UNE ÂME QUI SE DÉROBE...


 Jeter ses certitudes dans une poésie, un dessin, ou autre création c'est résister, trouver un équilibre sur la pointe du cœur, vouloir toujours vivre avec des espoirs, des grands, des petits, des ridicules, des généreux.

C'est sortir quelque chose de soi pour conjurer le doute, les blessures de la vie, les meurtrissures de l'âme, c'est s'offrir pour faire le deuil d'espérance, ne plus s'emmurer dans la détresse, renouer avec une intériorité éternellement en devenir.

Exprimer un fleuve de sentis, c'est faire la navette entre soi et les autres à défaut de ne pas trouver les larmes pour surmonter sa mélancolie, celles qui reflètent les traces d'un lointain passé, quand on se remet à réfléchir sur sa vie.

Quand on ne peut plus faire face au présent, il faut savoir laisser naître et mourir les vagues de soi, de trop sentir une âme qui se dérobe et se refuse, une humeur triste et chagrine, un gout de rien et parfois davantage un dégoût de tout.

Dés lors que l'on ne veut plus être ni avec les autres ni sans, de les trouver insipides, monotones et tristes, quand le temps nous dure et que l'on dépérit d'ennui, quand tout ce que l'on tente de faire nous mène inexorablement ailleurs, car la vie est devenue une litanie sans nom.

Parfois on se sent vissée à ce que l'on voudrait abandonner, il reste encore en nous des désirs mais l'on n'a plus d'illusions, notre existence nous parait pauvre, sèche, désenchantée comme si l'on habitait un monde vide avec un cœur plein.

C'est une sorte de traversée houleuse ou il nous faut être seule pour passer au travers des choses, se sentir hors de tout, juste dans les errements de l'intime, nous arc-boutant et luttant contre ce qui a été réduit au silence en nous.

En plein désarroi devant la vacuité de l'existence, nous nous fondons dans l'opacité en créant, nous nous cachons derrière un écrit qui nous laisse transparente, pour tenter de distancer les soubresauts  intérieurs et les tracas quotidiens.

Telle une vague de douce et chaude mélancolie, un besoin de reconnaissance qui semble s'élever comme une clameur, un affadissement de tout l'être alors que l'on voudrait parler d'amour, de choses essentielles, de vie, de nature et d'avenir.

Se souvenir qu'avant les fleurs semblaient avoir une âme, pour dépasser toutes ces peines une à une en gardant le sourire, pour redevenir la rêveuse acharnée  qui éloigne un océan qui cherche à verser ses larmes en elle, afin de demeurer près de son cœur.

Il est normal de se sentir seule ces derniers temps, d'éprouver l'ennui qui laisse rêveuse mais ennuage le ciel de ta vie, de te laisser aller à un vague à l'âme qui est la seule chose qu'il te reste pour conjurer les démons du passé.





Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

LES JOURS DE MELANCOLIE...

JE ME SENS PERDU.....

LES REVERIES TENDRES