AVOIR LE CŒUR LOURD...
Quand le plaisir d'être ensemble n'est plus, car l'un a évolué et l'autre pas, que la relation se veut sans joie, une sorte de vide intime qui charrie avec lui l'ennui, l'agressivité et le mépris, tous ces sentiments qui tuent le narcissisme d'une relation, nous éprouvons une étrange peur de solitude.
Comme il faut être deux pour accepter d'être malheureux ensemble, et qu'il s'agit de remettre trop de choses en cause, de cesser des ruptures qui ne règlent rien car elles ne mènent qu'à la dépression et au regret, l'un des deux fatalement rentre dans une confusion brutale de sentiments.
Tel un lien d'affection qui se confond avec un lien de haine, de se sentir devenir le mauvais objet, qui tend à favoriser les tensions et les incompréhensions, qui entretiennent le venin du ressentiment et la morsure de la douleur de trop avoir à comprendre que se sont les inconscients qui mènent le bal.
Il semble que nous avons correspondu aux aspirations d'un moment, qu'il ne s'agit pas de regretter le temps passé ensemble, mais la pulsion de vie supposerait que nous sachions nous quitter avant que de nous agacer et nous détester, plutôt que de nous clouer dans cette situation.
Nous sommes assez souvent sortis de conflits pour mesurer notre attachement, nous n'aimons tous deux ni blesser ni être blessés, non plus que celui qui part, tout en ne parvenant jamais à trouver les termes d'une nouvelle alliance qui ferait que nous ne nous disputions plus pour des choses banales.
Nous prétendons tous les deux ne pas tenir compte des autres, alors qu'ils sont là présents, gâchant toujours l'instant ou l'un en tentant de rendre son partenaire plus beau , plus en confiance, et plus heureux, se heurte à la violence de reproches qui nourrissent une profonde lassitude.
Plutôt que de nous diriger vers une impasse affective et émotionnelle, une sorte d’impuissance à communiquer, nous refermer dans les non-dits qui mènent au mutisme, peut-être sera-t-il temps d'amener un questionnement sur nous, quant à une relation nourrie que d'un côté.
Il me semble que nous payons pour des blessures plus anciennes, toutes ces choses de notre passé que l'autre ignore, qui font que nous nous embrouillons et cherchons sans cesse, tout en nourrissant de manière toxique notre relation à grands coups de conflits larvés.
Plutôt que de devoir penser qu'il ne s'agit que d'une habitude, nous pensons parfois à ravaler notre fierté, puis surtout à mettre notre ego de côté au point de ne plus exprimer notre ressenti, tout en tentant de comprendre ce que l'autre a à nous dire, quitte à arrondir les angles à son avantage.
Une sorte de sentiment d’impuissance nous fait douter, nous oblige à sortir le tête du sable, pour crier notre incompréhension de tout ce qui nous agace, malgré que nous n'ayons pas peur d'aller vers l'autre, de très souvent faire le premier pas et de l'étouffer pour lui signifier notre présence.
Quand l'un n'est pas à l'écoute des besoins de l'autre, qu'il néglige la relation, une routine s'installe, qui met davantage en relief ce qui ne va pas, ce qui ne va plus, alors qu'en en reparlant à froid nous pourrions trouver une issue favorable, tant il est vrai que nous tenons l'un à l'autre.
Au delà de tout ce qu'un homme ne saura jamais dire à une femme, il y a dans son comportement des choses qui donnent à penser qu'il est bien dans une relation, qu'il fait de son mieux tout autant qu'il n'est pas parfait, que son cœur a jusque là fait le choix de rester, toujours auprès d'elle.
Nous voudrions tous rencontrer la personne idéale, devenir important à ses yeux, mais parfois même en la trouvant nous ne parvenons que si peu à le lui faire comprendre pour la garder, tellement nos différences sont grandes et nos blessures jamais totalement refermées.
Nous ne pouvons que lui envoyer un écrit, qu'elle lira et relira, pour être certaine que rien ne lui aura échappé, que ces mots seront interprétés à leur juste mesure, autrement que sous le coup d'une colère illégitime quant à l’importance de ce qui la déclenche trop souvent...en pensant je t'aime.
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