J'AIMERAIS DEVINER.



 Je t'aime avec raison, comme un homme qui a vécu, qui sait aimer qui s'accroche sans y croire vraiment, car tu es de celles que la vie a ligoté à des coups, des cris, des blessures dont malgré toi tu entends souvent les bruits, même si tu t'en défends, car tu te veux forte.

Je t'aime avec passion, comme ceux qui ont été éprouvés par elle, qui sait la reconnaître quand elle est devant lui, tant tu es un frisson qui me gagne malgré que je me sente aguerri, d'avoir plus souvent pleuré que souri aux choses du coeur, aux histoires improbables.

Mais je crois aussi à la force des sentiments qui peuvent nous désarçonner, alors que nous nous sentons forts, combien malgré nous le coeur peut s'emballer, crier tout en faisant comme si de rien, jouer les amoureux rodés qui peuvent cesser d'aimer à la demande, je sais que nous nous ferons mal.

Je te vis, je te côtoie, je t'amuse et souvent je te mets en colère parce que nous savons tous deux qu'il ne faut pas, que nous ne devons pas aller vers une rive qui n'a d'éclat que l'idéal suscité, les rêveries bon enfant dont nous jouons comme des enfants, au risque de ne plus pouvoir un jour nous résigner.

A imaginer un jour sans nous, qui se traînera en longueur, nous fera aller et venir vers un téléphone, ce fil d’Ariane qui nous relie à l'autre, celui qui prend une démesure qui nous fait peur, une emprise telle, que nous ne concevons plus rien sans lui, comme de ne plus pouvoir être sans.

Parfois je prends peur de me sentir aussi aimant, de te voir tellement attachante, comme si le livre de la vie nous livrait l'un à l'autre, nous sachant résolus à ne vivre que ce qui fait mal, ce qui devient tôt ou tard tellement prenant, que nous tombons à genoux au bord des larmes.

j'ai si souvent l'envie folle de te réveiller en pleine nuit, pour me rassurer de ta présence, briser un ineffable silence, sortir de cette torpeur de quand tu n'es pas là, te sentir au fond de moi, comblant un vide qui ne dira jamais assez sa finitude, un abîme que tous deux connaissons si bien.

J'aimerai lire l'avenir, me rassurer quant à toi, ce qui fait que dés l'aube je m'empresse vers ces mots qui se veulent apaisants, car tu les ressentiras au plus profond de ta chair, quitte à les rejeter l'instant qui suit, car tu as appris de la vie qu'il ne fallait pas toujours la suivre.

J'aimerai deviner tes pensées, me dire que je ne suis pas seul à être fou, que les signes que je perçois ne sont pas le fait de ma seule imagination, que tu tentes désespérément d'être forte pour deux, pour nous épargner ce sentier dont nous ne ferons jamais un chemin, car il y a déjà deux routes.

Et en même temps je me sens attendri, comme jamais cela ne m'était arrivé, de découvrir autant de gentillesse près d'une vie faite de blessures, qui ne s'est que si petitement exprimée au regard de ses capacités constamment en devenir, de tout l'amour que contient encore ce cœur.

Il m'est arrivé de te détester tout en continuant malgré moi de t'aimer, car je savais qu'au delà de tes silences tu souffrais davantage encore, de ne pas savoir, ne pas pouvoir et surtout ne plus vouloir avoir à te confronter, aux sentiments qui défont nos vies même quand nous leur donnons tout.

Il m'est arrivé aussi de me détester, de ne pas trouver la force de m'en aller, de tourner le dos à quelque jolie page de ma vie, peut-être parce que la vie m'a apprit, qu'il fallait savoir aller au devant de ses rêves, pour pouvoir se targuer d'être singulier en inventant ce qui parait impossible.

Je t'aime d'une manière délicate qui me surprend, je te désire autant que cela ne te dérange pas trop, je suis juste là dans un coin de ton cœur, dans ce fouillis sentimental à jamais refermé, mu par l'espoir qu'un jour tu puisses entrouvrir la porte au gamin turbulent qui a tellement besoin de toi.

Je t'aime à la manière d'un présent que tu permets, de ces mots que tu prends avec ferveur, de la joie que tu mets dans mes yeux ou se reflètent les tiens, parfois peinés de tant d'audace mais admiratifs de la constance d'un propos que tu pensais anodin et qui commence à faire son nid en toi.












































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