TU TE RECONNAÎTRAS...



 Piégées dans l'enfer conjugal, certaines femmes continuent de s'accrocher au couple, autant qu'à une grisaille morose, renoncent au rêve d'une autre vie, dans l'espoir que les choses finiront par s'arranger.

Quitte à ne plus savoir qui elles sont et ce qu'elles veulent, si peu habituées à vivre pour elles-mêmes, elles s'enferment dans un confort mélancolique, perdant le gout de l'autre, oubliant ainsi l'injonction à trouver le bonheur.

Leurs vies suivent un cours bancal  et triste, le quotidien devenant  une terre de désolation ou elles cohabitent très souvent avec un homme qui se mure dans le silence, une attitude de repli, pour n'avoir pas à ouvrir quelque porte vers le vide.

Souvent se sont de grandes amoureuses déçues, qui ont fait le deuil de la vie qu'elles auraient pu avoir, pour ne pas détruire ce qu'elles portent de valeurs en elles-mêmes, préférant une impasse, un chemin de croix et ainsi sacrifier leur bonheur.

Elles continuent de vivre entre haine et colère, alimentées par un sentiment de culpabilité pour n'avoir pas été fidèles aux jeunes filles qui rêvaient tout haut de ce sacrement que devait être le mariage, dans un Orient ou rien n'est toléré, dans lequel on ne dénoue pas ce que le ciel a noué.

D'aucunes se voilent derrière leurs sourires, afin de préserver le mariage quitte à oublier de vivre le voyage, allant parfois jusqu'à se cacher et ne pas dire, une sorte d'accord silencieux quant à un amour fini, une histoire qui finit mal, ou elles prennent l'habitude d'être malheureuses.

Rester ensemble par peur, s'habituer à ce qui semble sans issue, car le divorce n'est pas possible, qu'il y a un conjoint, des enfants, une maison, se dire qu'elles sont peut-être dans une attente exagérée, pour accepter de vivre une absence de sens, dans un couple de raison.

Dans une sorte de déni mélangé à de la peur camouflée, prétextant  une discipline stricte, des parents encore présents, elles continuent à se mentir à elles-mêmes, à privilégier la médiocrité, et ainsi se casser le bout du cœur dans une histoire qui finit mal.

Peu à peu s'effacent les dernières bribes de confiance, les éphémères sensations de complicité, sitôt compensés par des de simples petits agacements, toutes ces fois ou il leur faut s’agripper au bord du matelas de peur de frôler le corps de l'autre, en subissant un inconscient attiré par l'inconnu.

Sous une apparente désinvolture, elles tentent de cacher leur embarras, sachant trop à quel point invalider un mariage est improbable, face à une religion qui dévore ses enfants, en les contraignant à vivre les tromperies, les insultes et une terrible lassitude.

Pourtant elles ne revendiquent rien, sinon qu'elles font montre d'un besoin d'affection, de rire et de sortir dans un monde béant qui semble les happer au quotidien, quand seul le silence de l'homme  fait écho à leurs regards, alors qu'elles voient se détruire l'estime d'elles-mêmes.











































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