J'AI ENVIE AVEC D'AUTRES MOTS ...


 Je suis éperdu d'amour pour toi sans rien n'y pouvoir et je me suis attelé à te convaincre de me suivre dans ce délire sentimental, au moment ou toi tu n'aspirais qu'à la plénitude après avoir autant voyagé sachant ce dont tu ne voulais plus.

Comme si tu avais vaincu tes démons d'hier et ceux à venir et ne voulais plus avoir mal à l'amour de trop savoir à quel point les choses du cœur sont douloureuses, quand comme nous deux avons été parfois dans la démesure pour nous sentir libres.

Mais nous ne le sommes jamais vraiment d'avoir laissé une grande part de nous dans ce passé qui n'en finit pas de précéder le moindre de nos pas, suintant de chaque mot écrit car toujours chuchoté en une oreille qui sait vraiment ce qu'aimer veut dire.

Il y a une violence, une sorte d'exutoire dans les rapports amoureux dont notre animalité a besoin, je pensais l'avoir rencontrée en te lisant car tu exprimes si bien les désirs vers lesquels je m'avance sans retenue aucune depuis que je suis en âge de savoir.

Je rêve d'une fois, qui ne ressemblerait à aucune autre et me les ferait oublier toutes, dont je ne sortirai point indemne tant je sais que tu es le feu qui consume, le rêve qui jamais ne cesse dont on ne peut se détacher qu'en le gardant auprès de soi et en le réduisant en habitude.

Je n'ai pas su autrement qu'avec pudeur t'exprimer ce qui me tourmente au point de te brusquer, te rendre malheureuse et distante de n'entrevoir pas d'autre choix, et de ne t'avoir jamais poussée vers le fantasme amoureux qui aurait pu susciter et revenir un désir dont tu apprécies l’absence.

Je n'ai pas voulu t'outrer avec les mots de tous les jours, ceux qu'emploient les hommes qui disent trop facilement leur désir car je les trouvais indignes et indélicats au regard de la position dans laquelle je te plaçais, l'incarnation d'une féminité qui me dépassait.

Si tu me lis encore tu te rendras compte que je n'ai jamais osé t'écrire ce qui me passait par la tête, les mots ne permettant que si peu ce qui me semblait une goujaterie, un non sens qui te ferait me fuir de les trouver déplacés car venant d'un ami.

Une seule fois je me suis lâché, les mots sortant avec violence tels s'ils désiraient enfin mettre un terme à des non-dits, te renverser et te faire crier, te rendre l'âme qui s'était égarée dans l'enfance et la femme que la souffrance contraint à fuir.

Je t'avais habituée à la douceur, au lyrisme quant à nous deux, j'avais pour te plaire et être conforme revêtu un habit qui dissimulait mon désir, mon regard sur ta féminité, je m'étais mue en une ombre amicale sans la moindre connotation sexuelle, tout le contraire de ce que je ressentais.

J'aime me perdre dans les tourments que sont les femmes, la profondeur abyssale de ces corps dans lesquels je retrouve mon humanité, la moiteur originelle qui me transcende au point de me faire oublier que j'étais un supplicié avant même que de venir au monde.

Je m'en veux de m'être focalisé sur toi, d'avoir ainsi dérangé un confort que tu as eu grand mal à gérer, de n'être pas là ou je devrais car ce n'est plus le moment et surtout d'avoir suscité en toi bien plus de questionnements que de réponses quant à mes attentes.

La dureté de mes propos tentaient vainement de dissimuler l'envie que j'ai de toi, la torture charnelle que supposait le manque d'écoute, je devrais plutôt dire de docilité à laquelle je suis si peu habituée.

Pour revenir à ton propos que tu serais juste un défouloir, ce que je trouve incongru car tu es loin d'en être un, j'aimerais dire que si je t'écris autant depuis tellement longtemps toutes ces choses qui ne te laissent point indifférente ce n'est peut-être que la seule manière que j'ai d'avouer mon désir.

Je fais mal mais quand j'ai mal, le moindre détail venant de toi se trouvant décuplé et me plongeant si souvent dans un abîme qui m'en rappelle un autre dont jamais je ne me détache pourtant je te sais finement aguerrie à traduire les émotions, à faire parler les ressentis car qui mieux que toi peux  me comprendre.

Je connais ta pudeur, ta modestie et ton humilité, tout autant que je n'ignore rien de ta gentillesse, tu me devines aimant et respectueux au delà de la souffrance que traduisent mes excès, sinon nous n'en serions pas là à tergiverser sur des choses aussi simples que mon désir amoureux.

Je ne suis pas dur, c'est la vie qui ne permet rien qui l’est.
L'enfance qui nous a été volée gêne encore nos rapports aux autres, 
le souci étant que je me pense malgré moi celui qui en aura le plus souffert..



















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