REVENIR A LA VIE.....



Vivre dans la violence familiale a un âge ou l'on ne peut la fuir, rien y faire et juste subir avec des yeux d'enfant est terriblement destructeur.

Voir sa mère rouée de coups, supporter les vociférations de cet époux qui s'avère être le mari, le père , le chef de famille censé protéger celle-ci est une épreuve au quotidien.

Elle génère mille traumatismes quant à l'homme, au couple, à la société en général, mais surtout à son corps de femme.

L'enfant rentre dans une bulle auto protectrice dont il ne sortira pas même à l'âge adulte, du moins jamais totalement, il fera semblant d'être toute une vie durant.

Certaines femmes sont abîmées, s'avérant ainsi incapables de fonder un couple, tant la promiscuité avec un homme leur est insupportable.

Elles les  subissent, perpétuant ainsi cette même violence moins visible mais psychologiquement étouffante.

 Le moindre fait de froncer le sourcil, d'élever la voix, de formuler une remarque, ou de faire montre de colère à leur endroit provoque un abêtissement, l'adulte laissant la place à l'enfant. 

Les hommes n'ont jamais conscience de ce phénomène, qu'ils soient directement responsables ou pas d'une violence générée par leur comportement.

Il leur faudrait être à l'écoute de leurs compagnes qui ont vécues des situations analogues.

Mais par manque de temps, un certain machisme, faisant l'amalgame entre les traumatismes subis et la féminité, ils assimilent cela à de la faiblesse.

Et quoiqu'ils fassent ils amplifient le phénomène, en en faisant des femmes enfants pour la plupart, les abêtissant d'autant plus.

Ou bien pire exerçant sur elles un ascendant qui leur facilite la vie, une sorte de domination dont ils ne manquent pas de profiter.

La notion de sexe faible provient généralement d'une enfance différente chez les petites filles et les petits garçons, ces derniers parvenant plus facilement à revenir à la vie. 

Même si une femme, survit au parcours de la petite enfance elle se heurte très tôt à cet autre plus terrible encore de l'enfance et de l'adolescence.

Car il lui faut prendre conscience des regards sur elles, qu'il lui faut éviter et fuir.

Et le comble on lui inculque le fait de ne pas provoquer les regards masculins, on la culpabilise au lieu d'éduquer ces derniers.

On l'oblige à dissimuler une féminité qu'on lui reprochera de n'avoir pas assez un peu plus tard.

Sans plus nous rendre compte que nous leur demandons d'être invisibles ou visibles sur commande, selon l'endroit où le contexte.

Le regard d'un père sur sa fille, celui d'un frère, d'un petit ami, d'une classe, de la rue, d'un voisin, des hommes aux terrasses de café, dans le bus, le métro s'avère  un parcours du combattant des extrêmes. 

Elle survivra à des quolibets, à des attouchements plus ou moins conscients, à tous ces regards abjects sur elle jusqu'à sa vie de femme.

Elle rencontrera un homme qui ne saura pas ou si peu à quel point dans nos sociétés il est difficile d'être une femme, d'arriver jusque là.

Il lui reprochera ce qu'elle n'a pas, ce peu de confiance en elle, ce manque de féminité ou pas selon, cette beauté qui rend les hommes fiers mais surtout jaloux, le fait de ne pas supporter " les remarques. 

Elle sera mère, plusieurs fois même, pour voir son corps abîmé à son tour par une forme de violence propre à la femme.

Elle fera des régimes toute sa vie pour être viable au regard du sexe masculin et un peu plus tard affrontera ces propres enfants qui ont leur propre idée de ce que devrait être " une femme."

Tout le monde lui prodiguera des conseils, la choiera ou lui aboiera dessus comme si elle n'était pas revenue à la vie, d'être restée auprès de cette enfant si misérablement obligée d'être ce qu'elle n'a pas demandé à être. 


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