JE N'AI QU'UN CŒUR A T'OFFRIR...


  J'ai laissé de côté la poésie des troubadours, dont tu n'ignores rien car elle est comme une seconde peau pour toi, quand j'ai compris qu'il fallait que j'aille à la femme, intimement blessée, que vraiment personne ne connait, cette solitaire qui s'offre pour ne pas rester seule.

Pour ne pas se laisser happer corps et âme dans le labyrinthe qu'elle connait depuis l'enfance, le bruit, les cris, les coups, un mal-être indiscernable, une vague de fond qui lui fait toujours aussi peur, même si elle est différente, appartient à une autre vie, un temps étrangement proche et lointain.

J'ai posé mon cœur sensible et amoureux que chaque pensée de toi extasie, pour m'agenouiller devant le tien, lui parler d'autre chose que de ces choses qui l'ont tellement meurtrie, ces mots qui se sont offerts d'eux-mêmes avant que d'être reniés, et trahir de manière vile et combien absolue.

Je suis revenu moi-même d'un monde que l'on tente toujours d'oublier, celui que l'on voudrait noyer dans des étreintes qui broient nos corps et étreignent la raison l'instant d'un vertige, un abîme ou plus  rien ne compte, dont on voudrait ne jamais revenir, mais qui est une autre souffrance.

J'ai oublié nos échanges, toutes ces fois ou nous nous sommes confiés, je dirais même livrés l'un à l'autre, échangeant nos passés ainsi que nos blessures, ces cris d'autrefois qui en toi, je sais trouvent toujours un écho, tellement les hommes sont stupides devant une femme.

Pourtant et sans plus vouloir te rassurer, rien de ce que nous nous sommes dit ne s'en est allé sans me meurtrir, comme si s’enfonçaient dans ma chair les chagrins et les pleurs d'une petite fille qui voulait disparaître, non plus que les coups qui abîment encore la femme que tu es devenue.

Je n'ai qu'un cœur à t'offrir mais il est tendre comme le tien, il s'est fait de la même façon au gré des meurtrissures de son âme, de ses chagrins d'enfant que personne n'entendait, ainsi que des larmes qu'il fallait sans cesse contenir afin que les coups cessent de pleuvoir.

Je remiserai celui que je tente vainement d'être, pour devenir celui que ta lumière a inondé, à laquelle j'ai vainement songé échapper, comme à quelque chemin de vie qui m'éloignerait définitivement des fantômes de l'enfance, des violences qui ont fait leur lit en moi.
                    
J'ai ouvert les yeux sur une autre magnificence, celle que je n'ai pas su voir d'avoir été davantage un homme, que celui que ton cœur voulait se choisir comme compagnon dans la vie de tous les jours, en pensant à une histoire qui n'en finit pas de nous meurtrir, tellement j'ai été aveugle.

La vie demeurera toujours une énigme tant elle nous permet de survivre à nous au travers d'un autre, un être venu de nul part, sans ne rien devoir au hasard, un bout de ciel qui ressemble de manière étrange à celui si bleu que voilaient nos pleurs d'enfants.

Ce matin sera une volupté pour ton cœur, un rayon de vie que je sais tu n’attendais plus, trop encline à penser que le bonheur n'était qu'un mensonge que l'humain poursuivait sans relâche, dont jamais tu n'auras sondé les traits ni même caressé le visage.

D'une pensée je t'effleure pour ne pas t'éveiller à un quotidien si fastidieux à lui seul, du regard je te serre longuement contre moi, avant que d’entraîner mon cœur plus loin, tant il voudrait déjà te réveiller, tellement la nuit lui a fait ressentir ton absence.

   
      



















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