ÉCLATS DE MIROIR....



  Il y a l'ivresse qui jaillit des mots, semblables aux marées s'en allant, laissant derrière elles un ciel blessant, cruelle procession pour des rêves mal écrits, qui souffrent le chant des secondes...

Trop souvent sur le fil des douleurs, les regards chavirés guettent les portes de l'oubli, pour tenter de laisser derrière eux une terre de souvenirs, une simple vie, de modestes joies qui sont à peine des coups d'éclats, juste des entailles sur un coeur peu précieux.

L'aube éloigne les rêves, les étoiles s'enfoncent dans l'amer, une paix de sous-bois au parfum de frimas, qui semble vouloir recueillir toutes ces vies éparpillées, ces éclats de miroir aveugles aux tendresses, ces vagues océanes travesties en rêves de satin.
     
De soupirs indistincts en bras de sable blanc, l’insomnie des étranges lassitudes, fait de nos vies des vieux poèmes inachevés ou sont censés se promener ces fragments de rêves épars, ces vers d'un autre temps, ces nuits perlées de douleur ou nous appelons Rimbaud à la rescousse.

Noctambules rimeurs sur les chemins de l'âme, ou se mêlent pèle-mêle les jours mitigés, les promesses envolées, tous ces mots non-dits et si frileux, pour ces belles dont les yeux sont des vagues océanes, qui éblouissent de par leur trop plein de lumière.

Assis en tailleur aux bords des déserts, que sont ces noces juvéniles et lointaines, tout près de leurs corps et tout au fond de leurs cœurs, nous ressemblons à des vagabonds qui voudraient retenter l'aventure, en ces nuits au bout du monde. 

Nos visages à l'horizon des songes, se creusent de sillons profonds ou le temps semble se perdre dans un joli trait de brume, des rimes aux lueurs orphelines, des sursis en lanternes et tant de mots qui se hâtent, hasardeux autant  qu'audacieux.

Une ribambelle de pots fleuris qu'étreignent les silences, les heures froides du temps passé ou nous rêvions de roses et de lavandes, en nous entourant de mensonges délicats pour des aventures fragiles, ces frissons qui meurent et qui renaissent.
       
Entre ciel et terre sous le vent qui murmure, tel un coeur guitare, ces désirs frivoles et balbutiants sur fond de romance, nos battements d’âme pour quelque inconnue, notre monde fait des embardées quant au jour qui se doit de sortir de la nuit.

Les mots tristes et seuls s'en allant d'un pas rapide, comme ces envies de pleurer et de rire malgré tout, tellement ces perles d'onde qui ruissellent sur nos joues , semblent annoncer un coeur qui s'emplit à nouveau d'une fièvre nouvelle.

La berceuse d'une lune ronde, les fleurs du cerisier qui embaument l'air nous font ressentir combien la femme est étrangement belle, le parfum suave laissé sur son sillage desserrant peu à peu le lierre des souvenirs qui souvent s'accaparent nos mémoires.

    





























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