu'à elle.

Je n'ai jamais eu de réponses à ce passé défaisant mon avenir, étouffant mon présent à perte de vue.

Je suis tel ce vase brisé que nous ramassions après ton passage, mais lui finissait sa vie au fond d'une poubelle.

Mais moi que suis devenue, sinon ce sourire de circonstance pour ne pas déranger, pour ne pas m'apitoyer davantage sur mon sort.

Tu as abîmé tous les bleus de ma vie pour d'autres moins jolis, comme les yeux de maman à tout jamais à présent disparus.

Je ne veux pas te haïr c'est déjà tellement douloureux ainsi, mais au hasard d'une promenade que la vie nous impose car tu n'es plus que l'ombre de toi même, j'ai peine à ressentir ton corps soutenu par le mien.

Et même aujourd'hui je retiens presque mon souffle, comme pour contenir cet ogre coléreux qui ne m'a jamais oubliée.

Je ne sais pas dire papa comme tous les enfants du monde, car tu as meurtri le mien de tes coups de poings, d'une rage qui te possédait jusqu'à nous détruire, en nous ensevelissant dans la haine.

 Maman me manque, ses yeux surtout, les mots qu'elle n'avait pas pour moi, ceux que peut-être elle n'a pas eu le loisir de me dire, et surtout ses conseils pour ne point subir d'autres violences, j'en aurai eu tellement besoin..

Demain je rentre pour toi, les examens que tu dois faire comme si ta vie était plus importante, que toutes celles qu'autrefois tu as brisées.

Mais peut-être est-ce ton destin, que de vivre le temps des regrets, des moments de détresse qui hurlent dans l'infini de nos mémoires.

Il m'arrive de tenter la tendresse, de vouloir te serrer contre moi, mais tu te punis en ne voulant pas, et dans ton regard furibond je sens l'enfer de tes pensées, le gouffre qui  m'aspire à n'en plus finir, sans que je ne parvienne à dire papa.

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