ELLE M'A CHOISI...
Pour se préserver elle a été raisonnable à en pleurer et surtout elle avait l'impression de jouir d'une fausse liberté, telle la femme romantique elle se montrait toujours exigeante mais un jour tel l'impossible qui attire comme un aimant elle m'a choisi.
Face à mon attention de chaque instant, j'ai commencé à voir de l'admiration dans son regard, son désir de voir la passion et de vouloir la fusion même si ça fait mal, et elle a voulu apprendre à aimer avec maladresse et surtout à se laisser aimer.
Il me plaisait d'avoir un pouvoir mystérieux sur elle, sentir son inconscient qui s'éveille d'un profond sommeil même si elle faisait comme si je pouvais partir demain, elle avait toujours le regard qui vous attrape tout en se complaisant dans votre joie amoureuse.
Pour ma part il m'importait juste qu'elle me laisse de la place pour respirer, s'agissant pour moi de garder la distance juste, bienveillante, ni intrusive, ni oppressive qui observe l'attentivité, tellement c'est celui qui reçoit un message qui lui donne un sens.
Les plis et les replis de nos amours sont tapissés des longs silences de nos regards qui se rencontrent, font comme si de rien avant qu'un jour oser se dire leurs peurs ou même se heurter à ce monstre aux yeux verts qu'est la jalousie.
Dans une douceur presque magique nous nous étonnons de nous aimer tous les jours, et d'être amoureux pour pouvoir vivre sans raisonner, de nous voir heureux sans des coups de colère, des accès de larmes, des engueulades et des déchirements profonds.
Inconsciemment j'attendais qu'elle me comprenne, me devine et me soutienne tandis que j'apaisais ses angoisses et accueillais sa colère, je la sentais plus dans le besoin que dans le désir sans que cela ne me dérange outre mesure, mais elle m'en voulait forcement de tomber amoureuse.
Je devinais ses atermoiements quant à la partie d'elle qui me redoutait et celle qui venait à ma rencontre, sa manière de soupeser chaque événement, chaque mot, chaque silence, et aussi de projeter ses peurs sur moi, tandis que moi j'étais juste orgueilleux d'elle.
L’enivrant délire des premiers temps, teinté de la joie complice de nous regarder devant tous, et l'impression que nous étions l'un pour l'autre tout l'univers, m'ont appris à vivre sans penser, à me laisser aller, tant il est vrai que le sentiment amoureux ne sert pas à comprendre quelqu'un, mais à vivre avec.
Malgré ce fichu miroir qui me renvoyait toujours une image écornée de moi-même, je me consumais d'amour plus que d'angoisse, tellement dans l'arbre de vie de mes rencontres amoureuses celle qui venait de me choisir tenait le haut de l’affiche.
Dans la mythologie la boite de Pandore s'est refermée sans que l'espérance ne s'échappe, nous rappelant ainsi à toutes et à tous que qui-que nous soyons nous avons nos chances d'être choisis un jour par un ou une belle inconnue, qui deviendra notre tout.
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