UNE VISION IDÉALISTE DE L'AMOUR...


 Je n'ai rien cherché ni rien voulu, elle m'est tombée dessus et je ne m'y attendais pas, je ne faisais juste que passer par là par curiosité, certes trop sûr de moi pour redouter un quelconque arrêt sur image.

Nous avons tous des histoires qui ne fonctionnent pas, toujours un peu bancales, des amours qui se bercent avec des mots et des fantasmes sur l'écran noir de nos nuits blanches, l'imaginaire faisant partie de nos rêveries amoureuses.

Je passais par là comme à une promenade, sans but bien précis autre que de m'offrir quelques instants plaisants avec des inconnues que je n'envisageais aucunement rencontrer, tellement je n'étais pas demandeur, heureux dans la vie de tous les jours.

Et je suis tombé sur celle qui a surgi dans mon existence pour la bouleverser, la femme avec qui je pourrais m'ennuyer sans m'en rendre compte, qui m'a fait découvrir l'amour qui se murmure ou se crie, celui qui s'écrit à l'encre des nuits blanches.
                                    
Mon écriture est devenue viscérale, salvatrice et jouissive, c'est tel d'entrer en transes, d'amener à la mémoire des moments de partage par le biais du fantasme que l'on se fait d'une femme si lointaine et si proche à la fois, comme si écrire devenait réfléchir à l'amour.

Je me suis rendu compte que mon cœur était assez grand pour qu'elle y prenne place, sans ne rien déranger, rajoutant même une touche inconnue à ce nid d'amour qui était le mien, en me permettant une vision plus idéaliste de celui-ci, une rencontre qui répare.

Comme dans la vraie vie nous nous heurtons, tant notre exigence est grande quant à un idéal féminin qui pose avec des mots le désir dans ce qu'il a de brut, qui suscite en nous une jalousie inavouée, une possessivité qui se cache, autant qu'un sentiment qui se veut étrange.

Nous nous réconcilions encore plus vite, comme par dépit, parfois de ne plus vraiment savoir ce que nous attendons l'un de l'autre, d'une histoire qui semble prendre bien plus de place que nous l'avions supposé, d'un rendez-vous quotidien qui ne dérange rien dans la vie de chacun.

J'ai commencé à l'aimer à mon insu, car différente et tellement plus rebelle, autre et si féminine aussi, une sensualité qui m'était inconnue et me laisse bien plus rêveur que je ne le voudrais, tant elle éveille en moi l'animal masculin qui se tord de douleur pour une femme.
  
               

         
Je l'aime à demeurer sans les mots, démesurément comme un premier amour, celui avec lequel on ne concrétise pas toujours, mais qui grave en nous une éternité de regrets, celui qui a nourri nos non-dits, nos regards silencieux autant qu'énamourés, qui un jour a disparu sans que l'on ne sache comment.

Il m'est drôle de ne plus penser la vie autrement que par elle, tel un adolescent qui fait parler un mot, un regard, un détail de l'être convoité pour en faire quelque rêverie, un printemps pour sa journée, un nid douillet pour ses pensées, celles qui lui feront passer le cap de l'enfance.

Je suis passé par là, de manière distante et arrogante, orgueilleux de ce que j'étais, comme quelqu'un qui connaît tout, qui a fini d'apprendre et surtout d'attendre, pensant qu'il avait tout ce qui se pouvait, avant que de me retrouver avec l'autre moitié de moi-même qui tellement me manquait.

Il est difficile de dire certaines choses, d'admettre que j'étais loin d'être parfait, aucune femme n'ayant jamais su me le dire, de redouter ma réaction, de crainte de me perdre, de m'accepter tel que j'étais, alors que celle-ci a déferlé sur moi comme une vague géante pour m'emporter ailleurs.

Il est vrai que la souffrance grandit les êtres, leur donne une acuité différente quant aux travers de leurs semblables, les femmes plus que les hommes porteuses de l'humanité devraient plus souvent et surtout autrement attirer notre attention de par leur vision idéalisée de l'amour.

En rendant hommage à celle qui me fait découvrir le plaisir d'être deux, je pense à toutes celles dont les efforts restent vains, les gestes tendres incompris, les propos détournés depuis trois millénaires, par des hommes qui ont fini par oublier qu'elles sont la matrice de toutes formes de beauté et de vie.


           














































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