LA DOUCEUR MUETTE DES SENTIMENTS .....



 Tel un voile langoureux couvert d'un drap d'étoiles, des reflets de brume qui ressemblent étrangement à des sentiments portés en bandoulière, se sont abattus sur des regards perdus, des rêves ravagés, la douceur muette d'un amour alangui dans ses silences.

Le vent a soufflé un air d'océan venu chercher quelque mélodie dans les vents du printemps, une chanson venue de loin, telle une fontaine de lumière qui annonçait de beaux vertiges, de belles caresses, un souffle qui semblait chuchoté pour  toujours.

Mais les yeux aux reflets d'or mouillé de ces deux-là, n'ont pas trouvé la suite à donner aux illusions qui à peine évoquées se transformaient en écume sur des brisants, les abandonnant comme éperdus et éperdument, dans le miroir de ces lendemains ou pleuvent les silences.

Sur leurs lèvres en lisière de leurs cœurs, planait un soleil évadé dans un ciel dont l'azur s'était éteint, chacun attendant de l'autre qu'il crie ce que lui même retient, comme pour puiser au plus profond d'une passion avortée, ce qui pourrait encore faire vibrer l'âme du monde.
     
Comme le sable et l'océan qui ne feront jamais que s'enlacer pour mieux se séparer, ils semblent enchaînés à des barreaux fantômes, sous des étoiles blanches qui drapent de noir leurs vies, leur laissant le loisir d'une tristesse aux larmes mélangées, un sanglot maudit.

Deux cœurs langoureux qui préfèrent se taire, et troquer demain contre des matins blafards, ce grand frisson qui bouscule, quant au fait de devoir revêtir d'absence les silences d'amour, et les souffles troubles, qui les ont vu passer des brumes de l'automne aux feux de l'été.

L'amère volupté des jours passés, l'indicible promesse murmurée par tellement de ces aurores semblables à des pages blanches, ou ils s'inventaient des vies tout en se permettant une liberté que seuls les rêves caressaient, tendres, charmeurs, ou fous à cœur perdu.

Tournés vers l'infini des astres, ce miroir infidèle qui se grise de senteurs boisées, cette île romantique devenue lointaine, il ne demeure sur leurs visages que des traces de larmes ou de pluie, versées tout au long de ce chemin ou les menaient des amours à peine suscitées.

Ils referment doucement les grilles défendues d'un jardin secret, et comme deux âmes brûlées tel du papier d'encens, l'air idiot des amoureux transis qui fuient dans la nuit des rêves sans contours, ils se savent incapables de regarder un nuage sans se mettre à pleurer.

L'aurore reste à murmurer, même s'ils se sentent aux confins des saisons, ayant mal à l'âme de tant de désirs cassés, de leurs cœurs qui pleurent à la douceur des soirs, des mots qui sont ceux d’ailleurs et que surtout ils n'entendent pas.
      
Un vent fripon s'est emparé de leur demain, une charmante insolence, un regard frondeur ont poussé à un renoncement, qui conduit à taire ce qui ne sera plus qu'une histoire blafarde ou seront repliées les pages d'un chagrin, tel un songe d'autrefois au parfum de pleurs.

Les mots se font tristes comme des sons perdus, tellement les griffes du temps qui lacèrent les vies, s'en viennent de manière sournoise mettre de la distance entre les êtres qui tentent un jour de s’inviter à l'impossible au rythme de quelques rimes.

Faire voler un chagrin en éclats de bonheur est du seul ressort des anges, ceux à la peau blanche et au souffle vaporeux qui ont encore leurs deux ailes, seuls capables de contrarier les jours  de folie et les heures d'hystérie qui font pleuvoir les silences.


















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