J'ENTENDS SOUVENT DES RÊVES DE SOLEIL....

 Le coeur à contrevent, dans un ciel sans bornes aux nuages blafards, me fait un regard perdu dans lequel ne se trouve nulle grâce, quelque femme femme ténébreuse et douce, qui serait les roses de demain...

Dans le fil de ma mémoire, les songes sont des cendres, des fonds d'illusions, une mélancolie étouffée pour l'enfant à naître que je suis, un coeur qui garde toujours ses volets ouverts, en pensant  niaisement que derrière l'horizon se cache l'éternité.

Malgré le temps qui fuit, je serais toujours le mendiant de ces souvenirs dépassés, de bien des sourires qui gardent la fraîcheur du vent, et de ces amours doucement désespérées que sont les aurores qui blessent nos  espoirs, quand plus rien n’exprime l'amour..

Pour des femmes qui venaient et se retiraient, j'ai tu bien des poèmes, tant les jours semblaient enclos dans mon errance, qui se cachait derrière des mots qui accrochaient le désordre, me laissaient davantage suspendu entre la tendresse et le monde.
  

Dans le blanc laiteux du vide, mon coeur semble un oiseau tenu captif, que la pudeur des larmes oblige à se cacher en soi, comme pour rechercher encore la chaleur des regrets, au point de se sentir vieux comme quelque chemin de vie.

Je n'ai plus pour moi que les mots qui écorchent, ceux qui se contredisent et se complètent, les nuits lourdes de soupirs, des lambeaux de soleil, la solitude du verbe, une vie seulement belle de ses blessures, et des rêves qui n'arriveront jamais.

Enfant mon coeur s'est perdu dans sa peine, trop souvent tel un oiseau désolé sous la pluie, pour qui le rêve est un doux velours tendu, pour ne pas laisser  vieillir le temps, et lui permettre de m'offrir tous ces rêves perdus, qui un jour seront des sillons sur mon visage. 

L'aube radieuse, tel un soleil qui peine à émerger, apporte dans ses bagage des filles inachevées, qui te mettront à mal, de ne pas voir, ni entendre ce que tu tentes vainement de dire, quitte à te laisser te noyer plus encore dans d'éternels questionnements....