LA NUIT NE VENANT PAS...



La nuit ne venant pas m’apporter le sommeil j’ai été à mes souvenirs qui ont déferlé telle une avalanche.

J’ai tout mélangé, feuilletant le livre de ma vie, retrouvant la grâce de quelques sourires, des émotions à n’en plus finir, tantôt à la cime des montagnes, d’autres en quelques ravins qui n’en finissaient pas de me happer

La vie est faite de tous les instants que tu ranges dans ta mémoire comme des photographies qui jauniront malgré tout, t’assurant une quelconque sérénité ou une mélancolie de ce que tu n’as pas su retenir.

Les choses ne sont jamais figées, elles revêtent toute leur importance du temps qui passe, te faisant voir différemment la teneur de tes vécus.

Tu peux autant sourire à un chagrin d’amour, qu’être hanté par un visage dont tu ignores tout à présent, qui hier t'était une bien douce présence. 

Les premières amours teintées de nos seuls regards effacés, de nos silences qui n’en finissaient pas alors qu’ils nous marqueront pour toujours.

Des situations humiliantes qu’on ne sait pas oublier car empreintes de l’enfant que nous étions, que l’adulte ne peut consoler.

Nos colères rentrées trop souvent devant l’adversité, des choix qui ne nous ressemblent que si peu, qui nous ont été soufflés par l’entourage, la culture, le contexte que nous ne choisissons pas.

La démesure de ces rêves qui jamais ne se seront épanouis, étouffés par une éducation qui ne vient que pour brider, assujettir, et diriger nos vies.





Mais malgré tout nous avançons pour ne pas demeurer sur place tels des idiots, nous nous rangeons dans des rangs que l’on nous a indiqué et faisons semblant d’être en phase avec ce qui nous entoure, comme s’il n’était pas d’autre choix possible.

Parfois nous nous révoltons, en poussant un cri que d’aucuns qualifieront de folie, celle qui mène à la dépression, au divorce, ou à une forme d’enfermement intérieur.

Derrière un vieux il y aura toujours un jeune qui se demandera ce qui s’est passé, tant il lui semble n’avoir pas été lui, dit ce qu’il pensait ou fait ce qu’il voulait.

Au hasard d’une rencontre même anodine tu conçois à quel point cette société fabrique de la frustration, de l’isolement, faisant de nous des schizophrènes en puissance.

Ou que ton regard se tourne tu ne sens pas en phase avec l’humanité censée être en toi, de plus en plus, de jour en jour... comme de n’avoir plus de but pour te réaliser.

Quel drôle de combat qu’une vie vide de sens, ou nous ne sommes que de simples consommateurs, des citoyens en retrait de leur destin, qui ignorent tout du chemin qu’on leur indique.

L’information te ruine l’esprit, tu ignores ou te mèneront celles de ce jour, tout en n’ignorant pas, que tant tu subis.

 Nos parents si pauvres, rêvaient d’une vie meilleure pour nous, que pouvons nous légitimement souhaiter aux nôtres au vu de ce qui se profile...mais sans l’immensité de l’espoir il semble que la vie serait bien exiguë...

Commentaires

Kyma a dit…
C'est tellement plus simple de fuir que de se battre pour ce qu'on veut vraiment...après les nuits prennent la peine de nous le rappeler.... Mais c'est ce qui fait qu'on reste tous à l'intérieur de nous rêveurs(imaginaires) d'une vie meilleure... Différente...

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